• Mai 2016 - Il me trompe... Dieu que je suis stupide!

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    Le printemps semble pointer le bout de son nez, voilà un peu de soleil, et moi, je vois tout en noir. C'est le printemps, mais pas pour moi. J'avais vu juste, Pascal était toujours un peu fâché. Et il utilise l'incident de la St-Valentin. C'était la grande excuse pour m'éviter, ou disons, pour mener sa vie ailleurs.

    Bien sûr, si j'avais l'occasion de le voir autrement qu'entre 2 portes, ou dans un bar bondé, je pourrais lui dire ce que je pense. Mais, je savais aussi que ce n'était pas le bon moment. Il allait falloir que je fasse le poing dans la poche, garder le sourire et éviter toute confrontation. Je dois jouer à l'idiote qui ne se doute de rien, une aveugle qui ne voit rien. Si je le confrontais, il risque de me plaquer. Donc, je l'évitais au maximum, évitais les bars où on avait l'habitude de traîner, pour ne pas rentrer avec le cœur dans les talons.

    Finalement, j'étais plutôt contente que Jess soit en Suisse, et installée chez lui de surcroit... Il devait donc faire attention et n'était pas libre d'aller et venir comme il le voulait. Elle le surveillait.

    Pourtant, je savais qu'il continuait à voir Olivia. Je me demandais si cela se cantonnait à quelques dîner ensemble ou s'ils avaient trouvé une solution pour autre chose. Je me demandais si ça leur arrivait d'utiliser l'hôtel où on se voyait parfois pendant sa pause de midi. Ça me faisait mal d'imaginer que oui. Mais en même temps, ça pouvait le faire penser à moi? J'avais aussi peur que de rester à l'écart, invisible, ne risquait pas de jouer contre moi.

    Ne risquait-il pas de petit à petit, ne plus penser à moi si je continue à rester si discrète? L'obliger de penser à moi serait d'être partout où il va, non? Bah, je ne savais plus rien. J'avais perdu ma fonction de réflexion, complètement submergée par le manque de lui.

    Début mai, j'ai profité du congé de l'Ascension pour disparaître 3 jours et pleurer de tout mon saoul. J'avoue que je me sens beaucoup mieux. Plus forte.

    Pascal continue de m'envoyer de gentils messages, je lui réponds tout aussi "sweet". Je continue à jouer les connes de services, mais cette fois sans sombrer dans les affres de la déprime. Cette fois, parce que je me dis que je n'ai rien à envier à cette pétasse, je suis moi, et je vaut beaucoup mieux que de laisser une petite pisseuse me marcher dessus. Surtout, arrêter de la laisser croire qu'elle est plus importante qu'elle ne l'ait. L'ignorer royalement.

    Tout ce que j'ai à faire, c'est de faire comme si elle n'existait pas, que tout allait bien entre Pascal et moi, et patienter. Et entre temps, penser rien qu'à moi. Faire ce que j'ai envie de faire, point barre. Ces 3 jours toute seule m'ont fait énormément de bien, je me sens plus forte. Je me sens prête à affronter même la rupture si ça devait arriver.

    Mais ça n'arrivera pas... je ne me mettrais pas en position de lui donner l'opportunité de rompre... Et tant que je serais toute adorable, pas de scène, pas de larmes, pas de reproches, Pascal n'osera pas même s'il le voulait. Hun hun... C'est qui la plus forte?

    Je me dis que, si je ne comptais pas, ou si Pascal ne pensait pas à moi, il cesserait les messages. Si ça arrivait, je ne le relancerais pas. J'attendrais qu'il fasse un pas vers moi, et pas le contraire.

    Pour le moment, même si ça me gave par moment, je le laisse m'envoyer des messages. Certains jours, Pascal me bombarde, d'autres, c'est juste un petit coucou, ou un bisous. Parfois, il va même jusqu'à me dire que je lui manque. Tant mieux. Je lui réponds que lui aussi, même si c'est pas totalement vrai ces jours-ci. Pascal me demande souvent ce que je fabrique, mais je reste évasive, allant jusqu'à changer de sujet. Autrement, je lui mets juste ; "same o same o" (=comme d'hab), ce qui ne veut pas dire grand chose.

    Parfois, fatigué des sms, Pascal m'appelle. Bien sûr, je fais semblant de m'intéresser à ce qu'il fait. Il me reproche, de temps en temps, de ne jamais l'appeler en premier. Alors de temps en temps, je mens en prétendant avoir essayé, mais que c'était difficile de le joindre au boulot. Quant il s'étonne, parce qu'il n'avait pas bougé de son bureau, je prétends que sa secrétaire m'aurait dit qu'il y avait quelqu'un dans son bureau. Ça, ça passe toujours. Il me dit alors de l'appeler sur son natel. Alors je lui réponds que j'ai l'impression de le déranger si je faisais ça... Bref, de petites pirouettes...

    De toute façon, je ne fais pas très attention à ce qu'il me dit, parce que je suis sûr qu'il ne me dit pas tout. D'un côté, tant mieux. Manquerait plus qu'il vienne me parler d'Olivia!!! Le jour qu'il le fera, c'est qu'il se fiche pas mal de ce que ça pourrait me faire. Pour l'instant, je tiens bien le coup. Je ne veux pas laisser les affres de la jalousie m'engouffrer dans sa folie.

    Je l'ai croisé un soir au Blue. C'était du prévu. Caroline voulait absolument sortir, et savait que Pascal serait là-bas avec ses copains du Basket. Alors je l'ai accompagnée. J'avais pris soin de mon apparence. Tout était prévu pour qu'il me remarque et le faire chavirer un peu. A la dernière minute j'ai demandé à 2 copains d'aller expressément prendre un verre là-bas et qu'on les rejoindrait. Je ne voulais pas qu'on ait l'air de 2 pauvres tâches perdues, ou à la recherche de Pascal.

    Je voulais avoir l'air habituée à nouveau de sortir de mon côté. D'avoir l'habitude de retrouver mes copains. D'avoir l'air de m'amuser. Ne pas lui montrer qu'il me manquait, contrairement à ce que je lui disais dans mes messages. S'il voulait utiliser ça contre moi, no problémo, "bring it on". J'étais préparée. Je n'allais pas me sentir coupable pour autant.

    Mon sourire au beau fixe, sachant que mes cops étaient déjà sur place, au bar, j'ai fait mon apparition, certaine que Pascal ne manquerait pas de me voir. J'ai même fait la pause cinéma en bas des marches, exprès. Du regard, j'ai survolé la foule.

    Bien sûr, j'ai aussitôt repéré la silhouette de Pascal. Petit pincement au cœur, et l'impression d'avoir posé mon cœur sur le Grand-Huit au moment d'une descente. Hahhh, il me fait toujours palpiter...

    Mais, je l'ai ignoré et fais signe à mes copains avant de finir ma descente pour les rejoindre. Caroline me suivait de près. Elle a voulu me dire qu'elle avait vu Pascal, mais sans dé-serrer les dents je l'ai intimé de se taire. Ensuite, je lui ai chuchoté vite fait, que je ne voulais pas aller vers lui, que c'était à lui de venir. Que j'avais fais exprès de l'ignorer, et j'ai essayé de l'obliger à ne pas le regarder dans sa direction.

    Dur dur, j'ai dû l'obliger à se mettre de manière à lui tourner le dos...

    Jean-Daniel et Patrick, mes potes, sont venu avec un autre copain, Jérémy. Pas mal. Grand comme je les aime, joli sourire, et surtout l'air un peu timide. J'aime bien les mecs qui ne parlent pas trop, qui n'en font pas des tonnes. Il en avait pas besoin, il est plutôt mignon. N'étant pas à la recherche d'un petit copain, je lui ai dis qu'il était mignon. Ça l'a fait sourire, il m'a remercié.

    10mn après notre arrivée, Pascal est venu nous saluer et nous faire la bise. Perso, je pense que c'était pour marquer son territoire. Ç’aurait été pareil s'il nous avait pissé sur les pieds! Caroline a rougi jusqu'aux oreilles quant il a dit qu'il nous avait vu arriver et croyait qu'on l'avait vu. J'ai joué la surprise. Je n'allais pas demander à Caroline si elle l'avait vu, parce qu'elle aurait sûrement dit que oui. Pascal a proposé qu'on se joigne à eux, mais en ayant l'air prise au dépourvu, après avoir regardé en direction de mes copains d'un air paniqué, j'ai dis qu'on ne pouvait pas.

    Contente. Je sais qu'il a passé son temps à nous observer, et a dû être déçu de nous voir partir sans passer lui dire au revoir. Je me serais sentie mal à l'aise. Il leur avait peut-être parlé de sa Olivia, ou ils l'avaient peut-être vu avec elle, alors que pouik, je n'avais pas envie d'aller vers eux.

    Le lendemain, il me l'a reproché. Et sans vergogne, je lui ai dis que je croyais qu'il était parti, et aussi, que j'avais carrément oublié qu'il était là. Ce qui était un peu vrai. Vrai aussi que j'avais voulu partir avant lui. Pas pour aller faire la fête ailleurs, mais j'étais presque sûre que Pascal allait penser que j'étais en boîte quelque part. Pour une fois, c'était à lui de se faire des films.

    Bon, les hommes n'aiment pas trop se faire des films... alors il m'a envoyé plusieurs messages me demandant où j'étais, ensuite, qu'on pourrait se voir et passer un moment ensemble... so typique! Je n'ai pas répondu. Pascal a ensuite tenté de m'appeler. Là non plus, je n'ai pas répondu.  

    On a été prendre un verre sur Morges. Un endroit où se savait que Pascal ne me trouverait pas. Et je voulais empêcher Caro de rentrer. Parce que, si Pascal passait par chez elle en rentrant et la retrouve à la maison, il saurait que j'étais sûrement aussi chez moi.

    Le lendemain, j'ai prétendu que j'avais laissé mon natel dans mon sac à main, et que je n'avais pas entendu. Je n'ai vu ses messages qu'en rentrant, et c'était certainement trop tard pour lui répondre. A cause de la musique et tout.. Pascal a voulu savoir quant j'étais rentrée. J'ai prétendu que je n'en savais rien. Je lui ai malicieusement retourné la question; 10mn après notre départ, il était rentré.

    Bien sûr, il était passé voir si Caro était rentrée... J'ai fais la leçon à Caro, elle n'avait pas intérêt de lui dire où on était et à quelle heure on est rentré. Comme moi, elle devait dire qu'elle n'avait pas fait attention. Si elle ne voulait pas lui mentir et dire qu'on était en boîte, alors elle avait qu'à dire que je suis partie avec mes potes et qu'elle était rentrée seule. Elle n'avait pas à lui parler de moi, de ce que j'ai fait etc.

    A partir de ce soir là, Pascal a commencé à me dire où il allait. Il s'attendait sûrement à ce que j'en fasse autant, mais je ne l'ai pas fait. Parce que, la plupart du temps, je restais tranquillement à la maison, ou faisais l'effort d'aller chez Caro un moment, puis je rentrais. Je n'avais pas envie de sortir. Surtout pas envie de croiser Pascal si je n'y étais pas préparée.

    Pascal a passé la semaine a essayé de me voir. J'ai passé la mienne à inventer des excuses pour ne pas le voir. Je n'avais pas la frite, et pas envie de m'habiller et tout pour un malheureux petit rendez-vous qui n'aurait certainement pas duré 1heure.

    Le week-end de Pentecôte, avec le lundi congé, Pascal a essayé de me faire aller chez Thomas le dimanche soir. Thomas m'en avait déjà parlé et j'avais prétendu avoir déjà quelque chose. A Pascal, j'ai dis que j'avais un truc en famille. A Caro, j'ai dis que j'allais au Tessin pour le concert d'un copain. Je savais que Pascal lui poserait la question et qu'il réalisera qu'il n'avait pas la même version. Et il se fera des films...

    Ça n'a pas manqué. Il m'a reparlé de la soirée chez Thomas, a essayé de m'appeler le dimanche soir, en voyant que je n'étais pas venue. Sans compter qu'il m'a bombardé de message tout au long de la soirée. Caroline m'a appris plus tard, qu'il avait essayé de l'interroger croyant qu'elle savait quelque chose. Et sur mes copains, etc. Mais elle ne savait rien.

    En réalité, je suis restée tranquillement chez moi. Je n'avais aucune envie de sortir. J'ai une vue à faire tomber les chaussettes, Kaya et Valério sont absents. Donc, j'ai l'appartement pour moi toute seule, et j'avais l'intention de profiter de chaque minute dans un de mes training pourri, de me gaver de télévision. Il faudrait plus qu'on bulldozer pour me tirer de ma maison.

    Après Pentecôte, Pascal s'est fait plus pressant pour qu'on se voit un moment. J'ai pensé qu'il était temps que j'accepte. J'avais quand même prévu quelque chose 1h après, pour ne pas me retrouver bec dans l'eau. Sans ça, je me serais torturée la tête, frustrée par le bref du rendez-vous.

    Jeeez... Pascal m'avait trouvé distante ces temps-ci! What? C'était lui qui était distant avec moi les dernières fois qu'on s'était vu, et il osait me trouver distante? Parce que je n'accourait pas quant il voulait me voir, et que je ne sautais pas direct sur ses propositions de rencontres vite fait, ou sur mon téléphone quant il daignait m'appeler?

    Wahhh, Pascal avait vraiment dû se mastiquer la tête à se demander ce que je fabriquais... Bien joué!

    Je crois qu'il avait tellement insisté pour me voir pour être rassuré. Être sûr qu'il était toujours mon No.1. Et je crois que j'ai commis l'erreur de le rassurer un peu trop. Stupide stupide girl. J'aurai dû me mordre la langue. Tout allait bien, et il a fallu que je me laisse avoir par ses yeux verts, par sa mine boudeuse. Mon Dieu que je suis CONNE!

    Les effets de ma connerie se sont fait sentir tout de suite après le rendez-vous...

    Pascal n'a plus essayé désespérément de me fixer de rendez-vous le reste du mois... Et il y avait 12 jours pour finir le mois... Il s'est contenté de messages, me racontant ce qu'il faisait sans plus. Il ne me disait plus ce qu'il faisait comme les jours précédents.

    C'était de ma faute. J'avais joué et perdu sur la ligne d'arrivée. J'aurai dû persister un peu plus. Maintenant, il ne s'inquiétait plus autant et menait tranquillement sa vie... sans moi. Argh, je pourrais me foutre un poing dans la gueule tellement je suis stupide. A cause de ma faiblesse, de ma connerie, me revoilà en train de me torturer la tête et essayé de deviner ce qu'il pensait, ce qu'il faisait... alors qu'avant, c'était lui qui se chiait dans la tête.

    Comment est-ce que j'ai pu être aussi bête, ou baisser ma garde aussi facilement... Je me frappais mentalement, même si ça ne servait pas à grand chose. Il fallait que je reprenne le couteau par le manche et ne pas le lâcher jusqu'à ce qu'il se débarrasse de la pétasse d'Olivia. Ma connerie va me faire perdre du temps pour le ramener dans mes filets.

    Je sais que Pascal continue de la voir. Je sais même qu'il a été chez elle. Combien de fois, ça, je ne sais pas. Où ils en sont, ça je ne sais pas non plus. J'imagine qu'il a la conscience tranquille. Tout baigne de mon côté, je suis toujours dans le noir et il sait que je ne pense qu'à lui.

    Je dois me dépêcher de me remettre en celle et me préparer pour la bataille, sinon cet été, il le passera à roucouler avec Olivia, dès qu'il en aura l'occasion... et pas avec moi...

    Hahhh, ce que j'ai été BÊTE! A part ses messages ou ses appels, je ne le vois pratiquement plus. Et ça, ça ne me plaît pas.

    Malheureusement pour moi... Je les ai surpris ensemble un soir, après son entrainement. Je voulais lui faire une surprise, simplement être près de lui, l'avoir physiquement près de moi.

    On peut dire que j'en ai eu pour mon argent!!!

    En arrivant à la salle de sport, j'ai attendu sagement qu'il ait fini de prendre sa douche et sortir pour se diriger vers sa voiture. J'étais tout près. Je remercie le ciel qu'il faisait nuit... Quant il est sorti, je l'ai vu se retourner alors qu'il mettait son natel à l'oreille. Il s'était retourné pour être sûr qu'il n'y avait personne près de lui.

    De mon côté, je ne voulais pas non plus que les autres me voient. Je voulais l'appeler pour lui dire que j'étais là, mais il était déjà en ligne. Avant que je puisse lui signaler ma présence, il avait déjà sauter dans sa voiture et s'en allait. Alors je l'ai suivi pour l'appeler pour le voir un petit peu avant qu'il ne rentre chez lui.

    Pascal avait été si rapide, que j'avais dû laisser 2 voitures passer avant de pouvoir m'engager à sa suite. Pour aller chez lui, il aurait dû tourner sur la droite, mais il avait tourné sur la gauche!!! Surprise, j'ai suivi sans l'appeler du coup. Quelques mètres plus loin, il a tourné pour descendre vers le lac, sur la droite. Hésitante, j'ai suivi.

    J'avais peur tout à coup qu'il me voit... Où allait-il comme ça... pressé !

    Pascal a tourné dans le parking. Je me suis dépêchée de le continuer et entrer dans le parking plus loin. C'est là que je l'ai vue. Olivia. Elle avait les bras croisé devant elle, plié par dessus, une veste ou quelque chose du genre. Trop occupée à sourire à Pascal pour remarquer quoi que ce soit. Lui aussi.

    J'ai tout de suite coupé le moteur. Je me sentais visible comme le nez au milieu de la figure. Mais, j'imagine qu'il avait d'autres chats à fouetter, parce qu'ils ne faisaient pas attention à moi. Elle a été le rejoindre et... ils se sont embrassés appuyé contre sa voiture. En public! J'avais le cœur dans la gorge et les yeux qui piquaient. J'avais tous les poils du corps au garde à vous. La colère peut-être, je ne sais pas, mais j'étais verte. Trop surprise et désolée pour moi.

    Il a passé le bras autour de sa taille et ils ont marché en direction du petit bistro du port. La scène était difficile pour moi. Je crois que je devenais folle. Hésitante à courir le taper. La frapper. Lui arracher les yeux. Ou peut-être que ce serait plus simple que je m'arrache le cœur pour ne plus avoir à supporter la douleur qui m'étouffait. Ils se sont arrêté 1 fois pour s'embrasser et après, il étai penché vers elle. Elle lui montrait quelque chose sur son natel. Ils ont ris. Puis, main dans la main, ils ont été s'asseoir à l'intérieur dans un coin du bistrot.

    J'ai juste jeté un coup d’œil avant de m'enfuir me planquer dans ma voiture. Ils s'embrassaient...

    Les nerfs à fleur de peau, j'étais au bord du suicide. Il riait... Comment pouvait-il rire? Il rit aussi avec elle? Qu'est-ce qu'elle avait pu lui montrer ou dire de si drôle? Ça faisait longtemps que je ne l'avait pas entendu rire. J'étais au fond du puits. Lessivée, en manque d'amour, désolée d'avoir un cœur. Terrorisée de le perdre. De l'avoir déjà perdu. J'étais à bout. En larmes.

    Ils n'ont pas fait long. Une demi heure plus tard, il était de retour à sa voiture et l'embrassait encore avant de partir. Elle lui a fait signe avant d'aller à sa voiture. Ahhh, j'ai dû me retenir pour ne pas aller la tabasser maintenant qu'elle était seule. Je souffrais le martyre. Prête même à faire un Pacte avec le Diable pour ne plus souffrir. Pour tout effacer de mes yeux et de ma mémoire.

    Hohhh, quelle idiote je fais! Pascal m'avait complètement bernée. J'étais mortifiée. Tu peux pas me dire que quant il lui léchait la gueule, il pensait à moi, non? Mais alors, pourquoi continuait-il à m'écrire des messages, et d'adorables messages en plus?

    Je l'ai suivi elle. Je voulais savoir où elle habitait. Mais je l'ai perdu à un stupide feu rouge. Complètement folle, j'ai essayé d'aller dans la direction où elle était partie. J'ai fais le tour, toutes les ruelles du coin où je l'ai perdue.

    C'était stupide, elle pouvait être n'importe où, ou très loin de là. J'étais désespérée. Quant j'ai finalement abandonné, laissé libre cours à mes larmes, dégoûtée de ne l'avoir pas retrouvée, je l'ai vue. Elle était au téléphone, debout dans la rue. Elle souriait en parlant. Je donnerai ma main à couper que c'était Pascal à l'autre bout du fils. Elle faisait quelques pas, puis s'arrêtait, parlait, puis se remettait en route pour s'arrêter quelques mètres plus loin. Le cirque a duré longtemps.

    J'imagine que quant elle a raccroché pour se diriger vers son immeuble, c'était parce que Pascal était arrivé chez lui.

    Que faire? Aller la confronter elle? Pour lui dire quoi? Je risque encore de fondre en larmes comme une pauvre cloche. Ciel, j'avais du mal à ne pas foncer sur elle. J'ai hésité. Si Pascal l'apprend, je perdrais toute crédibilité. Mais je ne voulais pas la perdre de vue. Puis, je ne sais pas ce qui m'a pris, mais je ne pouvais pas me retenir, j'ai foncé la chopper avant qu'elle n'entre dans l'immeuble.

    Je savais où elle habitait maintenant. Et je voulais lui faire aussi mal que j'avais mal, sinon plus...

    Le moins qu'on puisse dire, c'est qu'elle a été surprise en me reconnaissant. J'ai fais celle qui n'était pas sûre que c'était elle et qui le confirme maintenant que je la voyais de face.

    • Ha, j'avais raison, c'était bien toi...
    • Oh, bonsoir. Jane, c'est ça?
    • Oui, c'est ça. La copine à Pascal. On s'est rencontré à plusieurs reprises. T'es la cousine à Manuella, non?

    Je ne savais pas comment engager les choses, et c'était venu tout seul. Parce que la tête qu'elle a fait était mémorable. Ça a tempéré la douleur dans ma poitrine et abrégé l'envie de pleurer. J'imagine que mes yeux gonflés devaient signaler mon état, mais je tenais à ne pas la laisser deviner les raisons. Elle semblait hésiter sur l'attitude à adopter et ne savait pas quoi me répondre.

    • T'es bien la cousine à Manuella? Celle avec qui Pascal a couché et qui continuait à lui courir après même qu'il ne voulait plus la voir... Oh, excuse moi une seconde...

    J'ai fais semblant d'avoir mon natel qui sonne (j'ai pesé dessus dans ma poche), je lui ai fais signe de  donner une minute et me suis éloignée un peu, pour dire dans le vide que je l'avais déposé dans sa boîte aux lettres. Que j'étais juste devant l'immeuble d'à côté parce que j'ai croisé quelqu'un que je connaissais, mais que je m'en allais. Et je me suis retournée vers elle avec le sourire.

    • D'abord, Pascal n'a jamais couché avec Manuella, et d'après ce que je sais, c'est fini entre vous deux, il ne sort plus avec toi.

    J'ai fais celle qui tombait des nues. Celle qui venait de comprendre quelque chose d'amusant...

    • Et comment qu'il avait couché avec Manuella! Je le sais de source sûr, par lui en personne. Mais... Et je me suis forcée à avoir un petit rire gêné. Hum, je crois que... Je savais qu'il avait un autre jouet ces temps, et hm, je suis désolée, mais d'après ce que j'entends, c'est peut-être toi... Alors, désolée, je n'ai rien dis, je ne sais rien... Bonne soirée. Salut.

    Et j'ai tourné les talons pour partir. Elle m'a encore crié qu'il n'avait pas couché avec Manuella et qu'il ne jouait pas avec elle. Je n'ai pas pris la peine de me retourner. Quant j'ai été hors de vue, je l'ai épié pour voir si elle l'appelait comme je l'imaginais. Elle avait l'air triste et regardait son natel. j'imagine qu'elle hésitait à l'appeler chez lui, parce qu'elle savait qu'il ne pourrait pas parler à cause de la présence de sa femme.

    Moi, j'étais contente d'avoir gâché sa soirée et effacé son petit air de bonheur que je n'avais pas digéré. Je l'ai vue essayé de parler, mais Pascal avait dû raccroché ou, peut-être qu'il n'avait pas répondu et qu'elle marmonnait à elle-même. Elle a regardé dans la direction que j'étais partie, alors je me suis planquée à la vitesse de l'éclair. Puis elle est rentrée chez elle.

    Elle avait l'air mille fois moins heureuse que tout à l'heure. Après les boîtes aux lettres, je l'ai vue composer un sms. Sûrement à Pascal. J'ai filé, contente de l'avoir poignardée dans le cœur. Mais surtout, d'avoir aussi rendu à Pascal son coup de poignard. Maintenant, elle va creuser et va savoir qu'il avait couché avec Manuella.

    Pascal va apprendre que j'étais venue chez elle. Mais je n'avais pas l'intention de le lui avouer, même sous la torture. Je mentirais comme une arracheuse de dents. Elle passera pour celle qui invente des absurdités, qui cherche à faire des histoires.  Je me demande si Pascal va oser me demander directement? J'espère qu'il n'aura pas le culot de me mettre en face d'elle? Ce qui voudra dire qu'il est de son côté, et ne demande pas mieux que de la croire.

    Tsss, même là, je mentirais dans sa face... Viens seulement cocotte, je t'attends...

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