______________________________________________________________________________________________________________________

Dim - 12 Juin 2022 - C'est quoi ce binz?

Quelle catastrophe ! Heureusement que j'envisage toujours le pire, mais là, j'étais soufflée! K.O. technique!

J'étais impatiente et excitée de revoir Pascal. Secrètement, j'espérais qu'il rentrait définitivement. J'ai même proposé à Thomas d'aller moi, le chercher à l'aéroport. Thomas a refusé, vu qu'il n'était pas sensé m'en avoir parlé. Ouais, j'avais oublié ce détail. Moi qui pensait le cuisiner dans la voiture, pendant le trajet, c'était foutu.

L'anxiété m'avait fait ressortir une éruption d'urticaire ou d'eczéma, au même endroit, entre les seins. Super poisse. Je ne vois pas comment je pourrais empêcher Pascal d'enfiler ses mains sous mon t-shirt, ni dans mon soutien gorge, donc j'étais un peu dans la merde.

Je pourrais éventuellement provoquer une petite dispute...

Avec une petite prise de tête, ou lui faire croire qu'il me déçoit pour quelque chose, je pourrais lui faire porter le chapeau. Sinon, je pourrais juste rentrer sous un prétexte ou un autre. En fait, j'étais impatiente de le voir. Pour éviter de faiblir et rester avec lui, le retour de l'horrible slip de grand-mère était ressorti du fond de l'armoire.

De l'extérieur, c'était parfait, mais sous les vêtements... j'avais mis mon armure anti-baise!

Il faisait beau, alors on était dans le jardin. On n'a pas entendu la voiture, vu que Thomas a parqué côté rue. Mais, j'étais aux aguets. Mon coeur faisait les claquettes, j'avais chaud, et je piaffais d'impatience. Je pensais qu'ils parqueraient côté jardin, donc je surveillais le chemin. Je me retenais de regarder ma montrer.

Je me donnais de la peine pour faire la belle, sourire, rire à gorge déployé, pour que la 1ère vision qu'il ait de moi, lui fasse tomber les chaussettes. Pour l'occasion, j'avais mis une jupe porte-feuille, cadeau d'une copine. Mais, quant j'ai vu Pascal sortir de la maison, j'ai cru faire une crise cardiaque, ou perdre la boule.

Pascal tenait le petit Patrick par la main, et Jess suivait, avec la petite dans les bras... J'en avais la mâchoire qui tombe!

Non attends, je devais avoir la berlue? C'était quoi ce binz? Qu'est-ce que Jess faisait là? Et les gosses? Sous le coup du choc, j'ai même reculé. Pascal était tout beau, tout bronzé, mais sa main tenait son petit bonhomme, haut comme trois pommes, tout souriant, tout content. Bizarre ce qui passe par la tête; le petit n'était même pas fatigué?

Le moins qu'on puisse dire, c'est que Jess était rayonnante! Ses cheveux longs flottaient sur ses épaules. Tout le monde s'était avancé pour les accueillir, moi, j'avais les pieds ancré dans le gazon. Je n'ai pas pu faire un pas. J'étais... déçue? choquée? Je crois que c'était un peu de tout. J'étais soufflée... c'était ça sa surprise?

Si je pouvais, j'aurai pris la tangente, mais ç'aurait été trop évident que j'étais dévastée. Merde, je devais rester, au moins un peu. Mon regard a croisé celui de Pascal. Il a fait une petite grimace, et un petit sourire mitigé. Pourquoi sourire? Il pouvait bien imaginer que j'étais dans tous mes états. Pour une surprise, ça me laissait sur le carreau.

Caroline a passé son bras sous le mien pour me tirer en avant. Bien vu. J'imagine qu'elle était aussi soufflée que moi...

J'ai fais l'effort de faire la bise à Jess, regardé la petite, lui dire qu'elle était trop chou. Le coeur n'y étais pas. Si j'avais pu, j'aurai sauté à la tronche de Pascal, et lui aurait arraché ses beaux cheveux. J'étais verte, mais, Dieu qu'il était mignon. Ses cheveux lui arrivait dans le cou, trop chou, et ses beaux yeux verts brillaient.

La parfaite petite famille... Ils avaient l'air heureux et formaient un beau couple, avec de beaux enfants...

De petits picotements de jalousies me parcouraient l'échine. Jess serrait sa fille, qui dormait, dans ses bras, et avait un sourire radieux. Ça devait l'amuser de m'imposer sa présence, de m'obliger à garder le sourire et lui faire des compliments. Mon coeur était dans ma gorge quant Pascal m'a fait un petit bisou sur la bouche.

J'ai réalisé que le petit Patrick s'accrochait à ma jupe, quant j'ai voulu m'écarter de Pascal. Roxanne avait pris la petite, et Jess faisait la bise à tout le monde, échangeait quelques mots par-ci par-là. Quant elle a vu son fils qui se tenait à ma jupe, elle a rigolé en lançant; "tel père, tel fils on dirait". Elle riait. Thomas se tenait en retrait gêné.

Le petit a voulu que je le prenne dans mes bras, mais Pascal l'a soulevé avec grand sourire. Pincement violent de l'entendre dire; "Papa va te porter, tu es devenu trop lourd, t'es plus un bébé..." et il lui a fait un bisou. Est-ce que Thomas savait que sa sœur venait aussi? Si oui, je trouve qu'il aurait pu m'avertir, le choc aurait été moins dur.

J'ai tenu le coup une petite heure avant de me dépêcher de partir en douce. Pascal était occupé avec ses gosses et sa femme, je ne pense pas qu'il ait même remarqué ma fuite. J'ai roulé un moment, question d'être à bonne distance de mon cauchemar, et je me suis arrêtée, tellement mes mains tremblaient. J'avais besoin de souffler.

Bizarrement, aucune larme. Le choc avait dû m'anesthésier. J'étais anéantie. Comment réagir face à cette situation. Triste soirée à lécher mes plaies. J'étais un peu patraque, la tête vide. Je ne savais pas ce que je devais faire.

Je ne voyais même pas la télé, je n'arrivais pas à penser à autre chose, qu'à l'image de Pascal tenant le petit par la main...

______________________________________________________________________________________________________________________