• 078/11 - Ma rivale me sauve de la déprime

    Ma rivale me sauve de la déprime

    Sam-19.mars.11 - (078/11)

    On a dû se dire au revoir, Pascal devait rentrer. Il était persuadé que j’allais rentrer sagement chez moi après avoir dormi un peu, mais il se trompait. Vers les 8h du matin, il est quand même revenu. Il m’a avoué qu’il n’avait pas réussi à trouver le sommeil, et que Jess pensait qu’il était sorti faire du sport ou du jogging ou un truc du genre. L’empêche, ça m’a fait drôlement plaisir de le voir pointer le bout de son nez ;)

    Quant il était parti quelques heures plus tôt, j’avais vu les nombreux appels et messages de Caro alors je l’avais rappelée. D’après le peu qu’on avait eu le temps de discuter, Pascal m’avait fait comprendre, personne ne devait savoir qu’on s’était vu ou revu, ni que j’étais là ou en Allemagne. Donc, j’ai fait croire à Caro que ça c’était mal passé avec Pascal et que j’étais sur le chemin du retour.

    Caroline était déçue, elle aurait voulu que je reste au moins pour le week-end. Je crois qu’elle se sentait seule. Je lui ai dis que je craignais que Thomas ne me cherche et je ne voulais pas qu’il sache que j’étais venue en Allemagne, que Pascal préférait aussi qu’il ne le sache pas.

    Pascal est resté avec moi jusque vers midi, puis il est rentré. Je ne voulais pas partir, mais je ne savais pas comment le lui dire. Dans l’après-midi, il est repassé par l’appartement. Je crois qu’il espérait m’y trouver, mais en même temps, j’imagine qu’il espérait aussi que je sois partie.

    On a peut-être passé 1h ensemble, puis il m’a dit qu’il était temps que je parte, qu’il ne voulait pas me savoir sur les routes trop tard. Je pense que pour m’encourager et m’obliger à partir, il m’a dit qu’il ne repasserait pas à l'appart, qu’il était occupé, et pour la 1ère fois, il a mentionné Thomas. Thomas finirait par se demander où j’avais passé, et il se pourrait bien qu’il ait des doutes sur ma présence à Munich, et là, on aura des ennuis.

    Je lui ai dit que j’étais crevée que j’allais dormir un peu encore et que j’aimais être là, dans cet appartement, alors je voulais en profiter un peu. Et aussi, j’aimais avoir l’impression d’être proche de lui.  Mais Pascal voulait s’assurer de mon départ, il a tenu à ce que je quitte l’appartement. Je n’avais pas d’autre solution que d’aller me réfugier chez Caro.

    C’était dur de le laisser partir, de le regarder s’éloigner...

    inconsciente du temps qui passe, j’ai été scouater le bistrot près de chez lui, d’où j’aurai une vue sur ses allées et venues pour prendre un café, je n’arrivais pas à me décider à partir. Approx 1h plus tard, je l’ai vu sortir de l’immeuble avec sa femme, à pieds, bras dessus, bras dessous. Ils avaient l’air d’un couple tout ce qu’il y avait de normal, heureux, comme si je n’existais pas, comme si on ne venait pas de passer des heures ensemble. Ils déambulait nonchalamment en direction du centre.

    Je n’ai pas osé les suivre, j’aurai été facilement repérée. La queue entre les jambes, je suis partie chez Caro.

    De voir Pascal et Jess m’avait perturbée, ils avaient l’air si en phase, si complice, ils souriaient, riaient, j’enviais terriblement Jess. Mince, ils allaient drôlement bien ensemble. En fait, Pascal avait l’air heureux d’être avec elle, je n’ai pas vu une seule trace de tristesse de savoir que j’étais partie. Rien.

    La morsure des souvenirs de la nuit dernière et des quelques heures encore aujourd’hui me torturaient l’estomac. Comment après ça pouvait-il avoir l’air si bien dans sa peau, si à l’aise, si heureux, si détendu? Comment pouvait-il la tenir par la taille avec cet air possessif? Pourquoi souriait-il avec autant de joie dans le visage? Merde, je crois que j’avais envie de l’avoir à moi tout le temps! Peut-être que je ne voulais plus le partager? Non, non, ça ne pouvait pas être ça, je descendais d’une longue lignée de polygames, ces choses là ne me touchent pas. Alors pourquoi cette envie, ces piqûres de jalousies?

    Ou c’était peut-être de réaliser qu’il avait toute une vie en dehors de moi? Que la vie continuait?

    En voyant ma tête, Caroline n’a eu aucun mal à imaginer que ça c’était mal passé avec Pascal, ni que j’étais en route pour la Suisse quant je l’ai appelée. Elle a voulu me poser des questions, mais à ma grimace, elle a compris que je préférais ne pas en parler. Je lui ai dis que j’étais crevée et elle m’a laissé dormir le reste de la journée.

    Je me suis sentie légèrement coupable en me réveillant, je n’étais pas la copine idéale avec qui on pouvait faire des trucs! J’aime larver et pas tellement sillonner la ville à faire les boutiques. Pire, j’aime faire les boutiques toute seule, à mon rythme, j’aime pouvoir m’arrêter quant je veux et prendre un petit café toute seule, sans avoir besoin à ouvrir la bouche, sauf pour commander. J’avais aussi le cœur lourd en pensant que Pascal voulait que je m’en aille, c’était évident, il n’avait à aucun moment tenté de me demander de rester, bien au contraire.

    Retour au petit bistrot près de chez lui avec Caro.

    Caroline a essayé de l’appeler, mais il lui a envoyé en réponse un message pour dire qu’il était occupé. Ça commençait mal! On ne savait pas s’il était chez lui ou dehors. Caro n’avait aucun problème à le harceler par téléphone, elle en avait l’habitude, et Pascal aussi. Pour ma part, je préférais m’en abstenir. L’empêche, j’aurai bien voulu savoir où il était! N’ayant pas froid aux yeux, Caro a été voir si sa voiture était au garage, et elle y était. Mais je l’avais vu sortir à pieds avec Jess plus tôt, donc, il pouvait aussi bien être en ville, sans voiture.

    Par ma faute, on était sorti probablement trop tard pour le choper, on avait pas mieux à faire que d’attendre. De toute façon, on avait bien trop peur de partir et le raté parce qu’on avait bougé.

    Vers 22h, Jess a été déposée devant la maison par des amis. Ils ont discuté un moment et elle est rentrée. Zut, ça ne nous avançait pas pour savoir si Pascal était là ou non. L’anxiété me tapait dans les tympans, j’avais la frousse de le louper une fois de plus et de passer toute la soirée à le chercher ou à l’attendre pour rien.

    Avant que Jess n’arrive à leur appart, Caro a appelé sur la ligne fixe; pas de réponse. Et pourtant, elle avait insisté jusqu’à ce que ça coupe automatiquement. Je me suis rendue compte que je ne connaissais pas son numéro privé, seulement le natel. Caro était vraiment incroyable!!!

    • Arrête de te faire du mouron et de te ronger les ongles, tu verra Pascal, je te le promets.

    Elle essayait d’être rassurante, mais j’avoue que je commençais à perdre espoir. Une fois sûre que Jess était à la maison, elle a fait appelé encore une fois le numéro privé par un type dans la rue, et cette fois, c’était sûr, Pascal n’était pas à la maison.

    Jess a dû croire qu’il s’agissait d’un copain de boulot, alors elle n'a eu aucun problème pour le renseigner. Comme elle ne parle pas bien l’allemand, elle n’a pas pu le bombarder de questions, elle lui a dit quelque chose comme; "Nicht zu hause! et Pub mit friends"!

    Ça a suffit. On s’est mis à sa recherche, Caroline connaissait approx. les endroits qu’il fréquentait avec ses collègues. Après 1h de recherche infructueuse, je commençais sérieusement à déprimer et j’avais presque les larmes aux yeux. Désabusée, j’étais sûre qu’on ne le trouverait pas. Il était peut-être en boîte, ou chez des gens? On avait aucune chance de le retrouver dans une ville aussi énorme que Munich. Je regrettais presque de ne pas être rentrée comme il me l’avait demandé!

    Puis... miracle!

    Dans les pubs ou bars que Caro savait qu’il fréquentaient, seule, elle y entrait sans complexe, pour le chercher. Déjà que je ne connaissais pas ces endroits, mais en plus, j’aurai été trop visible, alors je restais sagement à l’extérieur. J’étais prête à jeter l’éponge, déçue, fatiguée, quant en arrivant devant un des pub le plus couru de Munich, Caro me l’a montré du doigt; Pascal et quelques autres, étaient dehors, devant le pub à fumer en bavardant gaiement. Et malheur, Nina était avec lui.

    Ils ne se tripotaient pas, ni bisous bisous, ni rien, mais de les voir ensemble m’a donné une grosse décharge électrique dans tout le corps; alors voilà la raison pour laquelle il avait voulu me voir décamper!!


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