• 358/2013 - Triste Réveillon de Noël (1)


    Mardi - 24 déc. 2013 - 358/2013 - Triste Réveillon de Noël (1)

    Pascal n’a pas rappelé. J’ai attendu toute la nuit pour rien. Je me suis endormie, mais réveil en sursaut, j’ai regardé l’heure. Il était tard. Très tard. Pascal n’a pas rappelé. Peut-être plus tard… J’espérais. Je gardais espoir. Mais au fin fond de moi, je savais qu’il n’appellerait plus et ça me fendait le coeur.

    Je n’avais plus rien à perdre. Je ne pouvais pas non plus rester planter chez moi à attendre en vain. Sa femme n’était pas là, je ne pouvais pas laisser passer cette chance de le confronter.

    Mince, il faisait froid. J’ai enfilé mon manteau en tremblant. Il n’allait probablement pas être ravi de me voir. Enroulé mon écharpe autour du cou, mon bonnet et départ. J’ai oublié de prendre des gants. Stupide.

    Désespoir en arrivant chez lui; il n’était pas là. Sa voiture n’était pas devant la maison en tous cas. Thomas devait être là, endormi. J’ai vérifié dans le garage. Non, pas là. Sur la pointe des pieds, je suis entrée chez Pascal. Clairement, Pascal n’était pas encore rentré. Où pouvait-il bien être? Et avec qui?

    Non, non, rien n´a changé
    Tout, tout, a continué
    Hé! Hé! Hé! Hé!
    C´est l´histoire d´une trêve que j´avais demandée
    C´est l´histoire d´un soleil que j´avais espéré
    C´est l´histoire d´un amour que je croyais vivant…

    Cette chanson des Poppys tournait en boucle dans ma tête: “C’est l’histoire d’un amour que je croyais vivant… Hé hé…”. Pourquoi? Pourquoi aujourd’hui? Pourquoi faire le compte de cette année aujourd’hui justement? Il n’y a que des “je ne sais pas” en réponse à mes questions.

    Cette année avait été triste, remplie de doutes brûlantes, de chagrins… Je ne peux pas dire que je ne sentais pas le vent tourner. Je l’avais sentie. Peu à peu, je sentais que je perdais le contrôle de ma vie. Et je ne supporte pas ne pas avoir le contrôle. J’avais senti Pascal s’éloigner. Incapable d’arriver à le comprendre. Incapable de savoir comment arriver à trouver le chemin pour au moins essayer de le comprendre, le faire parler.

    Peu à peu, j’avais senti que je perdais la bataille. Je m’étais dispersée. Pascal. Tantôt, je m’accrochais, tantôt j’essayais de le fuir. Incapable de me décider. Incapable de savoir ce que je devais faire. Ce que je voulais vraiment. Mais, je sentais que ma vie était en danger. Ma vie étant Pascal, je sentais que je le perdais et que je ne pourrais vivre sans lui. Donc, j’étais en danger. Encore maintenant, je n’arrivais pas à me convaincre de renoncer à lui. Même si cela voulait dire; souffrir.

    Des larmes pleins la gorge, prêt à déborder, dans sa chambre, j‘ai serré son coussin dans mes bras. Les digues ont sautés. Impossible d’arrêter le flots. J’ai pleuré en silence longtemps. C’est drôle qu’on ne voit rien de la douleur qui serre le coeur, ni la flammes qui brûle tout au fond de soi. C’est invisible, et pourtant ça fait si mal. Si mal que j’en viens à vouloir mourir sur le champ pour ne plus sentir cette horrible souffrance qui me dévore toute entière.

    Où est-il? Que fait-il? Pense-t-il à moi? M’aime-t-il? Complètement débile de se poser ces questions, les réponses semblent toutes si évidente. J’en crève, je crève. Je voudrais ne plus exister, si exister veut dire souffrir autant. Je voulais tellement le voir, mais comment faire?

    Son coussin dans les bras, pour le sentir près de moi, je me suis enroulée sur le canapé après lui avoir envoyé un message désespéré pour lui dire que j’étais chez lui, que je l’attendais.

    Je ne sais pas combien de temps… mais je me suis endormie, épuisée par les larmes. Je n’avais pas osé regarder l’heure de peur de ne pas oser lui envoyer mon message. Pour ne pas savoir. Au milieu de mes cauchemars, une voix chaude, caressante appelait mon nom. Je ne voulais pas me réveiller. Je crois que j’avais peur de m’apercevoir que j’étais encore seule… Qu’il n’était pas là. Puis j’ai reconnu sa voix. Pascal m’appelait.

    Quelque part, au milieu des flammes, de mon corps endoloris, je cherchais à échapper aux ronces qui m’entouraient pour le retrouver, le rejoindre. Pascal… Ne m'abandonne pas... Attends moi...

    Sa main caressait ma joue. J’aurai voulu qu’il ne s’arrête pas. J’ai ouvert les yeux avec méfiance. La peur me paralysait de découvrir que j’avais eu des hallucinations. Non. Pascal était bel et bien là. Il portait un jean et une chemise abricot aux manches retroussées jusqu’aux coudes. Il avait pris le temps d’enlever sa veste ou son manteau? Depuis combien de temps m’observait-il? Puis je m’en fou, il était là, c’est tout ce qui comptait.


    Nos yeux se sont accrochés dans un silence religieux. J’essayais de décrypter son expression? Colère froide? Abattement? Lassitude? Fatalité? Il me semblait distant.

    • Qu’est-ce que tu fais ici?
    • Je voulais te voir?
    • Je t’ai dis que j’appellerais, non? Et je n’ai pas appelé?
    • Justement? Et demain c’est Noël. Je devais te voir avant que tu ne retournes au chalet.

    Waouh! C’était la première fois que j’allais droit au but, sans détour. Pascal était aussi surpris que moi. Malgré les mots durs qui sortaient de sa bouche, il y avait de la douceur dans sa voix.

    Ne pas le voir, me faisait mal, le voir me faisait mal aussi. J’ai continué sur ma lancée, je n’avais rien à perdre. A part lui. C’était dément, mais j’avais encore l’espoir fou qu’il m’aimait encore. Je ne voulais même pas envisager le contraire.

    Mais avant tout, une insidieuse curiosité m’a fait poser une question que je n’aurai pas dû lui poser; Où et avec qui était-il? La réponse a claqué comme une gifle, brûlante elle aussi; Pascal était avec Elodie.

    J’ai rougi de chaud. Une chaleur violente m’a envahie. Il ne m’avait pas rappelée parce qu’il était avec Elodie, et n’avait aucune intention d’écourter sa visite pour mes beaux yeux! C’est ce que j’ai compris. Le souffle m’a manqué. Au pris d’un gros effort, j’ai balbutié un vague; “ha bon!”.

    Je lui ai dis que je voulais comprendre ce qui se passait. Pascal m’a répondu que je le savais déjà, on en avait discuté. J’ai dis que je ne comprenais pas. Il m’a répété les mêmes banalités qu’il m’avait déjà servi. Alors j’ai voulu savoir si ça lui convenait, si c’était ce qu’il voulait. S’il ne voulait vraiment plus me voir.

    Pascal a cherché à éluder la question en me proposant un café. Je ne voulais pas me laisser distraire. J’ai insisté. Le dos tourné, il préparait le café alors que je continuais à le harceler. Maintenant, je réalise que je le harcelais. Sur le moment, ça ne m’avait même pas effleuré. Je lui collais au train, cherchait son regard et lui semblait se détourner. Ça m’énervait, ou je ne sais plus. Je l’ai suivi alors qu’il se dirigeait vers la table du salon pour poser la tasse de café qu’il m’avait préparé.

    Je me suis collé devant son nez, je voulais qu’il me regarde dans les yeux pour me répondre. Encore une fois, nos regards se sont affrontés. Le mien brulant, le sien hésitant. Pascal a baissé les yeux. Il aurait pu m’enlever de son chemin. Il ne l’a pas fait. Probablement parce qu’il ne voulait pas me toucher. Mon contact l’indisposait peut-être?

    Puis, j’ai cru que j’avais des problèmes d’oreilles. Ou des hallucinations. Ou mon esprit me fabriquait une réalité alternative?


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  • Commentaires

    3
    JaneDo Profil de JaneDo
    Dimanche 29 Décembre 2013 à 02:37
    Merci Bonne Année 2014 à toi aussi... Oui je sais bien que je devrais lâcher prise, mais je n'y arrive pas... :(
    2
    NaNa-Chan
    Samedi 28 Décembre 2013 à 05:21
    Malgré tout... Joyeux Noël et 2014 sera une bonne année :)
    1
    NaNa-Chan
    Samedi 28 Décembre 2013 à 05:20
    Il est temps que tu lache prise Jane! Laisse le partir, il te baratine, il ne te mérite pas :(
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