• Lundi, 25 mars 2019 - (2) Oublie ce que j'ai dit...

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    Lundi, 25 mars 2019 - (2)  Oublie ce que j'ai dit...

    J'ai pleuré en silence jusqu'à ce que je tombe dans un sommeil comateux. Le matin, j'avais les yeux de poissons frits et la tête dans le shlass. Pas de chance, je n'avais plus de "Coveram" pour ma pression, mais trop la flegme pour courir jusqu'à la pharmacie à 2mn d'ici.

    Le lundi matin, je n'étais plus qu'un zombie, j'ai quand même trouvé la force de me faire à manger. J'ai mis mon natel sur sonnerie discrète. Rien que la sonnerie m'aurait fait exploser la tête. Je le baladais pourtant partout avec moi. Pourtant, je n'avais pas vraiment l'intention de répondre aux appels de qui que ce soit.


    Les choses ont changés vers midi. Je suis sortie de mon état léthargique, et repris du poil de la bête. Vivante à nouveau.

    Je ne connaissais pas le numéro, mais l'indicatif oui. C'était Londres. C'est un peu désespérant à dire, mais j'ai carrément plongé sur mon natel. Avant même de dire bonjour ou quoi que ce soit, il a dit; "Oublie tout ce que je t'ai dis avant qu'on quitte l'hôtel hier soir. Oublie".

    J'étais trop surprise pour dire quoi que ce soit. Pascal s'est encore perdu dans les "...je sais que je n'aurais pas dû appeler, hahhh". Il n'avait pas réussi à fermer l’œil de la nuit.

    Hun hun, moi pas trop non plus. Il n'avait pensé qu'à ça. Il ne voulait pas me demander de l'attendre, mais il le faisait quand même. Il ne voulait pas me faire croire qu'il était d'accord de fermer la porte sur nous. Au cas où je pensais la même chose. Mais, au cas où, il ne pouvait s'en prendre qu'à lui, et il ne m'en voudra pas.

    Juste après avoir dit ça, il a dit; "puis non, je serais complètement dévasté. Clair que je t'en voudrais, même si je sais que je n'en ai pas le droit". Il était adorable. Il ne pouvait pas deviner qu'il me redonnait la vie!

    Il avait parlé à toute vitesse, comme s'il avait peur que je l'interrompt. Après avoir débité ce qu'il pensait, avec en plus une tonne de contradictions, il a expiré, avant de dire; "Voilà... Comme ça, tu sais ce que je pense. Je suis sûr que tu dois penser que je suis un monstre d'égoïsme. Alors d'accord, je suis égoïste".


    Non, je ne pensais pas qu'il était égoïste. Je le lui ai dis. Je me suis enfin laissé aller et je lui ai dis que j'avais beaucoup pleuré. Que je n'arrivais pas à comprendre. Je lui ai dis ce que j'avais sur le cœur. Et que, malgré ce qu'il a imaginé, il m'avait soulagée. Je croyais que j'allais finir par me flétrir dans un coin de mon appartement. Que je m'étais demandé comment j'allais vivre sans lui.

    C'est vrai qu'on ne s'était pas beaucoup vu depuis qu'il était au US, mais il y avait l'espoir, espoir qu'il avait écrabouillé hier soir. Que jusque là, j'avais été un zombie, complètement démotivée.

    Quelqu'un est passé lui dire que Monsieur Davies l'attendait dans la salle de conférence.

    Pascal devait retourner bosser ou en réunion, je ne sais pas, mais on était drôlement soulagé, l'un comme l'autre. Pascal a dit que, me connaissant, plus il aurait attendu pour me parler, me dire ce qu'il pensait vraiment, j'aurai commencé à construire un mûr. Un mûr qu'il n'aurait peut-être pas réussi à escalader ou casser.

    Hum, c'est vrai que je suis comme ça. J'ai beaucoup de difficulté à pardonner une fois que j'ai fais mon mûr. En général, je me fais les questions et réponses. Puisque l'autre n'est pas là pour répondre, je réponds ce que je veux, à sa place.

    Plus le temps passe, plus je m'éloigne de la personne qui est devenu mon pire ennemi. Quelqu'un qui m'a fait du mal parce qu'il l'a voulu. Et tout ce temps où je me suis fait mal toute seule, je le fais payer double ou triple. Et ça, c'est si j'en viens à pardonner.

    Le reste de ma journée a été plus douce. J'ai enfin pu me remettre au travail. Avec quelques pauses dans la lune à rêves. C'était pour ça que je l'aimais, il me connait plutôt bien. Il ne m'a pas laissé mourir à petits feux jusqu'à perpète avant de m'appeler. Ou à me laisser plusieurs jours pour digérer qu'il ne m'aimait plus.

    Je n'arrivais pas à croire que j'étais sortie de ce cauchemar... Merci Pascal. Pour ça, je t'aimerai jusqu'à la fin des temps. T'es trop chou. Chou avec moi en tous cas. Pascal ne pouvait pas m'appeler depuis l'aéroport, sa femme avait séquestré son natel... mais, qu'importe, je suis aux anges.

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