• Octobre 2016 - Il s'est foutu de ma gueule

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    Octobre 2016 - Il s'est foutu de ma gueule

    Pascal me manquait. Je n'avais pratiquement pas de nouvelles. Alors quant il m'a proposait de sortir prendre un verre, j'ai sauté aussitôt sur l'occasion. Je me réjouissais tellement de le voir. Mais ça a été de courte durée. J'avais tout de suite remarquée qu'il n'était pas à l'aise. Son regard était fuyant, son attitude réservée. Il ne cherchait pas à me prendre les mains en travers de la table.

    Mon cœur commençait à serrer, et un petit frisson se profilait le long de ma colonne vertébrale. Il continuait à jouer avec son verre, à regarder fixement la nappe. Bref, je savais qu'il se passait quelque chose. Alors je lui ai demandé d'accoucher. J'aurai peut-être pas dû.

    Pascal voulait un break. Une pause. Hum! Une pause de moi? Cool. Tout se qu'on avait discuté, c'était du pipeau?

    En quelques mots, il m'a brisé le cœur. J'ai tout à coup compris pourquoi il tenait tellement à me voir pendant l'absence de sa femme; pour me laisser de bons souvenirs. Déjà là, il savait ce qu'il allait faire. Il savait qu'il allait me demander de prendre l'air, de dégager, de lui laisser de l'espace. Tout ça pour cette garce?

    Je l'ai laissé parler sans dire un mot. Je l'ai fixé, l'ai laissé tourné autour du pot, jusqu'à oser me balancer sa demande.

    Je n'allais pas lui faire le plaisir de pleurer devant lui, ni de lui faire une scène. En plus, on était en public, dans un restaurant à moitié plein. Ouf, il n'y avait personne à la table juste à côté pour l'entendre me balancer sa connerie.

    Je me suis rendue compte qu'il s'était foutu de ma gueule propre en ordre toutes ces dernières semaines. Avant que mes jambes me lâche, avant que les larmes inondent mon visage, il fallait que je prenne la fuite.

    Quant il a eu fini, je pense que je suis restée peut-être 30 secondes assise à le fixer. Il avait enfin oser lever la tête pour me regarder. Il cherchait quoi? Me voir pleurer? Pleurnicher? Le supplier? Lui crier dessus? En public? Carrément non. Ou c'était justement pour ça qu'on était dans un restaurant tient! Personne ne peut imaginer comme j'avais mal, comme je me sentais flouée. Dégoûtée aussi.

    Sans un mot, je me suis levée toujours à le regarder, mais cette fois avec du mépris. Il a eu le culot de dire "attend". Attendre quoi? Idiot. Qu'il enfonce le couteau plus loin? Je le lui ai balancé mon verre dans la gueule et je suis partie.

    Dire qu'il n'a même pas eu la décence d'essayer de me suivre... Il m'a laissée partir. Avant d'arriver à ma voiture, je pensais encore le voir arriver en courant. Me dire qu'il regrettait, qu'il avait changé d'avis, qu'il avait eu un coup de folie! Quelque chose! Je m'attendais à tout, mais pas à cette indifférence.

    J'ai filé. J'ai trouvé un coin tranquille où je me suis enfilée. Je n'aurai pas pu faire un mètre de plus. Pendant plus d'une heure en tous cas, les phares éteints, plantée au milieu de vignes, dans le noir, j'ai pleuré. Longtemps.

    Les semaines qui ont suivis je les ai vécus dans le brouillard. J'avais mal, mais je le cachais à mon entourage. C'était des tonnes d'heures à faire semblant et c'était épuisant. En plus, j'avais des tonnes d'anniversaires; entre le 3 et le 16 octobre, juste 6! Le soir, je pleurais jusqu'à sombrer dans un sommeil sans rêve (Almost every night, I cried myself to sleep). Parfois, si je me réveillais, je restais derrière la fenêtre à regarder dans la rue, espérant le voir tourner autour de chez moi.

    Petit à petit, tous nos amis ont tenté de me joindre, mais je ne répondais à personne. Je n'avais envie de voir personne. Même Jess m'a laissé des messages. Presque tout de suite après notre rupture, Jess m'a écrit pour me demander s'il se passait quelque chose avec Pascal, si on s'était disputé ou quoi, parce qu'il tirait la gueule. Ou peut-être qu'il y avait de l'eau dans le gaz avec sa dulcinée? Et elle m'a mis un petit bonhomme qui saute de joie.

    De voir que le monde continuait à tourner comme de rien, malgré ma souffrance, je me suis dis que ce serait pareil si j'étais morte. Je crois que je suis morte ce jour là, dans ce restaurant et que mon corps sans vie se balade tous les jours dans la routine. Quant je ne souffrais pas trop, j'avais l'impression d'être vide. Comme si mon cœur avait séché.

    Je savais que je ne devrais pas faire ça, sinon, je risquais de perdre tout contact avec le groupe. Mais, c'était trop dur. Je n'arrivais pas à me raisonner et sortir. Pourtant, je savais que je devais me changer les idées au lieu de rester bouclé chez moi. Mais horreur, je ne voulais pas le croiser. Je ne voulais pas le voir avec l'autre connasse.

    Je lui en voulais aussi beaucoup... Parfois, la colère coupait la peine. Alors, petit à petit, je me réfugiais dans la colère pour ne plus ressentir autant de désespoir. D'arrêter de l'attendre, d'espérer. Je me disais tout le temps; il faut que je rappelle, que je me force à sortir, avec un grand sourire sur la tête... Mais, je n'y arrivais pas...

    Pour ne pas passer mon temps à pleurer, aussi souvent que possible, je me réfugiais dans la colère; à me rappeler ces quelques minutes où il m'a brisée, ou il m'a trahie, jetée comme un vieux chiffon. Pour me sortir de ma léthargie, j'ai pris une semaine, et je suis partie dans le chalet d'un copain aux Crosets. J'ai fais mes 3 jours de larmes totales. Je n'avais même pas faim, donc j'ai très peu mangé.

    Après ces 3 jours, j'ai enfin répondu à Caro en premier, Thomas et Jess. Je leur ai dis que j'étais noyée dans le boulot. Que c'était un vrai marathon, et que je n'avais pas de temps à moi. Alors que je ne foutais plus rien à part plongé dans mon chagrin. Que j'avais dû partir en Angleterre pour le travail, que je les contacterais à mon retour.

    Pour Jess, j'ai rajouté qu'il commençait peut-être à voir comment elle est vraiment, vu qu'il n'y plus de raison de pigmenter la relation avec des cachoteries.

    Jess m'a répondu presque aussitôt. Elle disant que, contrairement à ce qu'elle avait cru, Pascal restait souvent à la maison. Au début, ça l'avait surprise, puis elle avait pensé à ce que je lui avais dis et se rendait compte que c'était vrai. Olivia devait lui taper sur les nerfs, ou le coller trop. (C'est ce que j'espérais.) D'ailleurs, elle les avait entendu se disputer au téléphone.

    Hum, ça m'a fait plaisir. Je me suis dis que c'était bien fait pour sa tête. Les autres vont sûrement raconter ce que je leur avais dis. J'étais contente qu'il pense que je continue ma vie comme si de rien, et que je ne suis pas en train de me lamenter dans mon coin.

    La prochaine fois que je le croise, je voulais qu'il crève à petit feu en me trouvant rayonnante et non défaite...

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