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Ven - 8 Jan 2021  -  Détails d'une nuit

Aujourd'hui encore, j'ai eu droit aux collègues de Pascal à la maison. Ça commençait à faire lourd. Je préférais qu'il soit au bureau, que de voir ses collègues défiler à la maison. Cette fois, c'était 2 autres collègues. Ils ne sont pas restés longtemps. Je savais que Caro faisait aussi du télétravail,  j'ai pensé qu'elle était à la maison?

Ben non, aujourd'hui, elle était au bureau. Si elle avait été à la maison, on aurait pu passer l'après-midi ensemble à parler de Bruce. Zut. Donc, ce sera pour ce soir. J'étais impatiente. Est-ce que je devrais lui demander d'inviter aussi Vania? Je suis sûre que Vania voulait aussi savoir comment ça a été avec le beau Bruce.

Ha, elle avait invité aussi Vania... Cool. Faut dire qu'on était curieuse à mort.

On était toute ouïe, difficile d'attendre qu'elle nous apporte à boire. Difficile de tenir en place. Chacune notre tour, c'était des "Alors?", "Raconte...". J'essayais de voir sur son visage un signe, mais rien. Épanouie? Même pas. Alors quoi? Pourquoi? Elle reste toujours amoureuse de Pascal? Poisse!

Caro s'est enfin assise. Elle souriait en nous regardant. Alors, j'ai pensé, ha! alors j'ai pensé que c'était bien.

On était penchée en avant, les oreilles aux aguets. Caro nous a demandé comment on trouvait Bruce, s'il était joli. Oui, on le trouvait beau. Ensuite, elle a révélé qu'elle aussi le trouvait mignon. Pas autant que Pascal, mais mignon, ou c'était parce qu'elle connaissait Pascal depuis longtemps.

Caro nous a dit qu'elle avait été très nerveuse, mais elle doit admettre que Bruce embrasse vraiment bien. Nos sourires se sont étendus, on était en quelque sorte fière d'elle. Après un petit silence, elle a lâché; "Mais c'est tout...". En même temps on a presque hurlé; "Comment ça c'est tout?"

Avec une mine boudeuse, elle a répété; "Oui, c'est tout... Joli garçon, embrasse bien... mais pour le reste... catastrophe!". Elle nous a dit que c'était lamentable. Que Bruce en avait une toute petite. Elle ne savait même pas quant il était en elle ou pas. Que c'était affligeant.

Pour essayer de sentir quelque chose, ou pour elle, il lui avait fait une sorte de danse du ventre sur elle. A se tortiller de manière ridicule. Malgré ça, elle n'avait rien senti. Et même s'il est mignon, en le croisant au travail aujourd'hui, elle grimaçait intérieurement chaque fois qu'ils se croisaient.

Il était là à lui faire des sourires entendus, des clins d'oeils... Il n'avait pas de quoi être fier! Elle, elle se rappelait le soir d'avant et se sentait dégoûtée...

Le fait qu'ils travaillent dans la même boîte, au même étage, ça va être difficile de l'ignorer. Pourtant, elle ne veut plus le voir. L'effort qu'elle a fait pour sortir de sa relation avec Pascal a été réduite à néant. J'étais consternée. Caro a dit que jusqu'à la dernière minute, elle avait espéré que Pascal viendrait la secourir.

Vania lui a fait remarqué qu'elle n'aurait pas su pour Bruce, si Pascal les avait interrompu. Caro a grimacé. J'ai dû lui avoué que je n'avais rien dit à Pascal, parce que j'avais espéré que ça lui change la vie. Il y a eu une minute de silence. Personne ne savait quoi dire.

Je crois que j'étais plus que déçue. J'avais mis tant d'espoir en Bruce, et tout a foiré. Caro est plus que jamais accroc à Pascal. En tous cas, malheureusement, Bruce n'aura été qu'un pet dans l'eau. Caro voulait toujours savoir si Pascal aurait réagi s'il avait su pour son rendez-vous de l'autre soir.

Cette fois, je n'avais pas le choix, je devais soutenir ma copine!

Bruce avait été un pet dans l'eau. J'étais vraiment ratatinée, un peu perdue aussi. Bruce avait l'air si bien, mais ce n'était qu'une apparence. Quel gâchis. Je me sentais mal pour Caro, sa seule tentative s'est soldée par un désastre. Comment avoir envie de sauter le pas à nouveau.

Quant je suis rentrée, Pascal a tout de suite remarqué que quelque chose n'allait pas, j'avais l'air déprimée. Et je l'étais. Évidemment, je ne pouvais pas lui dire pourquoi, ça l'aurait bien fait rire. Et probablement plus confiant et rassuré. Ça aurait aussi détruit l'image de Caroline. Je me sentais fautive.

Fautive de l'avoir encouragée, je ne pouvais pas deviner à voir comme ça, que Bruce était un désastre sous la ceinture.

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