• 88/2013 - (2) - Pourquoi Caro et pas moi???


    Vendredi, 29 mars 2013  - 88/2013 - Pourquoi Caro et pas moi? - (2)

    Vers minuit et demi, ils ont bougés. Ils ont été au “Garage”. Un endroit qu’on ne fréquente presque pas. C’était un bar en sous-sol, donc, impossible de voir quoi que ce soit de l’extérieur. Vraiment pour éviter de tomber sur les copains habituels. Caroline ne tenait pas en place. Elle voulait qu’on se pointe là-bas et qu’on aille se coller aux basques de Pascal. Moi, j’avais la boule au ventre à cette idée. Pascal risquait d’être énervé de nous voir. Et s’il nous ignorait, ou nous demandait de partir? Caro s’en foutait, on ne pouvait pas savoir sans aller voir d’abord.

    Gênée, j’ai fini par la suivre, parce que je voulais le voir aussi. J'avais à lui parler.

    On l’a tout de suite remarqué, accoudé au bar à discuter avec une nana. Elle était mignonne sans plus. Bon, peut-être que je ne suis pas tout à fait impartiale. Un ou deux de ses potes nous ont aperçu. Immédiatement, ils ont encerclé Pascal, comme pour dresser une barrière, et nous empêcher de l’approcher. Qu’importe.

    Caroline, sourire aux lèvres, s’est précipitée sur Pascal. Elle lui a tiraillé la manche pour qu’il se retourne. Peut-être un peu surpris de la voir, mais pas fâchée. Par contre, dès qu’il m’a vue, il a froncé les sourcils. Clair; il était un peu moins content de me voir. Ça m’a fait un vilain petit tortillement au niveau de la poitrine. Il m’a tout de même fait la bise, comme à Caro. Il a demandé ce qu’on faisait là, et Caro lui a carrément dit qu’on l’avait suivi. Hum. Mais, elle a ajouté c’est qu’en voyant sa voiture, il ne pouvait être qu’ici, donc, on est descendu voir.

    Super… Maintenant, on fait quoi? S’il prend son verre et dégage du bar, on aura l’air stupide de le suivre!!!

    Ça n’a pas manqué. Après avoir discuté 2 minutes, en débitant une succession de banalités, pendant que la nana nous dévisageait de haut en bas, il a pris son verre, et en s’adressant à elle, il lui a proposé de retourner à la table. Une table autour de laquelle, ses potes et lui s’était rassemblé. Caro lui a aussitôt emboîté le pas. Prise de panique, j’ai tapé sur l’épaule de Pascal pour lui demander si on pourrait sortir fumer, j’aurai aimé qu’on parle.

    Pascal n’en avait aucune envie. Je l’ai vu à l’impression qui a survolé son visage. Mais, il a accepté pour ne pas être désagréable. J’ai vite averti Caro que, suivant comment il m’enverrait sur les roses, je risquais de partir.

    Dehors, j’ai demandé à Pascal si on n’aurait pas pu rentrer, ou aller ailleurs pour se parler. Il faisait un peu froid. Pascal m’a carrément dit qu’il ne voulait pas me parler. Qu’il avait toujours l’image de moi et Layne dans la tête, il préférait ne pas me voir pour l’instant. J’ai tiqué. Je lui ai juré (hum) qu’il ne s’était rien passé. Pascal a rigolé. Il m’a demandé alors pourquoi il était sur le pas de sa porte, presque à poil. Pourquoi j’avais passé la nuit là-bas, et pourquoi j’avais eu besoin de le laisser me rouler un patin!

    Même si c’était hyper tendu, on parlait enfin…

    Je lui ai rappelé que Layne était chez lui, je n’avais aucun contrôle sur comment il avait le droit de s’habiller ou pas. Que s’il avait envi de se balader en caleçon, je ne pouvais pas l’en empêcher. Qu’il avait été adorable de m’écouter toute la soirée, qu’il m’avait laissé m’épancher sur mes problèmes avec lui, toute la nuit.

    • J’étais furax, tu ne voulais pas me parler. Et je savais que tu en avais parlé à Caro, et presque tout le monde le savait, sauf moi. Même Layne était au courant.
    • Pas par moi, ça, je te l’assure.
    • Pourquoi tu ne me crois pas? Tu n’as pas confiance en moi?
    • Tsss… Je connais les mecs! Passer la nuit avec une nana, avec qui on est sorti en plus… Non, désolé, je n’y crois pas!
    • Pascal, je comprends que tu sois furieux, soupçonneux, mais tu es injuste… Combien de fois tu as dormi ailleurs, que ce soit chez Caro ou autre, et j’étais dans le même état que toi. Je t’en voulais à mort, mais, je t’ai laissé au moins t’expliquer. Et quant tu m’as assuré qu’il ne s’était rien passé… Moi, je t’ai cru. Même si j’avais des doutes, je t’ai cru.

    Je crois que j’avais tapé juste. Il a baissé la tête. Il réfléchissait à mes paroles. Il savait que j’avais raison.

    • Tu connais les mecs? Mais attends… Si tu ne me crois pas, et si tu es si fâché… C’est que tu m’avait menti?

    Encore tapé juste. Pascal a sursauté, et m’a assuré qu’il ne m’avait menti. Pourtant, je sais très bien qu’à une ou deux reprises, il m’avait bel et bien menti. A cause de ce que je venais de dire, je l’ai senti se radoucir.

    • Jane… Ok, tu as peut-être raison, peut-être qu’il ne s’est rien passé. Mais, c’était affreux d’attendre de te voir sortir, affreux d’imaginer ce qui pouvait être en train de se passer. J’ai hésité à venir sonner et lui péter la tête. Mais, je ne voulais pas me rabaisser encore plus, surtout devant lui. J’imaginais déjà son petit sourire moqueur de me voir perdre mon contrôle. Puis… Argh, je vous ai vu vous embrasser. Comme tu peux l’imaginer, je n’ai pas fermé l’oeil de la nuit!

    Pascal s’est redressé. Il regardait au loin;

    • Jane… J’ai… Non. J’allais dire que j’ai besoin de temps, mais non. Je ne veux plus traverser ça. C’était pénible. Insoutenable. J’étais si furieux. Je me demandais comment tu avais pu me trahir à ce point. Il n’y a que toi qui réussi à me mettre dans des états pareils. J’étais persuadé que tu m’aimais, puis je me retrouvais pleins de doutes. Je n’en étais plus aussi sûr.
    • Je t’aime, ça ne changera jamais. Je t’aime.
    • Ecoute… C’est toi qui a voulu rompre… Je me suis habitué à l’idée. Je suis très bien comme ça.
    • Je ne pensais pas ce que j’avais dit…
    • Je veux être libre, mais, je ne sais pas encore, puis, je ne crois pas vouloir divorcer. Mais, je me sens libre. Même si ce n’est pas officiellement, je suis célibataire, et je suis très bien comme ça.

    La miss est sortie pour demander à Pascal s’il pouvait s’en aller. Alors, il a clos la conversation assez rapidement et on est retourné à l’intérieur. De savoir qu’il avait l’intention de partir me stressait. Je crois que j’avais compris ce qu’il voulait dire, mais je n’avais pas eu le temps de lui demander de me faire une petite place dans sa vie. J’avais besoin de lui parler encore.

    Pascal a commencé à saluer ses potes. Caro a tout de suite compris. Je n’avais pas eu le temps de l’avertir. Alors, elle s’est levée aussi pour partir. Je savais qu’elle avait l’intention de le suivre. Moi, je n’avais pas l’intention de rentrer avec elle, mais plutôt de demander à Pascal de me raccompagner. C’est ce que j’ai fait, une fois en haut des escaliers.

    Ennuyé, Pascal m’a demandé si Caro ne pouvait pas me ramener. Il m’a aussi demandé comment j’étais venue. Je n’ai pas répondu. Je tenais à rentrer avec lui. Je voulais qu’on aille déposer l’autre, et qu’après on puisse parler encore un peu. Je voulais qu’il change d’avis. Quelque part, je suis sûre que c’était à cause du fait de m’avoir vu chez Layne qui le faisait réagir comme ça. Il ne voulait pas l’avouer, pas avouer qu’il ne me croyait pas, mais il n’arrivait pas à passer là-dessus. Pas cette fois. Je devais absolument le convaincre.

    Quant j’ai remarqué qu’on se dirigeait chez moi, les larmes se sont mis à couler. Pascal a senti ma voix trembler quant je lui ai demandé si on allait déposer la fille. Je me suis même retournée pour lui demander où elle allait. Maligne, elle a dit que Pascal était passé la prendre, donc il connaissait le chemin. Super! Ça ne m’avançait pas des masses. J’avais réussi à me faufiler devant et la reléguer sur les sièges arrières, mais là, j’étais sûr qu’elle ne pouvait pas habiter dans mon voisinage.

    Impossible d’empêcher les larmes. Pascal évitait soigneusement de regarder dans ma direction. J’en étais malade. Il avait donc l’intention de rentrer avec cette fille. Je ne voulais pas le laisser faire, mais j’avais la gorge serrée, je ne trouvais pas mes mots, et je n’arrivais pas à arrêter mes larmes. J’étais complètement tétanisée.


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