• Dimanche, 28 juillet 2013   - 209/2013 - Comme un cheveu sur la soupe... (2)

    J’ai regretté aussitôt ma réaction, de m’interposer comme ça. Ça donnait trop d’importance à cette fille. Sans avoir besoin de regarder autour de moi, je sentais le regard de tout le monde sur nous. Sur moi surtout. Maud avait un petit sourire étonnée et regardait Pascal avec une mine d’incompréhension qui a fini d’achever mon malaise.

    Pascal avait l’air gêné par mon attitude! Normal! Il a répondu qu’ils ne parlaient de rien de spécial, seulement des concerts qu’il y avait eu au Paléo. Mon siège me brûlait du coup, et je me suis aussitôt levée en demandant à Pascal de lui parler 1mn. J’ai bien vu le regard amusée de la miss Maud face à mes manigances.

    Je ne voulais pas faire de scène à Pascal, et on se s’est éloigné que de quelques mètres. Je lui ai demandé s’il pensait qu’ils allaient encore restés longtemps? S’il n’était pas fatigué? Puis, ça m’embêtait d’être si éloignée de lui. D’ailleurs, je me suis collée contre lui, mais Pascal avait gardé les mains enfoncés dans ses poches. Pas cool. C’était frustrant et même humiliant. Il a dit ne pas être fatigué. Alors, il allait falloir tenir jusqu’à leurs départ.

    J’ai rigolé en haussant les épaules. C’était plus pour la galerie que ce que je ressentais. Je lui ai demandé si je pouvais avoir un vrai câlin. Je n’ai pas pu en avoir un depuis que je suis arrivée. Je crois que j’ai senti une sorte de réticence. Ça m’a blessé, mais j’étais déterminée à ne rien montrer. Maligne, Caroline avait été s’asseoir à la place que Pascal avait laissé vacant. Elle tenté d’établir une conversation avec Maud, qui montrait des signes d’ennuis et d’agacements.

    Pascal m’a juste serrée contre lui et m’a fait un bisou sur le front. Personne n’a vu son geste. Dommage. Ensuite, j’ai appelé Caroline pour aller se prendre un petit café à l’intérieur. Mais, elle est restée bien enfoncée dans le fauteuil. Sans doute pour empêcher Pascal de se rasseoir là-bas, à côté de Maud.

    Je suis rentrée à l’intérieur sous prétexte de me resservir autre chose à boire. Pourtant, je n’avais pas soif. En revenant, j’ai trouvé Pascal debout, appuyé contre un des piliers de la terrasse, à côté du fauteuil d’Elodie. Ils discutaient. Faisait taire ma timidité, j’ai été passer mon bras autour de la taille à Pascal. Il a été obligé, vu notre position, de passer son bras autour de mes épaules. Maud a planté Caroline sur le fauteuil.

    Ses copines se sont alors levées pour partir. Désolé de les voir partir, Michel a tout tenté pour qu’elles restent encore un peu; baignades matinales dans le lac, croissants ou spaghettis, derniers cafés. Je n’aurai peut-être pas dû dire à haute voix qu’on était content de les voir partir pour qu’on puisse aller se coucher. Tout de même Elodie a fait comme si elle n’a rien entendu.

    J’avais remarqué que Pascal semblait mettre une certaine distance entre eux. Tant mieux. Peut-être que c’est déjà la fin de leur histoire. J’avoue que ça me fait méchamment plaisir. Par contre, le petit “à demain” de Maud, a creusé un gros point d’interrogation dans ma tête. A demain? C’était quoi ça? J’ai donc demandé à Pascal.

    J’ai vu rouge quant il m’a annoncé que Maud les invitait, lui et ses copains à une petite grillades dans le jardin de ses parents. C’était clair que je n’étais pas invitée. “Et tu penses y aller?”. Pascal a haussé les épaules. Et ça, ça voulait dire quoi? Oui ou non?

    Pascal m’a répondu qu’il se sentait obligé d’y aller pour ses copains… Ben voyons!

    Au lieu d’aller se coucher, on s’est pris la tête. Je lui ai dit comme je me suis sentie mal à l’aise en arrivant. Comme elles nous avaient ignorées. Et lui, il n’a pas été mieux. Je ne trouvais pas normal qu’il y aille sans moi. Pascal a prétendu que ce n’était pas de sa faute. Qu’il ne savait pas ce qu’il aurait pu faire. Ben… Refuser! Aussi simple que ça! C’était dimanche, et elles auraient très bien compris qu’il souhaite passer la journée avec sa copine.

    J’étais vraiment remontée contre lui. Pour moi, il jouait l’idiot.

    Après s’être engueulé, c’aurait été ridicule que je reste dormir chez lui. Et il faisait déjà jour. Comme il ne disait rien qui puisse me calmer, à savoir qu’il n’irait pas. J’ai pris mes affaires et je suis partie. Fulminante de colère. L’imbécile. Pascal a essayé de me retenir, mais j’étais trop énervée. Enervée, parce qu’il pensait quand même passer la journée à faire des grillades sans moi.

    On n’avait déjà pas passé la journée, ni la soirée du samedi ensemble. Puis, j’ai appris qu’il avait été au Paléo avec Elodie, Maud et consoeurs, ses copains et tout, sans moi. Ensuite, quant j’arrive chez lui, c’est pour trouver toute une bande de malpolis assis sur sa terrasse. Et lui, il n’a rien fait pour me mettre à l’aise. Il n’a rien fait pour corriger le tir.

    J’étais furax. De plus, il n’a même pas essayé de m’appeler alors que je rentrais. Il aurait pu trouver quelque chose à dire qui aurait pu me faire faire demi-tour. Mais niet. Folle de rage, déçue, j’ai pleuré pendant des heures, jusqu’à m’endormir d’épuisement. Tout le dimanche, je me suis torturée avec les films dans ma tête. Films de Pascal et sa journée au soleil, dans le jardin, chez Maud.

    Merde, ça allait vraiment mal avec Pascal… Vraiment, vraiment mal. on n’arrive plus à passer une semaine sans se prendre la tête!



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  • Dimanche, 28 juillet 2013   - 209/2013 - Comme un cheveu sur la soupe... (1)

    Le message de Caro: “Mais qu’est-ce que tu fous? Dépêche toi de te ramener.” m’avait quelque peu alarmée. Je n’avais pas eu le temps de la rappeler, je me suis juste dépêchée de me changer et de partir vite fait. Je l’ai appelée en route, et j’ai croisé les flics, mon natel à l’oreille. Heureusement, ils auraient dû interrompre la circulation pour faire demi-tour et me chasser après.

    Caroline a vu le bateau rentrer. On dirait qu’elle a passé la nuit à surveiller!!! Avec les lumières sur le bateau, elle a vu qu’ils n’étaient pas rentré seuls. Ils étaient partis à 5, et là, il devait y avoir au moins une dizaine de personnes sur le bateau au retour. Pour faire bonne mesure, elle a attendu une bonne demi-heure avant de se pointer chez les garçons. A son arrivée sur la terrasse, éclairé uniquement à la bougie, les silences et regards froids l’ont presque fait fuir.

    Mais le fait qu’elle connaissait Pascal et Thomas depuis bien plus longtemps que toutes les filles sur place l’a décidée à ne pas se laisser intimider. En arrivant à mon tour après 4h du matin, j’ai compris ce qu’elle avait voulu dire! J’ai moi aussi été accueillie comme un cheveu sur la soupe.

    La balançoire, "ma balançoire", sur la terrasse, était occupée par 2 effrontées que je ne connaissais pas. Elles se balançaient en poussant des gloussements. Le peu de tissu qui les couvraient ne suffirait même pas pour faire une moitié de t-shirt. Ventre à l’air, quelques centimètres de tissus pour couvrir l’endroit où devrait se trouver les seins, et un short qui faisait plus penser à un slip tanga!

    Pascal occupait un des canapés de jardin,tournant le dos au parc de voitures, la copine à Elodie collée à son épaule. Ils étaient en pleine discussion quant j’ai parqué devant la maison. Pfff, on aurait cru qu’elles étaient en territoire conquis, et m’ont regardées l’air de dire; “C’est qui celle-là? Qu’est-ce qu’elle vient foutre ici?”. Elles ne devaient pas savoir que j’étais une copine à Pascal, même, sa copine!

    Caroline, était juchée sur le bord d’un des fauteuils. Elle avait l’air seule. Personne ne semblait lui adresser la parole. J’avais les crics! J’aurai voulu aller m’asseoir à côté de Pascal, juste entre les 2. Quitte à la pousser hors du canapé. Je n’aurai pas pu sans avoir l’air de faire une scène. J’ai dû me contenter de faire un bisou à Pascal et m’asseoir en face. Caro s’est aussitôt assise à côté de moi.

    Effectivement, personne ne nous adressait la parole. Paul et Michel étaient occupés à se faire draguer. Ils étaient aux anges. Pascal bien trop occupé à discuter avec l’autre pouffe, m’a adressé un vague sourire. Elodie était assise à la droite de Pascal, dans un fauteuil. Elle ne semblait pas beaucoup s’amuser. Je piaffais d’être reléguée dans un coin, d’avoir l’impression d’être une fois encore de trop. Comme si Caro et moi étions dans une fête privée à laquelle on n’avait pas été invitée.

    A mesure que les minutes s’écoulaient, j’avoue que je commençais à fulminer de rage. Pascal ne m’avait pas adressé la parole depuis que j’étais arrivée. Jamais ce genre de chose se serait produite si ça avait été Thomas. D’ailleurs, où était Thomas?

    Je suis rentrée sous prétexte de me faire un café. Ensuite, au summum de la frustration, je suis revenue, et je me suis incrustée au milieu, où j’avais envie d’être depuis le départ. Le coeur dans la gorge, j’ai demandé à l’autre de m’excuser et de se pousser. Et, faisant celle qui ne remarquait pas avoir été malpolie, j’ai demandé de quoi ils parlaient. Intérieurement, j’étais furax de chez furax. Furax contre Pascal de se laisser aussi facilement mener par le bout du nez. Se comportant comme un imbécile avec "sa copine" face à ce genre de pouffiasse.



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  • Samedi, 27 juillet 2013   - 208/2013 - Maud, la copine à Elodie

    Malgré l’heure extrêmement tardive à laquelle on s’était couché, Pascal était debout vers 10h. Je me suis efforcée à me lever pour prendre un café avec lui. Je voulais rentrer dormir et prendre quelques affaires pour venir passer le week-end chez Pascal. J’aurai dû le faire hier, et je n’aurai pas eu à bouger. Quoique.

    Pendant qu’on déjeunait, on a un peu discuté de ce qu’on avait prévu pour la journée. Pascal avait envi d’aller à la piscine, mais d’après ce que j’ai compris, ce serait plutôt le bord du lac. Ils allaient en bateau près de Nyon, pour aller au Paléo voir quelques concerts en soirée. Mais la journée, ils restaient au bord du lac. Sans doute encore une après-midi sportive avec ses copains.

    Je ne pouvais pas l’accompagner, j’avais promis d'emmener ma nièce au Paléo. Il faisait une chaleur d’enfer, et je me voyais mal traîner des heures à trotter d’un chapiteau à l’autre, avec la foule du festival. De toute façon, ma nièce passait d’abord. J’étais déjà assez inquiète de la savoir dans cette foule toute la journée sans surveillance. Purée! Si c’était ma fille, ce serait un gros NON. Pas question de la lâcher au milieu de cette faune. Mais, ma frangine la laissait y aller. Je voulais voir avec qui.

    Caroline m’a appris qu’hier soir, la copine à Elodie, Maud, avait invité Pascal et ses copains à les rejoindre au bord du lac. Elle lui avait dit qu’elles étaient assez de filles, donc ses copains étaient les bienvenus, mais pas les copines. Elle lui l’avait dit en rigolant, mais elle était sérieuse. Pascal lui avait dit qu’il ne savait pas s’il pourrait. Caro m’a dit que Pascal l’avait regardée quant il avait dit ça, en grimaçant, comme s’il aurait répondu autre chose si elle n’avait pas entendu.

    Elle avait été courir avec Pascal ce matin, et elle lui avait demandé s’il y allait. Pascal lui a fait croire que ses copains voulaient y aller, mais ne lui a pas dit s’il y allait ou pas. Par contre, quant elle a voulu savoir ce qu’il faisait, si elle pouvait venir, il lui a dit qu’il n’en savait rien. Hors, 1h après leurs joggings, elle a vu le bateau quitter le ponton. Elle avait essayé de l’appeler aussitôt, mais il n'a répondu ni à ses appels, ni à ses messages. D’après elle, ils devaient être 5 sur le bateau.

    Hum! J’ai aussi essayé de l’appeler après avoir déposé ma nièce au Paléo. Mais, moi non plus, je n’ai pas eu de réponse. Il n’avait sans doute pas son natel à portée. Je ne voyais pas de raison de me mettre à baliser. Pourtant, à mesure que la journée s’écoulait sans nouvelles, j’ai commencé à me poser des tonnes de questions. Surtout après le message de Pascal après 20h, qui me disait qu’ils allaient faire un tour au Paléo, et qu’on se retrouverait à la maison vers 2h du matin.

    Et si j’avais eu envie aussi d’aller au Paléo alors? Il ne me proposait même pas d’y aller! Il n’avait pas vu mes messages et appels avant? Mais bon, pas de quoi faire un fromage. Il se rappelait sûrement que je lui avais dit que j’allais rechercher ma puce vers 2h du matin!

    Donc, petite soirée tranquille à la maison, à lire, en attendant le coup de fils de la petite. On avait convenu d’un endroit de rendez-vous, mais je n’ai pas pu l’attendre là-bas. Tchoy s’emmerdait, et il a voulu venir avec moi. Donc, il a été la chercher vers les “objets trouvés”, où on avait finalement décidé de se retrouver. Vers 2h du matin, on reprenait le chemin de la maison. J’ai déposé Tchoy et raccompagné ma puce à la maison.

    Ma soeur n’était pas là, et on devinait qu’elle ne rentrerait pas du week-end. Donc, je me sentais responsable de ma nièce. Elle s’est effondrée de fatigue dès qu’on est rentré. Le temps de me changer, je filais chez Pascal. Juste un petit moment. J’avais quand même envie de le voir, même si ce n’était qu’une petite heure. Finalement, j’avais préparé mes affaires pour rien, je ne dormirais pas chez Pascal.

    Vu l’absence de ma frangine, je me sentais obligée d’être à la maison pour ma puce. Je ne pouvais pas la planter toute seule  pour ne penser qu’à ma petite personne. Contrairement à ma soeur.



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