• Mar - 9 juin 2020 - J'avais tout faux...

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    Mar - 9 juin 2020  -  J'avais tout faux...

    J'avais raison, il y a quelque chose, Pascal est tout bizarre. Sans être tout le temps à sourire, il n'était pas sombre comme ces temps. Il a une tête de renfrogner, maussade. Il ne sourit presque plus. Clairement, il se passe quelque chose. Je ne savais pas si je devais forcer les choses et le faire parler.

    Parfois, c'est bien de ne pas tout savoir, surtout si ça peut vous donner l'envie de vous foutre en bas d'un pont!

    Ce serait quand même le comble de laisser penser que je ne remarquais pas les changements et que mon homme n'avait plus d'appétit, qu'il jouait avec la nourriture dans son assiette, qu'il était devenu grinchu.

    Et surtout, il avait perdu du poids en l'espace de 15 jours! Je devais le faire se confier coûte que coûte.

    Il m'avait appelée ce matin, à son ton déjà, je savais que ça n'allait pas, même s'il faisait semblant d'être enjoué. C'était trop forcé. Puis, il a insisté, insisté. Pour midi, je n'arrivais pas, mais il a quand même insisté. Il disait avoir besoin de me voir, même 5mn. Pour finir, on a convenu d'aller manger ensemble ce soir.

    Je me suis sentie tourmentée, mal, parce que je sentais qu'il n'allait pas bien. C'était un fait si rarissime, j'ai décidé de lui faire la surprise de passer à son boulot; lui accorder les 5 petites minutes qui semblait si important pour lui.

    Hélas, quant je suis arrivée à son travail, sa secrétaire est venue à la réception pour me dire qu'il était en réunion, que ça risquait de durer 1 bonne heure. Arf. Je lui ai demandé de lui transmettre un petit mot, dans la réunion, pour qu'il sache que j'étais là, question de savoir si je devais attendre ou pas.

    Je me suis installée et j'ai commencé à feuilleté les magazines. Je m'attendais à voir sa secrétaire redescendre, ou peut-être passer le mot aux réceptionnistes, mais certainement pas à voir Pascal en personne. Au moins, pas avant 1h! Dès qu'elle lui a transmis le mot, il a quitté la réunion pour venir me serrer dans ses bras.

    Les réceptionnistes étaient scotchées... Elles se lançaient des regards d'incompréhension... Sous le choc quoi... Bon, moi aussi, je ne m'attendais pas à ce qu'il fasse ça à son boulot...

    Pascal a retrouvé le sourire. Il m'a serré si fort. Pris le visage entre ses mains, fait des bisous, et serrer encore. Il a chuchoté que je lui manquais, que je lui avais fait un énorme cadeau, qu'il avait tellement eu envi de juste me serrer contre lui. Il est reparti tout heureux.

    Au moins, j'avais marqué sa journée, et lui avais fait retrouvé un peu de son allant.

    J'étais en avance au resto. Chose rarissime chez moi. Je me fais un point d'honneur d'arriver toujours 5 à 10mn après l'heure. Déjà, parce que je ne suis pas fichue d'être à l'heure, donc c'est même pas forcé.

    Pascal avait l'air moins maussade, plus calme. Il a même souri en arrivant. Il s'attendait surement à me voir arriver en retard comme d'habitude. J'étais un peu mitigé, parce que je craignais de le forcer à parler. Je ne crois pas que je voulais vraiment savoir ce qu'il avait, surtout si ça devait se rapporter à la garce à qui je pensais.

    Mais, j'avais tout faux... tout tout faux... Ce qui le préoccupait tant, c'était qu'il devait partir pour New-York dans les jours à venir. Avec Thomas, qui était chargé de prendre les billets.

    Leur départ avait été prévu pour le samedi qui arrive, mais, il avait forcé Thomas à repousser au week-end prochain... parce qu'il n'avait pas réussi à m'en parler.

    C'était donc ça! Et moi qui avait cru qu'il avait fait une bêtise, donc des choses à se reprocher... Tout faux!

    C'est pas pour autant que j'étais contente, au contraire. De savoir qu'il allait bientôt s'envoler pour New-York, retrouver femme et parents, ne me réjouissait guère. Du coup, j'étais aussi déprimée qu'il l'avait été, sinon plus. L'angoisse m'a envahie, couvert d'un lourd manteau gris. Mon cœur saignait déjà.

    Je n'avais plus que 10 à 12 jours avant de me retrouver dans un désert sentimental... Je vais mourir de chagrin...

    Oh, Pascal me connait bien. Même si je continuais à sourire, il savait bien que j'étais en-dessous de zéro... Il n'a même pas eu besoin d'insister cette fois, j'ai été dormir chez lui. Lui comme moi, on était à court de mots. Je flottais déjà dans le néant, trop triste pour parler, ou même pleurer.

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