• Lun - 30 août 2021 - Tourner autour du pot

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    Lun - 30 août 2021
    - Tourner autour du pot

    Peut-être que Pascal ne m'aime pas vraiment? Peut-être qu'il ne fait que me garder sous la main? Peut-être parce qu'il sait que je suis raide dingue de lui? Peut-être parce qu'il sait qu'il peut faire ce qu'il veut? Je suis une sorte d'assurance... Peut-être parce qu'il sait que je ne peux pas vivre sans lui? Peut-être parce qu'il sait que j'accepterais tout?

    Du coup, je me sens vulnérable... Je n'ose pas rouspéter... Ni me révolter... Et je me pose des tonnes de questions...

    • Alors? C'est bientôt midi... Un peu foutu pour le déjeuner hein?

    J'ai rigolé. J'ai fait celle qui dormait encore quant il a appelé.

    • Tu viens, ou... Tu veux que je passe te chercher?
    • Me chercher? Puis je rentre comment après? Non. Je sais pas... Faut que je me réveille, que je prenne une douche...
    • Il fait beau, on pourrait prendre le bateau et aller se baigner au milieu du lac?
    • Eurk... Je ne me baigne pas dans le lac... Aff, non, pas envie de bouger...

    Pascal a proposé de faire à manger, un truc léger, entre déjeuner et dîner. Mais, j'aime bien mes œufs aux bacons. Et le dimanche, qu'est-ce que ça pouvait faire de manger tard? C'est dimanche.

    • C'était bien hier soir???

    J'espère que j'ai fait transparaître assez d'ironie pour le rendre mal à l'aise. Qu'il imagine que je devine. Mais, il n'a pas mordu à l'hameçon, il a parlé de la présentation des bijoux. Comme quoi, c'était ennuyeux et pompeux. Que les gens (de son milieu) se servent de ce genre de soirée pour se rencontrer, faire connaissance, etc.

    • Et après, j'imagine que c'était plus... palpitant...
    • Boh, je savais que tu ne venais pas, alors je suis rentré tard... Après les 2h du matin... Alors, chou, tu viens ou je viens?

    Wah, Pascal paraissait si naturel au téléphone, difficile de soupçonner quoi que ce soit. Bref, je ne pourrais pas revenir sur le sujet sans paraître lourde, sans avoir l'air de lui faire une crise de jalousie. J'ai laissé tombé. Je ne voulais pas le voir. Je voulais rester inaccessible, lui manquer. Qu'il devienne dingue de ne pas pouvoir me voir.

    Je lui ai dis qu'il avait certainement eu une nuit bien occupée, qu'il devait être fatigué... Qu'on devrait en profiter pour se reposer.

    Pascal m'a dit que je savais bien que quelques copains allaient passer pour profiter du jardin, faire des grillades, qu'ils allaient traîner dehors. Donc, se reposer n'était pas au programme. Comme un disque rayé, même si je voulais pas faire ça, je remuais le couteau; "Wah, je pense que Caro et Natacha seront là, donc t'as pas besoin de moi".

    Je crois que Pascal a senti qu'il pouvait dire ce qu'il voulait, je ne viendrais pas. Je pense quand même que j'avais fait mouche. Alors, après un long moment de silence, Pascal m'a dit que si je changeais d'avis... Lui ne bougeait pas, donc, il serait à la maison. Et si je n'avais pas envie de bains de foule, on pouvait très bien sortir, ou rester à la maison, sans se mêler aux autres.

    Zut, raté. Pascal ne m'a pas laissé le coincer, n'a pas perdu ses moyens. Il a réagi comme s'il n'avait rien à se reprocher. Pour finir, c'était comme si c'était moi qui cherchait la petite bête. Comme si je cherchais à me disputer, ou à chercher une excuse pour ne pas le voir. J'ai raccroché, déçue de n'avoir pas réussi à le déstabiliser.

    Je suis restée chez moi à me ronger les sangs. A hésiter à aller chez eux. Puis non, je n'en avais pas envie. J'aurai été mal à l'aise.

    Une fois que tout le monde était parti, et qu'il était seul à seul avec Caro, il lui a dit que j'avais été bizarre au téléphone. Il avait eu l'impression que je cherchais à le cuisiner. Il lui a demandé si elle m'avait parlé. Caro s'est défendue, elle ne m'avait pas eu au téléphone. Elle n'aurait pas osé me dire quoi que ce soit.

    D'ailleurs, elle espérait bien que lui non plus. Ils ont décidés de garder le secret sur la nuit passée. Hum... ça m'a énervée d'être mise à l'écart. De savoir qu'ils me cachaient des choses. Ou plutôt, d'être le dindon de la farce. Ils étaient encore plus complices qu'avant. Je me sentais un peu blessée. Est-ce qu'il passe de meilleurs moments qu'avec moi???

    J'suis conne, j'aurai dû carrément lui demander hier s'il était rentré seul. Au moins, j'aurai su s'il choisirait de me mentir ou pas! C'aurait été plus simple que de tourner autour du pot comme une idiote. Autrement, j'aurai pu lui demander face à face, si j'avais eu l'intelligence d'aller chez lui. Au lieu de ça, j'ai été conne et j'ai passé ma journée seule dans mon coin.

    Aujourd'hui, il n'a pas pensé m'appeler. Il aurait dû. Ça me faisait mal qu'ils me prennent pour une conne. Comment aller là-bas dimanche, les voir et sourire comme une tarte?

    Est-ce que j'avais même le droit de ressentir ça? Peut-être qu'il pense que c'est pour mon bien, pour que je ne sois justement pas blessée? C'est clair que sans mes caméras, je ne me sentirais pas aussi down.

    J'ai flingué mon dimanche pour rien. J'aurai pu être avec lui, au lieu de rester le cul sur mon canapé à m'ennuyer de lui!  Oh, je dis ça comme si c'était rien, mais non... J'ai pleuré, espéré qu'il insiste, me harcèle au téléphone. Je me sentais minable.

    J'étais un peu perdue. J'ai essayé de me noyer dans la peinture, dans 2 ou 3 films, que pouik. Pascal me manquait. J'étais mal. 

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