• 173/14 - Pascal a compris que je savais pour Elodie


    Dimanche, 22 juin 2014 - 173/14 - Pascal a compris que je savais pour Elodie

    Pascal m’avait aussi vue arriver. Je lui ai rendu son sourire, et je me suis dirigée vers Thomas. De toute façon, Pascal était entouré, de ses copains et de nanas. Dans des moments pareils, la timidité me fait des croche-pattes. Ces filles vont me regarder de haut. Je ne le supporterais pas, du coup, je ne saurais pas quoi dire, et ça ne ferait que s’empirer. Aveuglée par ma timidité, je n’ai même pas vu que Caroline était parmi ces bonnes femmes, qui faisaient des ronds de jambes aux hommes du petit groupe.

    La copine actuel de Thomas était là ce soir. Il me l’a présentée. Je ne la connaissais pas, quant je suis arrivée vers Thomas, j’ai mis ma main dans ses cheveux. Elle m’a regardée de haut, n’a même pas souri en me saluant. Je ne la trouve pas très sympathique. Elle est coince de chez coince. Lèvres pincées, se tenant droit comme un “i”, elle  n’avait pas grand chose à dire. C’était peut-être parce qu’elle ne connaissait personne. A vrai dire, elle ne donne aucune envie de la connaître. Mais qu’est-ce que Thomas fait avec une mégère pareille! Une vrai bouffonne.

    Pascal est venu vers nous. Je ne l’avais pas remarqué, parce que je lui tournais le dos. Je discutais avec Thomas. Je ne faisais même pas l’effort d’essayer d’intégrer sa copine dans la conversation. Et elle, elle continuait à me regarder avec son petit air prétentieux et hautain. Pascal a posé la main sur mon épaule, ce qui m’a fait me retourner. Pour regarder qui avait le culot d’une telle familiarité.

    On s’est éloigné, pour s’asseoir au bord du lac, au bout du ponton. On aurait pu s’asseoir l’un près de l’autre, mais je n’aurai pas pu voir son visage, alors qu’il me bassinait d’excuses et me racontait, encore une fois, avoir traîner au pic-nic, et avoir raccompagner un copain de basket. Où il avait encore traîner. Je me suis appuyée contre la balustrade, de manière à pouvoir le regarder. Ne serait-ce que son profil, ça me suffisait pour comprendre ses expressions.

    Pour bien le laisser s’enfoncer, je lui ai demandé si je connaissais le mec en question. Il paraît que non. Comment ça se faisait qu’il ne soit pas venu en voiture. Fait plutôt étrange pour un mec de son âge. Pascal est tombé dans le panneau les 2 pieds en avant. Soit disant que le mec savait qu’il allait boire, alors il avait préféré laisser sa voiture chez lui. Balivernes.

    Je remarquais que Pascal se lançait vite dans des explications, plus ou moins farfelues; comme le fait que le gars était pas mal pompette. Qu’il avait bien fait de ne pas prendre sa voiture. Il rigolait. Me racontant qu’il avait dû l’aider à monter chez lui et tout. Cherchant à tous prix à éviter que je lui demande si son pote était le seul qu’il avait dû ramener.

    Un bon 1/4 d’heure à me raconter tout ce qui l’avait empêché de rentrer, alors qu’il m’avait demandé de l’attendre chez lui.

    • C’est gentil de pouvoir compter sur ses copains. Tu es un bon pote.
    • Ben, j’aimerai bien qu’on en fasse autant pour moi, si j’étais dans le même état.
    • Même si ça te cause des histoires… Après l’avoir bordé, tu es rentré? Et j’étais partie.
    • Mouais… ça, c’était moins plaisant.
    • Tu aurais pu m’appeler pour m’avertir quant même?
    • Oui… J’aurai dû. Je suis désolé. Je ne me suis pas rendu compte qu’il était si tard.
    • T’es rentré direct? Je pense que je venais à peine de partir. C’était quelle heure.
    • Wah, aux environs de 1h, 1h30 je crois…
    • Mince… alors tu l’as couché, bordé et t’es rentré? Donc, si j‘avais attendu une petite demi heure…
    • Mouais… J’aurai aimé que tu sois là…

    J’ai laissé exprès un bon moment de silence conclure ses lamentables explications. Je hochais la tête, comme pour dire que c’était dommage. Comme si je regrettais d’être partie… Mais en fait, je me répétais chaque mensonge, en ponctuant chaque détail. Ouais, il serait rentré après avoir déposé son pote… Ho! mon vieux!

    • Et vas-y de me prendre pour une conne! Donc, tu n’as pas disparu en même temps qu’Elodie? Et c’est ton ombre qui était chez elle, c’est ça?

    Pascal a blêmi. Il a baissé la tête, sans osé me regarder. Gros gros moment de silence.

    C’était bien ce que je pensais, il ne trouvait rien à dire. Il avait bien été chez Elodie. Caroline aurait pu mentir, mais là, il venait de me confirmer que c’était vrai.

    • Et tu as eu le culot de me bombarder de messages tout le samedi… Tu n’étais pas chez toi à 2h, parce que je suis partie vers les 2h du matin! A cause de ça, tu n’as même pas eu le courage de t’excuser en rentrant si tard. Tu m’as fait poireauter pour rien. Si tu avais l’intention d’aller chez elle, il ne fallait pas me dire de t’attendre. C’est pourtant simple.

    Pascal gardait la tête baissé, les yeux fixé sur ses mains coincés entre ses genoux. Les mauvaises ondes de sa culpabilité planaient autour de nous, comme un brouillard toxique.

    • Tu as attendu le lendemain pour commencer à t’excuser. Quelle lâcheté. Tu as dû être incroyablement soulagé de voir que j’étais partie, hein? Tu as encore eu le culot de courir chez elle samedi soir, alors que tu avais passé la journée à me harceler! Je te manquais quant exactement? Ou tu pensais que c’était ce qu’il fallait faire pour que je sois aux anges? Tu dois vraiment penser que les filles sont toutes des idiotes, hein?! Pffff.

    Je me suis levée pour partir. Pascal était mortifié; "Alors tu le savais, et tu m'as laissé débiter toutes ses conneries...". Et il répétait qu'il s'excusait, encore et encore.

    • Je n’ai pas fait plus de 10mn chez Elodie samedi soir. Je… Je…
    • Je…? Je…? Je quoi?
    • J’espérais te voir… Je pensais que tu passerais…
    • Oui bien sûr… Pendant que tu étais chez Elodie! Pourquoi au fait? Je m’en fou, mais, juste pour savoir…
    • Pour lui dire que je ne pouvais pas… Que je ne voulais pas rester.
    • Ben voyons! Tu aurais pu le lui dire par téléphone.

    Si je n'avais pas été si furieuse, j'aurai eu pitié. Cette fois, j’ai tourné les talons. Pascal m’a rattrapée. Il voulait encore parler, ne voulait pas qu’on se quitte comme ça. La belle affaire! Moi, ça ne m’intéressait pas trop ce qu’il voulait.

    • S’il-te-plaît… On va pas se fâcher… Je ne veux pas qu’on se fâche.

    Facile à dire maintenant! J’aurai pu lui dire qu’il aurait dû y penser avant. Qu’il n’avait qu’à chercher très fort comment se rattraper. Mais, pour l’heure, je ne supportais pas de le voir, ni son contact. Je ne supportais pas de le savoir dans le même environnement que moi. Si j’avais pu, je serais partie aussitôt. Mais, c’était une fête pour Thomas. Je ne pouvais pas faire ça à Thomas.

    De loin, j’ai vu Steven. Il me cherchait du regard. J’ai arraché mon bras à Pascal et j’ai allongé mes pas, pour m’éloigner le plus vite possible. Sans courir. Intérieurement, je cultivais ma rage. Parce que sinon, j’étais si déçue que sans la rage qui bouillonnait en moi, j’aurai fondu en larmes.

    Mais bon, j’ai réussi une assez belle prestation. J’ai fait honorablement bonne figure.

    Steven m’a pêchée au passable, et on a bu un verre ensemble. Cela a suffit à me faire oublier ce qui venait de se passer avec Pascal. Volontairement, j’ai évité de penser à lui, de voir ce qu’il faisait comme tête, éviter de regarder où il était, ou avec qui il traînait. Je l’ai zappé. Steven m’a fait rire. On a ensuite rejoins Thomas qui se prenait la tête avec sa Louise. A notre arrivée, ils ont changé de sujet et les choses se sont calmés.

    Un moment donné, mon regard a croisé celui de Pascal. Il se tenait droit dans mon champ de vision, appuyé au bar. Il me fixait. Je ne sais pas ce qu’il espérait. Que nos regards se croisent et que par magie ma mémoire s’efface??? Caroline a tout de suite deviné qu'on se prenait la tête et a préféré resté à distance. Neutre. Elle ressentait la même chose que moi, et elle lui aurait bien collé une baffe ou fait une scéne toride.

    Une fois que j’avais zappé Pascal, j’ai passé une assez bonne soirée. Détendue, j’ai beaucoup ri. Les plaisanteries allaient bon train, tout le monde semblait de bonne humeur. Après coup, j’ai réalisé que Pascal avait tout fait pour se rapprocher, pour capter mon regard. Il était toujours tout près. Sur le moment, pendant le reste de la soirée, je n’y avais pas prêté attention.

    Thomas et moi, nous nous sommes isolés pour discuter. Sa Louise lui tapait sur les nerfs. Ça m’a fait rire. Je lui ai conseillé de lui donner une chance, après tout, elle ne connaissait personne. Ce devait être une soirée assez pénible pour elle. Steven avait approuvé et donné le même conseil quant ils en ont parlé.

    Dès que les gens ont commencé à partir, j’ai préféré filé. Enfin, Steven et moi avons filé pour aller chez lui, prendre un dernier verre et parler.

    Pascal avait dû nous voir partir, parce qu’il nous a rattrapé devant la voiture à Steven. Pascal m’a demandé de rester encore un peu. Il voulait me parler, s’excuser encore. Ça m’a laissé froide. Il aurait pu trouver autre chose, celle-là, c’était du réchauffé. Steven n’a pas osé intervenir, mais il est resté là à attendre ma réaction.

    Pour ne pas le froisser, j’ai accepté de rester et de lui parler. Enfin, j’ai fait semblant. Je n’avais aucune intention de le laisser me faire encore du mal, ni le laisser me gâcher la fin de la soirée. J’ai demandé à Pascal de me laisser le temps de dire au revoir à Steven, et que je e rejoindrais chez lui.

    Tu parles! Dès qu’il a tourné les talons, j’ai rassuré Steven. Steven faisait déjà la grimace, pensant que j’allais le planté pour Pascal. Ben non. Pourquoi j’aurai fait ça? Est-ce que Pascal avait planté Elodie pour moi? Non! Alors pourquoi je le ferai pour lui. Le sourire retrouvé, Steven a sauté dans sa voiture, moi dans la mienne, et je l’ai suivi.

    Pascal n’avait qu’à attendre… Qu’à réfléchir pourquoi je lui faisais un coup aussi salaud… Il pourra apprécier! Apprécier de savoir ce que ça fait d’être le laisser pour compte pour quelqu’un d’autre. Quelqu’un d’autre qui sait qu’il s'est fait planter. Quelqu’un qui allait se dire qu’il valait mieux que l’autre. Que j’avais préféré être avec lui plutôt qu’avec Pascal. J’espère qu’il aimera le goût de la trahison!


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