• J’attendrais... J'attendrais le temps qu'il faudra... (2)
    Samedi.16.avril.2011 (106/11)

    Thomas m’a rattrapée vers ma voiture, il ne voulait pas que je parte. J’étais vraiment un monstre avec lui, je me suis sentie coupable. On sortait ensemble et pourtant, il se sentait abandonné, toujours seul, il ne me voyait presque jamais le week-end et pas beaucoup plus pendant la semaine. Thomas était malheureux et cherchait à comprendre pourquoi les choses se passaient si mal et demandait ce qu’il pourrait faire pour que ça s’arrangent. Thomas ne comprenait pas parce qu’on s’entendait bien, qu’on était bien quant on était tous les 2.

    Aoutch, quoi répondre? Mince, ce n’était pas trop le moment pour discuter avec ses copains à la maison... J’ai essayé de m’esquiver, mais Thomas ne voulait pas remettre la discussion à plus tard, il m’a dit que j’avais toujours une bonne excuse pour éviter de parler, puis après pour l’éviter encore mieux, je prenais toujours la fuite. Il insistait pour que je reste et moi j’avais envie de prendre la fuite, glups, il avait raison!

    J'essayais de faire plaisir à tout le monde, mais il n'y avait pas d'issue, quoique je fasse pour bien faire, Thomas était malheureux!

    Derrière lui, j’ai vu Pascal descendre les escaliers pour rentrer chez lui. Il n’était pas arrivé en bas des marches que Caroline s’était lancée à sa suite, avant qu’il ne disparaisse à l’intérieur de son appart, elle l’a interpelé. Thomas s’est retourné, mais ça ne l’a pas empêché de continuer à insister. Les copains allaient surement traîner là jusqu’à pas d’heure, et j’avais envie de me coucher. Pour Thomas ça ne posait pas de problèmes, c’était quand même normal à son avis, que j’aille me coucher si j’en avais envie, en plus, je suis chez mon petit ami, donc chez moi, et les autres comprendront très bien. Un de mes gros défauts est de ne pas savoir dire non, alors je suis restée.

    Je voulais voir Pascal 2mn, comme ce n’était pas possible de le faire en cachette, ou ça aurait eu l’air encore plus louche, j’ai dû dire à Thomas que je voulais passer vers Pascal et ensuite que je monterais. A sa moue, ça ne lui plaisait pas, mais il ne pouvait rien y faire. Pascal s’était débarrassé de Caro dans les escaliers, alors je savais qu’il était seul.

    Dès que je suis entrée, je l’ai remercié pour son message, trop chou. Ses yeux brillaient et son petit sourire m’a fait illico craquer. Diable qu’il pouvait être sexy lui, pfffouh! Rien qu’un sourire et me voilà avec les jambes en coton! Il s’était déjà changé pour mettre un short, je pense qu’il se préparait à aller se coucher. J’adore ses jambes, surtout ses cuisses hyper développés. Je crois que je dois avoir un truc pour les cuisses moi!!! Fétichisme?

    Il s’est approché d’un peu trop prêt, un peu beaucoup, manque d’air, j’ai dégluti, j’ai cru qu’il allait m’embrasser, mais c’était pour regarder ce que je portais au cou. J’ai rougi. J’avais beaucoup trop d’imagination, qu’est-ce que j’avais cru, qu’il allait me rouler un patin, alors que n’importe qui pouvait nous surprendre?

    Pascal avait remarqué que je portais pour la 1ère fois le collier qu’il m’avait offert. Ça ne passait pas inaperçu. J’étais habillée simplement, juste un jean, un t-shirt qui cachait mal ma poitrine et une chemise en jean clair, alors un bijoux aussi raffiné se voyait comme le nez au milieu de la figure.

    • Je vois que tu as fini par ouvrir ton cadeau de Noël?

    Si proche, sa main a effleuré ma gorge, et je n’avais même pas le courage de le regarder dans les yeux. Il avait vu ce qui s’était passé dehors et avait aussi entendu la plus grande partie de notre discussion. Je sais qu’il espérait capté mon regard, mais j’étais rouge et en feu, alors j’ai préféré garder les yeux baissés.

    • Qu’est-ce que vous complotez tous les 2?
    • Thom, on peut quand même se parler sans tu voies le mal partout?

    Pascal a reculé, presque de concert, on a dit qu’on ne faisait rien, ni ne complotons rien du tout. Pour couper court au malaise qui risquait de s’insinuer, je me suis mise sur la pointe des pieds pour faire la bise à Pascal et j’ai été enfiler ma main dans celle de Thomas pour qu’on s’en aille. Ça l’a coupé net dans sa crise. J’ai passé à peine 5mn avec Thomas après être montée, puis j’ai été me coucher.

    J’avais espérer que Thomas me laisse tranquille en venant se coucher, mais j’avais rêvé. Thomas a assez rapidement mis tout le monde dehors pour venir se coucher lui aussi. Je faisais semblant de dormir, mais Thomas n’avait pas l’intention de dormir, il m’a réveillée. C’est pas que je n’aime pas faire l’amour avec lui, bien au contraire, mais avec son petit mot, Pascal m’avait récupérée et j’avais l’impression de le trahir. De plus, Thomas avait, je crois, laissé la fenêtre ouverte exprès, je crois qu’il voulait que Pascal nous entende. J’ai voulu la fermer, mais il a prétendu qu’il faisait chaud. Embarrassant, pfff.

    Le matin, j’ai vite filé. Je voulais éviter de croiser Pascal.

    La journée, je sais qu’ils avaient prévu de le passer sur le bateau. Je savais que Pascal y serait jusqu’en fin d’après-midi, après il était avec le groupe pour une petite répète avant le concert du soir. Pascal remplaçait toujours l’autre guitariste. Moi de mon côté j’avais prévu autre chose. J’ai passé ma journée avec ma nièce.

    Bizarrement, je ne me sentais pas inquiète de le savoir avec le groupe, avec l’autre pouffe; peut-être à cause de son message d’hier soir, ou peut-être parce qu’à 2 reprises, il l’avait platement plantée pour revenir vers moi, alors je me sentais rassurée. Quoiqu’il arrive, quoiqu’il fasse, grâce à son message, je savais qu’il m’aimait. Même s’il faisait une bêtise, je crois que je ne lui en voudrais pas, parce qu’il m’avait montré que je passais en 1er.

    Le soir, un des copains à Thomas et Pascal avait organisé une soirée dans un refuge à Épalinges. Pascal avait le concert avec le groupe, puis il viendrait au refuge. Pour bien faire, je devrais éviter d’aller au refuge, mais en même temps, encore une fois, je devais laisser tomber Thomas et je ne pouvais même pas voir Pascal.

    Je suis arrivée assez tard pour rejoindre Thomas, Pascal n’était pas encore arrivé, alors je me sentais à l’aise. Je savais que ça ne durerait que jusqu’à l’arrivée de Pascal. Thomas me couvait jalousement comme un œuf, j’ai dû me forcer à m’éloigner pour discuter avec les personnes que je connaissais pour ne pas me retrouver à part, dans mon coin. J’étais souriante et gentille, mais j’essayais d’éviter que Thomas continue à me couver comme ça, ça me coupait de tout le monde.

    Pascal est arrivé vers 1h du matin, après m’avoir fait la bise en passant, j’ai pensé qu’on ne s’approcherait plus de la soirée, mais je me trompais. Après avoir salué ses potes et discuté un moment avec eux, Pascal est venu s’assoir à côté de moi, même s’il savait que ça déplairait à Thomas.

    J’étais trop contente de pouvoir parler avec lui, d’être près de lui. C'était drôlement agréable.

    On a longuement discuté de tout et de rien. Je lui ai raconté l’accident de la ma nièce, ses béquilles, nos délires avec nos mangas, nos ballades. Il m’a raconté ses sorties avec ses collègues à Munich, son impatience de rentrer en Suisse, l’absence bienvenue de Jess. Les fêtes de Pâques approchaient, et Pascal m’a dit qu’il pensait prendre un jour de plus, il ne savait pas encore si ce serait le jeudi ou le mardi. Il m’a demandé ce que j’en pensait et j’ai suggéré le mardi. Je me disais que comme ça, je pourrais peut-être passer la journée avec lui, tandis que le jeudi, après avoir passé du temps ensemble, je devrais rejoindre Thomas. Mais Pascal pensait qu’au moins, s'il prenait jeudi, il n’avait pas à rentrer immédiatement après, ce qui serait le cas s’il prenait mardi. Il avait raison. Je crois que Pascal me faisait comprendre discrètement qu’on pourrait se voir. En tous cas, c’est ce que j’ai cru comprendre. J’espère qu’il m’appellera...  

    Thomas a bien essayé de nous séparer en nous interrompant à plusieurs reprises, mais chaque fois, il n’a pu que constater qu’on ne faisait que discuter.

    Évidemment que Caro était là, et bien sûr, elle suivait Pascal partout. J’ai bien aimé qu’il se soit débrouillé pour qu’elle nous laisse discuter en paix. Je n’ai pas pu danser avec lui, il a dansé avec Caro. On a pas pu non plus s’éclipser, même un petit moment, pour se retrouver rien que les 2. C’était pas possible, même sans avoir l’air, Thomas nous avait à l’oeil. On a essayé de sortir sous prétexte de fumer à l’extérieur, mais Thomas ne nous a pas lâché.

    J’avais même pensé partir avant tout le monde, mais Thomas risquait de m’emboîter le pas. Et s’il me laissait partir, rien ne me garantissait qu’il n’irait pas m’attendre chez moi et me demanderait des comptes. Bref, c’était fichu.

    J’ai quand même décidé de rentrer après avoir dansé avec Thomas. Je ne voulais pas aller chez lui, et je lui ai bien fait comprendre que j’étais crevée, que j’avais besoin de me reposer, que je voulais dormir seule. J'ai prétendu avoir des trucs en famille et que demain, je ne pouvais pas le voir. Je dois admettre que j’étais une horreur avec lui, mais je ne savais pas comment faire autrement.

    L’empêche que j’ai un peu tiqué quant j’ai vu Pascal passer son bras autour des épaules de Caroline pour rentrer ensemble. Il était clair qu’il avait l’intention de passer la nuit avec elle.

    C'était ce qu'il entendait par "attendre le temps qu'il faudra???". Et zut, j’aurai dû dire à Pascal que je ne voulais plus qu’il fréquente Caroline, sauf comme simple pote. Mince, il aurait dû le savoir, ou était-ce moi qui avait mal compris? Est-ce qu’il pensait continuer ses aventures à droite et à gauche? Je me suis traitée d’idiote d’avoir gâcher la soirée à Thomas, la mienne par la même occasion. Et tout ça, pourquoi? Pour éviter que Pascal n’ait à supporter de nous voir en couple ou de savoir qu’on passait la nuit ensemble. Pfff! Dépitée, je suis rentrée après eux, et seule.

    Non, je ne devais pas pleurer, j’aurai dû être clair... C'était de ma faute...



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  • J’attendrais... J'attendrais le temps qu'il faudra... (1)
    Samedi.16.avril.2011 (106/11)

    Ha je suis dégoûtée... J’avais déjà retranscrit tout le samedi, et une fois fait, j’avais tout effacé de mon natel, de même que mon brouillon, inutile de garder tout ça puisque j’avais tout retranscrit, et hier impossible d’ouvrir le document, pfff... Tout perdu! Zut, et re-zut. D’habitude je garde mes brouillons 2 à 3 jours, mais là, flûte, y avait trop! Crhhhhh j’suis super dégoûtée.

    Donc, j’étais en route pour rentrer chez moi, mais j’ai fait demi-tour pour aller chez Thomas; il avait tellement insisté. S’il savait ce que je lui réservais, il n’aurait pas cherché à m’empêcher de rentrer. Mais bon, rien n’était définitif, mais aussi, j’en avais super marre d’être une vraie girouette; pendant 1h je me décide à rompre avec Thomas pour continuer à tenter ma chance avec Pascal et une fois en face de lui, je perds totalement mes moyens. Et je me détestais d’agir dans son dos, marre de me sentir mal en pensant à la manière que je le traitais, il méritait mieux que ça!

    Toutefois, pendant le trajet jusque chez lui, je ne sais pas pourquoi, mais je me sentais d’attaque pour enfin rompre dans tous les sens; que ça marche ou non avec Pascal, je préférais rompre avec Thomas et tant pis s’il n’y a plus rien entre Pascal et moi!

    En arrivant, j’ai aperçu Pascal debout sur sa terrasse à discuter avec 2 de ses copains. En passant pour me rendre chez Thomas, je lui ai fait la bise, et comme toujours, j’avais les palpitations rien qu’à sa manière de se pencher ou de me passer le bras autour de la taille. Je me faisais peut-être des idées, mais j’ai eu l’impression qu’il m’avait serrée un peu fort contre lui et sa façon de le faire n’était pas qu’amicale? Pendant la petite minute qu’a duré les salutations, j’ai entendu ses copains insisté pour qu’il monte et j’ai noté qu’il n’avait pas l’intention de se joindre à la fête chez Thomas.

    Thomas était adorable comme d’hab., tout chouky, attentionné et comme toujours, il me fait me sentir parfaitement à l’aise. Peut-être 10min après mon arrivée, coup de chaleur; Pascal venait d’apparaître dans mon horizon.

    Je crois que non seulement mes oreilles, mais mon visage a dû prendre une couleur violacée. Pascal était là, et sa présence me mettait dans tous mes états. Thomas m’a demandé si j’allais bien, il avait dû remarqué que j’avais eu un coup de fard, alors j’ai fait oui de la tête et dès que j’ai pu, j’ai filé. J’ai fait mine d’aller dans son bureau, pour sortir par la porte-fenêtre pour aller sur le balcon. J’avais besoin de  prendre l’air dans l’espoir de retrouver un teint normal.

    Pascal avait dû deviner mon stratagème parce qu’il m’a suivi. Lui aussi avait remarqué que j’avais rougi jusqu’aux oreilles et il m’a taquinée. Et dire que j’avais retranscrit fidèlement notre conversation et c’est tout perdu, zut, je suis verte!

    Pascal m’a raconté sa soirée d’hier, en omettant de parler de la visite surprise de l’autre miss chez lui. Ne sachant pas combien de temps on pourrait discuter sans interruption, j’ai préféré coupé court aux vagues échanges pour aller droit au but. C’était une aubaine de pouvoir lui parler avant d’en faire autant avec Thomas.

    J’ai donc dis à Pascal que je regrettais un peu ce que j’avais dis quant j’ai dis vouloir avoir une petite place dans sa vie, que je regrettais avoir fait irruption au local le week-end passé, je n’étais pas très fière de moi, mais que je l’aimais à la folie, mais je ne savais pas du tout où j’en étais avec lui et que ça me perturbait.

    • Je ne fonctionne pas bien dans les zones grises, c’est ou blanc ou noir pour moi... Je ne sais pas si tu tiens à moi, si tu m’aime toujours, un peu, beaucoup ou pas du tout, si tu es seulement gentil...
    • Jane... Arrête avec tes doutes, tu devrais le savoir...
    • Non. Non, ça marche pas pour moi les “tu le sais très bien” ou les “tu devrais le savoir...”, non, ça, ça marche pas pour moi...

    Et zut, je n’ai pas pu avoir de réponse plus clair parce que Thomas est arrivé là-dessus, avant que Pascal ait pu m’éclairer. C’était exactement ce que j’avais craint, voilà pourquoi j’avais immédiatement voulu parler, je me doutais bien que dès que Thomas remarquerait mon absence, il se mettrait à ma recherche, surtout si Pascal avait aussi disparu de sa vue! Je crois que, parce que c’était Pascal, Thomas m’a prise dans ses bras et m’a embrassée, comme s’il avait voulu en quelque sorte marqué son territoire. Gêné, Pascal nous a laissé pour retourner à l’intérieur.

    Au téléphone, quant Thomas avait insisté pour que je passe chez lui, je lui avais dis que je devais lui parler de quelque chose. J’avais rajouté; “quelque chose” pour que ce ne soit pas aussi formel que; “il faut qu’on parle”. Comme on était seul, j’en ai profité pour balancer ce que j’avais à lui dire...

    • Je t’adore, j’ai eu beaucoup de chance de t’avoir rencontré, je suis super heureuse avec toi...

    Ciel, j’ai eu un petit pincement au cœur, il souriait heureux, aoutch!

    • Tu es un mec super, je peux dire que je suis gâtée... Mais Thomas...
    • Oh NON! Jane, ne gâche pas la soirée, je n’aime pas le ton de ce “mais Thomas”, non, ne me flingue pas le moral. Épargne moi ça. Je sais que tu m’en veux pour ce qui s’est passé l’autre soir, je suis super désolé... Écoute, attend qu’on soit seul, ou plutôt, je préfère qu’on remette ça à demain... (soupir). Je ne veux pas que tu me parle de séparation, ou d’espace, ou une horreur du genre. Ne me fais pas ça, stp...

    Thomas m’a serré dans ses bras au point de me briser les os. Quoi faire? Ce n’était pas très cool en effet de lui balancer des horreurs alors qu’il avait la maison rempli d’amis, mais en même temps, ça l’aurait obligé à continuer la soirée à faire semblant de l’avoir bien pris pour garder la face. Non, ce n’était pas cool, alors plus tard... ou demain. Pour éviter que je ne revienne sur le sujet, il est rapidement retourné s’occuper de ses invités.

    • Pas facile hein...

    Glups! Pascal? Est-ce qu’il nous avait entendu? Dans l’ombre, appuyé contre le montant de la porte-fenêtre du bureau, Pascal avait entendu ma lamentable tentative de rupture. Pascal avait fait le tour par l’intérieur et était passé par le bureau, chemin que j’avais emprunté plus tôt pour me rendre sur la terrasse.

    • Ça me rappelle mes tentatives pour discuter avec Jess... Dire que j’avais l’impression que tu jouais avec moi, que tu ne savais pas ce que tu voulais et que même, tu voulais nous garder tous les 2 sous la main. Dire que je t’en voulais... De voir ça m’a remis les idées en place.

    J’avais baissé la tête et je regardais mes pompes. Quoi dire? Merci? Trop nunuche. Moi aussi? Encore plus nunuche, alors je regardais mes pompes! Ils me donneront peut-être une inspiration, ou peut-être que je trouverais quelque chose d’intelligent à dire?

    • C’est pas comme si je voulais voir Thomas souffrir, non, au contraire, je l’aime, c’est mon grand frère, mon meilleur pote, mais je suis quand même content de savoir que tu n’avais pas l’intention de te jouer de mes sentiments, ni des siennes...  Jane, je te dois des excuses; je suis vraiment désolé... Je n’ai pas eu confiance en toi... Je suis désolé, je regrette tellement...

    Glups, Thomas est revenu me chercher, chiotte, j’aurai bien aimé que Pascal continu sur sa lancée, j’aurai voulu savoir ce qu’il avait l’intention de dire! Heureusement, qu’il n’avait pas quitté sa cachette dans l’ombre de la porte-fenêtre du bureau, aussi que je ne parlais pas, que je regardais vers le sol et que je n’ai lancé qu’un ou 2 regards rapide en direction de Pascal. Thomas se demandait ce que je fabriquais et m’a tendu la main pour que je retourne à l’intérieur avec lui.

    Pascal était déjà de retour dans le salon et s’était joint à sa bande de potes, il m’a lancé un petit sourire discret et faisait mine de s’intéresser à la discussion. Quelques minutes plus tard, j’ai reçu un petit message de Pascal sur mon portable;

    “Je t’aime aussi, ça, ça n’a pas changé. Je n’ai pas l’intention de te forcer la main. Je ne serais pas loin ;) J'attendrais... J’attendrais le temps qu’il faudra...”

    J’ai eu l’impression qu’on m’avait ôter un immense poids des épaules, je me sentais pousser des ailes, je me sentais bien. J’avais retrouvé le sourire, je me sentais super d’attaque et aussi fatiguée par le stress moral que j’avais enduré ces derniers mois. Ha la la, mais encore une fois, quoi répondre? Il fallait que je dise quelque chose, mais quoi? Merci? Rhhh nah, trop nulle! Moi aussi? Moi aussi quoi? Je t’aime ou je n’ai pas l’intention de disparaître?

    Wahhouh, l’empêche que son message me fait plaisir. Si je n’étais pas en publique, je me pincerais pour être sûre que je ne rêvais pas. Jeeez, c’était tellement inattendu... Jeeez, je n’en reviens toujours pas! Je suivais discrètement sa silhouette à travers toutes les surfaces vitrées, et je me demandais vraiment ce qu’il pouvait me trouver? En tous cas, y avait pas plus compliqué que moi dans ma tête! Je l’adore, je l’adore vraiment très fort. Il riait de bon cœur avec ses amis, plaisantait, je ne sais pas mais je trouvais que son regard et son sourire s’étaient éclairés, ou c’était parce que c’était comme ça que je me sentais?

    Caroline avait aussi remarqué le changement chez Pascal, elle m'en a fait la remarque. Elle le trouvait détendu et un petit air heureux qu'il n'avait pas eu depuis des mois. Maligne, elle remarquait tout. L’empêche qu’on avait pas terminé notre discussion et je me demandais si je pouvais vraiment croire ce qu’il m’avait écrit, si on ne devait pas clairement discuter.

    Le cœur trop plein de bonheur, j’avais envie d’aller le déguster tranquillement chez moi, mais Thomas insistait pour que je reste, que je passe la nuit chez lui. Glups, je ne voulais pas. Rester dormir chez Thomas me semblait être une mauvaise idée après l’adorable message de Pascal, ce serait abuser. Par contre, je lui ai proposé de venir dormir chez moi.

    Je savais qu’il ne pourrait pas... Quant il réussira à se débarrasser de tout le monde, il sera bien trop tard, et il sera crevé.

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  • Drôle de soirée...
    Vendredi.15.avril.2011 (105/11)

    J’avais beaucoup réfléchi, après ce que Pascal m’avait dit au téléphone en rentrant sur l’Allemagne dimanche soir, je crois que j’ai compris qu’il ne voulait rien de sérieux, ni avec moi, ni avec personne d’autre. Il ne voulait pas de petite amie. Je crois que je me suis assez donnée en spectacle, pourtant, j’étais certaine qu’il y avait un espoir, mais on arrivait pas à se dire les choses clairement. Je n’avais aucune certitude, je ne savais pas s’il voulait de moi, seulement moi, ou avec toute une ribambelle de nénettes? Ca, je n’étais pas sûre d’arriver à le supporter. Je crois que j’avais besoin de savoir s’il continuerait à voir cette Nathalie.

    Pascal rentrait vers les 22h30 ce soir, je ne savais pas très bien comment les choses se passeraient, mais étant donné qu’il ne voulait pas de petite amie, je devais me faire une raison et essayer d’être heureuse avec Thomas et l'oublier... Enfin si j'y arrive!

    J’ai été rejoindre Thomas chez lui et on a été manger avec des copains à lui. Il était assez fatigué de sa semaine, et je crois qu’il n’avait pas trop le moral, moi non plus, alors je n’ai pas cherché à savoir pourquoi. Ce soir, comme ce week-end, je voulais laisser les choses se faire, je voulais que ce soit Pascal qui cherche à me voir, s’il ne le faisait pas, ce serait parce qu’il n’en avait pas envie. J’avais décidé de ne pas courir dans tous les sens pour le trouver, le suivre ou autre.

    Pourtant, j’avais un petit soucis, Pascal m’avait reproché de ne pas l’avoir retenu, de ne l’avoir pas attendu, facile à dire, mais c’était difficile à comprendre. J’attendais un signe de sa part pour savoir quoi faire, savoir où j’en étais. J’avais honte en pensant à tout ce que j’avais fait le week-end passé.

    Après avoir mangé, on a été rejoindre les cops à Thomas au bord du lac. Ce soir, ils étaient complètement à la masse, complètement déchainés et avant minuit, ils étaient presque tous cuit. Il faisait un peu frais, Thomas m’avait fait asseoir entre ses jambes et me tenait au chaud, entouré de ses bras.

    • On est bien comme ça non? On est bien, heureux ensemble, hein?

    C’est vrai, j’étais drôlement bien, je me suis toujours sentie bien et à l’aise avec lui. Il m’a raconté qu’il avait l’impression qu’on était en phase et qu’on formait un duo parfait et je devais reconnaître que c’était le cas. Je ressentais la même chose.

    Caroline a failli me détruire le moral en me racontant le résultat de sa chasse. Elle avait emprunté la voiture d’Alexia pour suivre Pascal. En rentrant d’Allemagne, il l’avait déposé chez elle pour aller se changer, il devait soit-disant s’entraîner avec le groupe. Caro pensait que c’était un peu tard pour répéter!!! Donc, elle l’a suivi jusqu’au local, et là, mauvaise surprise, le groupe n’était pas là, il n’y avait que Nathalie!

    On s’est bien sûr demandé si ce petit rendez-vous secret avec Nat n’avait pas été planifié d’avance. Ça m’a fait mal,  j'étais déçue, mais j’avais décidé de ne pas y penser, point. Puis, elle m’a raconté que Pascal avait semblé surpris de ne pas trouver l’équipe. Ils ont discuté tout en répétant quelques morceaux, en faisant des pauses. Quant ils lisaient ou arrangeaient certains morceaux, Nat s’accrochait au bras de Pascal, ou se penchait sur son épaule tout en lui passant les bras autour du cou, surprise, Caro avait remarqué que Pascal essayait d’éviter les attouchements, les je pose ma joue contre ta joue et le reste.

    Quant ils ont eu fini, Nat s’était mise dans le canapé pendant que Pascal rangeait ses affaires. Ils discutaient, mais Caro n’entendait pas tout, mais il semblait évident que Pascal avait deviné que le reste du groupe ne venait pas contrairement à ce que Nat lui avait dit. Il avait donc décidé de rentrer. Nat lui avait alors fait des avances plus direct, en allant vers lui et elle avait voulu se serrer dans ses bras et d’après Caro, il l’avait repoussé en détachant ses bras d’autour de lui. Rapport de leur conversation transmise par Caroline;

    • Nat fait pas ça, ça va juste nous mettre dans une situation embarrassante.
    • Pourquoi? T’as peur?
    • Peur?
    • Peur de craquer?
    • Non... Juste de devoir te dire d’arrêter. Et tu me mets mal à l'aise.
    • D’Arrêter? Tu disais pas ça l'autre soir? T’es sûr que tu veux que j’arrête?
    • Oui, j’en suis sûr, il ne se passera rien. Tu sais, j’avais des trucs à faire ce soir, ça m’énerve un peu que tu m’ais fait venir pour rien.
    • Ben merci... Merci pour moi!
    • Nat, j’ai quelqu’un d’autre dans ma vie, et je suis marié...
    • Ouais, laisse tomber. Tu ne comprends rien.

    Pascal avait fini de ranger son matériel, et il est parti. Caro s’était jetée derrière le tas de bois, parce qu’ils ont quitté rapidement le local après ça. Caro est restée cachée jusqu’à ce qu’ils soient parti. Nat boudait, ils se sont fait la bise et Pascal a filé.

    Je ne sais pas, mais je m’attendais à voir Pascal se pointer, mais 1h après toujours personne. Rhhh, j’aurai voulu ne pas le faire, mais j’ai rappelé Caroline pour savoir ce qui se passait. Caroline ne répondait pas. Elle m’a envoyé un message pour me dire qu’ils étaient chez lui. Elle avait été sonné, pour lui faire une petite surprise. Pascal lui avait dit qu’il était crevé, qu’il voulait être seul et avait essayé de la renvoyer. Après avoir insisté, il l’a finalement laissé entrer. Ils ont discuté, puis quant ils allaient mettre un film pour regarder, Nat est venu sonner avec une bouteille.

    Rhhh, faut croire qu'on utilise toutes les mêmes trucs!!! Caro s’était demandé s’ils avaient pas prévu de se voir en douce, mais Nat a dit que c’était pour se faire pardonner pour tout à l’heure. Caro ne savait même pas qu’elle connaissait son adresse. Nat ne savait pas que Caro était là, et Pascal était resté en travers de la porte, il n’avait pas voulu la laisser entrer. Comme elle semblait vouloir s’incruster, Pascal lui a dit qu’il avait déjà de la compagnie, alors elle s’était montrée et Nat a fini par partir en lui laissant la bouteille. Elle avait paru déçue, mais Caro, elle, jubilait.

    Caroline m’a dit qu’il ne se passait rien, Pascal semblait dans la lune et plutôt distant.

    Je ne sais pas si je pouvais la croire, mais j’étais contente de savoir que Pascal était rentré chez lui. J’aurai aimé qu’il m’appelle, mais bon, faut pas rêver.

    Thomas a proposé à toute l’équipe d’aller chez lui pour finir la soirée, c’était une bonne idée, j’étais emballée. S’il ne l’avait pas proposé à toute la clique, je crois que j’aurai trouvé une excuse pour ne pas y aller. J’étais emballée parce que j’espérais voir Pascal... Pour finir, je me suis dit que Pascal n’avait jamais besoin de se casser la tête à faire des efforts pour me voir, je finissais toujours par m’arranger pour me retrouver sur sa route, j’ai donc décidé de ne pas aller chez Thomas. Que Pascal me cherche un peu aussi...

    Thomas était hyper déçu. Pour lui remonter le moral, je lui ai dit que Pascal serait surement là-bas, et je ne voulais pas qu’il pense que j’y allais parce que j’espérais le voir, mais qu’il pouvait venir chez moi après s’il en avait envi. Ça lui a redonné le sourire. 1h du matin, j’étais rentrée. J’espère qu’en ne me voyant pas, que Pascal se demande où j’étais et ce que je faisais et que je lui manquerais.

    Aussi, quant je verrais Thomas tout à l’heure, j’en profiterais pour lui parler... Il le fallait!



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  • Soulagée par le stress
    Jeudi.14.avril.2011 (104/11)

    Jeudi, j’ai passé une grosse partie de la nuit, jusque vers 8h du matin à bosser comme une folle. Malgré mon angoisse et mes doutes concernant un éventuel futur avec Pascal, j’avais la pêche, la tête remplie d’idées. Je crois aussi que je me suis noyée dans le travail pour ne pas trop penser.

    8h45, je suis passée chercher Lilice, ma nièce, pour la déposer au travail. Je devais ensuite passer à mon agence pour leur soumettre mes derniers croquis, question de savoir si j’étais dans la bonne direction. Ma voiture fumait, mouais, j’ai aussi oublié de remettre mon bouchon d’huile. Le sol de mon garage était dans un état lamentable, j’ai dû nettoyer. En le faisant, j’ai croisé ma voisine et son fils. Le petit m’a demandé de l’aider avec ses devoirs et je n’ai pas su dire non. A 15h30, il sonnait chez moi. 19h, j’avais promis à ma nièce de passer la chercher à son cours de musique. Pour finir, j’ai passé le début de soirée avec ma nièce en attendant le retour de ma soeur. Finalement, elle ne rentrait pas.

    Kachouka avait pas voulu les accompagner, c’était un dîner entre des adultes, alors elle s’ennuyait ferme quant allait avec eux. Je lui ai proposé de venir dormir à la maison, j’avais trop mal au coeur qu’elle se retrouve seule à la maison. Quand même, elle n’a que 13 ans!

    Vendredi matin, ce sera la course; emmener ma nièce à l’école, puis rentrer sur les chapeaux de roues pour m’occuper de Dobby, le chien d’un de mes neveux... Moi alors... Dire que j’avais pensé me la couler douce vendredi...

    Donc, jeudi, je n’ai pas pu aller à Paris comme prévu, et je n’ai pas eu l’occasion d’appeler Pascal non plus. Thomas était déçu de voir que tout le monde passait avant lui. Il avait l’impression que je prenais mes distances, mais c’était faux, j’étais juste submergée pour avoir le temps de penser à autre chose.

    Ca m’embêtait de n’avoir pas été à Paris, ou de même lancer quelques coups de fils à Pascal. Je ne voulais pas qu’il puisse penser qu’il arrivait aussi facilement à me garder à distance, parce que j’avais remarqué qu’il avait été sur le point de craquer dimanche matin. Et je ne voulais pas qu’il se dise que si ça avait été Caro, elle aurait été à Paris, contre vents et marées et qu’il la préfère à moi. Zut.



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  • No time for love... Pas de temps pour les histoires d’amours...
    Lundi, mardi, mercredi... 13.avril.2011 (103/11)

    Dimanche soir, après le départ de Thomas, en repensant au week-end, j’ai repris espoir en me rappelant que Pascal, malgré mes actions débiles, m’avait en quelque sorte soutenue. Il avait abandonné Nat pour me suivre malgré que je ne sois plus sa petite amie. Ca avait une signification ça, non? En fait, même si ça n’avait aucune espèce de signification, à part peut-être le simple respect parce que j’étais son ex, je respectais sa façon d’agir et je le vénérais de tout mon coeur. S’il tenait toujours à moi, alors je devais faire en sorte qu’il ne regrette pas son geste.

    C’était horrible ma façon d’agir avec Thomas, je l’adorais alors je regrettais d’être aussi ibnobulé par Pascal, au point de lui faire du mal. Comment faire pour ne faire de mal à personne et en même temps avoir ce que je veux. Moi aussi, je voulais être heureuse, et malgré toutes mes bonnes intentions, Pascal seul pouvait me combler.

    Toutefois, dimanche soir, j’ai déchanté. Après avoir eu le moral au plus bas, les souvenirs de l’attitude de Pascal vis-à-vis de moi, il est remonté en flèche. Peu avant de rentrer chez lui, Pascal m’a appelé et après son coup de fils, mon moral est retombé au plus bas.

    Pascal regrettait ce qu’il avait pu laisser échapper à propos de ses sentiments, il ne voulait pas que je le prenne mal, mais il ne voulait pas que j’interprête mal son attitude ou ce qu’il avait pu dire. Il avait l’impression d’avoir été ambigüe. Pascal a insisté qu’il ne voulait pas me donner de faux espoir, certe il tenait à moi, mais il ne voulait pas d’une petite amie.

    Je n'y comprenais plus rien...

    Pascal a ensuite dit qu’il était heureux de voir que Thomas et moi avions l’air de bien nous entendre, qu’il ne voulait pas se mettre entre nous. Tout ça n'était que des excuses bidons, je le lui ai dit, et que j’étais sérieuse quant je lui ai dit que je voulais toujours le voir, que je voulais faire partie de sa vie, et avoir une place, même une toute petite, je voulais compter pour lui. J’étais en larmes, j’avais l’impression qu’il essayait gentiment de m’éliminer, et ça je n’arrivais pas à le supporter.

    Mardi; J’avais une réunion de boulot. C’était assez interressant de voir le travail des autres, de voir la direction qu’avait choisi l’entreprise qui a engagé l’agence. M-oui, c’était une réunion importante, je suis partie la tête bourrée d’idées, impatiente de me lancer dans le travail. Ca me permettait de me noyer dans le boulot et d’oublier un peu les paroles de Pascal, pourtant ça me poursuivait.

    Mercredi, J’avais un rendez-vous en ville pour le boulot, ensuite, je suis passée chez ma soeur. Je savais que ma nièce serait là pour manger avec sa maman et sa soeur, et je ne voulais pas qu’elle prenne le bus avec son plâtre. Je sais, elle le fait tous les jours pour aller à l’école, mais quand même.

    J’avais du boulot, mais je n’ai pas pu la laisser toute seule à la maison, j’avais peur qu’elle s’ennuie. Je suis nulle. Du coup, je n’ai rien fait de l’après-midi, je l’ai passé avec ma puce à lire. Hier soir, j’avais envoyé un message à Pascal pour lui dire que je pensais aller à Munich, il m’avait demandé de ne pas le faire, mais si je venais, il s’arrangerait pour qu’on puisse se voir. Heureusement, grâce à ma connerie de toujours me charger des problèmes des autres, donc grâce à ma nièce, je suis restée ici et je n’ai pas été à Munich,.

    Jeudi, Pascal serait à Paris, j’avais drôlement envie d’aller l’y retrouver... Je le lui ai proposé, mais il ne voulait pas. Il a tout fait pour me convaincre de rester bien sagement chez moi, et avec Thomas. C’est nul de faire ça! Finalement, je me trompe peut-être? S’il m’aimait, il n’essayerait pas de me jeter dans les bras d’un autre? Encore moins de me convaincre de rester avec cet autre homme?

    Non non non, il m’aime toujours, je le veux, je veux le croire, et j’y arriverais en m’y mettant de toutes mes forces!



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  • Je pense qu'il y a 1 chance
    Dimanche-10.avril.2011-(100/11)

    Folle d’angoisse, j’ai essayé d’appeler Caro, mais elle ne répondait pas. Ensuite, j’ai donc envoyé un message à Thomas, je n’osais pas lui parler directement. Mais, il m’a rappelée droit derrière, comme s’il était pendu à son natel à attendre un signe. Aïe, je ne voulais pas lui parler, mais il savait bien que j’avais mon natel sous la main, puisque je venais de lui envoyer un message.

    J'ai prétendu être chez moi et que je n’avais pas vraiment envie de sortir. Il a voulu venir, mais en se rappelant tous les 2 de ce qui c’était passé le soir d’avant, hum, il y a eu un long silence embarrassé.

    • Tu m’en veux pour hier soir, hein? Je peux venir si je te promets que je n’essayerai rien?

    Je ne pouvais quand même pas lui dire que j’étais en route pour voir Pascal? J’ai donc cherché toutes les excuses du monde pour l’empêcher de venir chez moi. Aucune excuse ne tenait vraiment la route. J’aurai pu tout simplement lui dire qu’après son attitude d’hier, je préfèrais ne pas le voir pour le moment, mais je n’ai pas osé non plus. De toute façon, il a très vite compris que je ne voulais pas le voir, alors il a raccroché plutôt fâché. Je n’étais pas très cool et je m’en voulais, mais qu’aurais-je pu faire d’autre?

    J’avais bien remarqué que Caro avait essayé de m’appeler pendant que je parlais avec Thomas, mais voilà, je ne sais pas prendre les doubles appels! Donc, dès que j’ai raccroché avec Thomas, j’ai rappelé Caro.

    Pascal avait attrapé Caro en train de l’espionner, agacé, il lui avait demandé de rentrer chez elle.

    Caro avait voulu se justifier, discuter, mais Pascal ne lui en a pas laissé l’occasion. Elle aussi était agacée par les petits airs que se donnaient l’autre pouffe. Pascal lui a demandé de filer avant qu’il ne s’énerve. Sans demander son reste, elle est partie la queue entre les jambes. Elle était terrifiée à l’idée qu’il la vire lundi du boulot et qu’il ne lui adresse plus la parole. Je lui ai dit de ne pas trop s’en faire, Pascal finirait par se calmer, puis sa tenacité la rendait finalement assez touchante.

    J’ai voulu savoir ce que Pascal avait fait après, mais elle n’en savait rien, quant elle est partie, il était toujours avec l’autre. Elle ne savait pas s’ils étaient monté chez elle ou pas, elle n’avait pas osé revenir sur ses pas pour vérifier. La pauvre, sa voix tremblait... Mais pauvre moi aussi, il n’y avait pas que ma voix qui tremblait!

    J’ai hésité, mais je crois que je n’étais plus à un faux pas prêt, j’ai appelé Pascal. Après tout, il m’avait demandé de le faire. Hhhhhha! Il n’a pas répondu. Et me voilà proche de la crise d’apoplexie. Heureusement, avant que je fasse une crise cardiaque, dans la minute, il m’a rappelée.

    • Pfff, j’ai pas bien regardé, j’ai cru que c’était Caro... Excuse moi.

    Jeeez, s’il savait! A l’autre bout du fils, je reprenais mon souffle, mon taux d’angoisse avait failli virer au rouge!

    Pascal a voulu savoir ce que je voulais faire et j’ai proposé qu’il passe chez moi, Thomas n’avait pas l’intention de passer chez moi, qu’on pouvait être tranquille. Mais, Pascal se méfiait. Il a commencé à me dire que c’était tout de même trop risqué, qu’il était préférable qu’on en reste là pour ce soir et tout. Là j’ai craqué; il était clair qu’il voulait rester chez cette pétasse, et ça, je ne pouvais pas l’accepter. Rien à faire.

    Dès que j’ai su que Pascal avait découvert Caro, j’avais déjà sauter dans un taxi pour retourner chez cette fille. J’avais appelé les taxis et pour calmer mon impatience, je suis même descendue un bout à pieds. Conduite? Je ne pouvais pas, je tremblais trop, attendre chez moi non plus, j’aurai explosé. J’étais contente d’avoir eu la présence d’esprit de retourner là-bas dès j’ai su que Pascal avait renvoyé Caro chez elle. Quitte à me faire remballer aussi, quoique j’en doute, elle n’avait pas eu assez de temps pour lui monter la tête, puisque j’allais débarquer, et ça, elle ne s’y attendait sûrement pas.

    Quant je suis arrivée chez elle, ils étaient encore vers la voiture à Pascal. La garce était collée à lui. J’ai pratiquement bondi du taxi dès qu’il s’est immobilisé. On aurait pu réécrire l’expression de surprise sur leurs visages. Hum, en tous cas la sienne, pas de doute, elle ne s’attendait pas à me revoir de si tôt! Elle m’a vu en 1er et Pascal a simplement suivi son regard.

    Ben voilà... On était bien là tous les 3... Et maintenant?

    Prise de court, je lui ai dit que je trouvais qu’il faisait long alors j’ai voulu voir ce qui le retenait, qu’il m’avait dit qu’il n’avait pas l’intention de la voir. Elle, miss-l’air-de-ne-pas-y-toucher, a secoué la tête l’air de dire, “non mais elle fou quoi celle-là”, en plus elle a mormoné un truc du genre; “Elles se sont donné le mot ou quoi!”. Ca m’a énervée, mais j’ai gardé mon calme, j’étais dans des eaux mouvantes, fallait que je fasse gaffe.

    Pascal avait reculé d’un pas en me voyant arriver. Tant mieux, elle ne le touchait plus. Elle restait là comme un plot, et détournait la tête comme si c’était son mec et qu’elle le laissait se débrouiller avec l’emmerdeuse que j’étais. En tous cas, c’était l’impression que ça donnait, le sang me montait à la tête et je me mordais la langue pour ne pas exploser. Je pense que ça devait être pour m’énerver, parce que quant Pascal s’est penché pour lui faire la bise, elle l’a tiré vers elle pour lui chuchotter quelque chose à l’oreille. J’ai bien failli lui sauter à la gorge. J’étais assez près, alors j’ai enlever le bras qu’elle avait passé autour des épaules à Pascal et je l’ai, en quelque sorte, poussée.

    Mon geste les a surpris, mais c’était ça ou on en venait aux mains. Elle a poussé un petit cri étouffé et a regardé Pascal l’air de lui demander de faire quelque chose. Glups! Pascal allait-il finir par s’énerver contre moi?

    • Oh là, vous commencez à me courir toutes... On va gentiment rentrer chacun chez soi, ok?
    • Puis à elle; Ecoute, j’y vais. On en reparlera demain ok. Bonne nuit.

    Ca m’a énervée qu’il dise tout haut qu’on rentrait chacun chez soi, c’était clair que c’était pour qu’elle sache qu’il ne venait pas chez moi, ou qu’on ne restait pas ensemble. C’était pour la rassurer et pour me dénigrer. Ah oui, j’ai vu rouge. Et malgré qu’elle soit là;

    • Elle t’a chuchotté de revenir en douce ou quoi?

    Pascal m’a regardé médusé. J’avais vu le petit sourire de l’autre là, et ça m’a fait trembler dans mes baskets. Pourquoi ce sourire? Qu’est-ce qu’ils avaient concocté tous les 2? Il revenait après avoir fait semblant de rentrer ou quoi? J’avais fermé ma voiture et même si j’avais une amende pour avoir parqué sur la place de quelqu’un, m’en fiche. J’avais l’intention de partir avec lui, et je ne le lâcherai pas. Exclus qu’il revienne ici. Je lui ai dit que j’étais trop nerveuse et trop fatiguée pour conduire, alors je laissais ma voiture ici. L’autre ne partait pas, elle restait plantée là, on aurait dit une poule qui avait pondu son 1er oeuf.

    • Jane, on y va! Je n’ai pas l’intention de revenir en douce.
    • Alors qu’est-ce qu’elle t’a chuchotté à l’oreille? C’est mal poli. Je veux savoir ce qu’elle avait à chuchotter.

    Pascal lui a jeté un regard en biais, puis il a dit qu’effectivement, elle lui a demandé de revenir après, ou dès que je lui aurai lâcher les baskets, mais il n’en avait pas l’intention. Il me l’a juré devant elle. Il avait l’intention de rentrer sagement chez lui.

    • Pascal, elle ne peut pas rester là, ce sont des places de parc privées?

    Pascal m’a pris les clés pour aller parquer ma voiture ailleurs, et enfin, on est parti. On a roulé peut-être 5mn en silence, je n’osais pas le regarder, j’avais peur qu’il soit en colère, mais tout à coup, je l’ai entendu rire. Il était en train de rigoler? Pascal rigolait de m'avoir vu repousser l’autre, il riait de ma jalousie. Comme il faisait bon, on a été se parquer au bord du lac, et on est resté dans la voiture.

    Hum, je ne savais plus de quoi je voulais lui parler, j’avais la tête vide... J’avais plutôt envie d’être dans ses bras... Je voulais qu’il ait aussi envi de me prendre dans ses bras, je l’espérais, j’attendais qu’il fasse le 1er pas. Comme il ne faisait rien, je lui ai encore une fois proposé d’aller chez moi, mais il ne voulait pas.

    Pascal se rendait très bien compte que j’étais jalouse et que je ne voulais pas le voir fréquenter une autre fille, d’ailleurs ça le faisait marrer, mais je me suis rendue compte que ça ne lui déplaisait pas. Il ne me trouvait pas très clair, étant donné que j’étais avec quelqu’un. On évitait soigneusement de parler de Thomas, son nom était tabou. Mince, j’avais envie d’être dans ses bras, collée contre lui, je voulais sentir ses bras m’étouffer, les sentir autour de moi, pfff, j’avais envie de lui.

    Je l’ai remercié de ne pas m’avoir envoyé sur les roses, il l’aurait pu. Il regardait le lac, la tête lovée sur l’appuie-tête, il a souri; il a dit qu’il n’aurait pas voulu m’humilier devant quelqu’un, pourtant, ce que j’avais fait ce soir n’était pas cool, mais que ça lui faisait plaisir que j’ai réagi, que je me sois débrouillée pour le trouver et que j’ai eu le courage d’aller le chercher quitte à me ridiculiser. Là, il m’a regardée et il m’a demandé si j’avais rougi, il avait l’impression que je rougissais. Il avait raison, j’avais les oreilles en feu.

    Encouragée, parce qu’il avait l’air de beaucoup s’amuser de ma réaction et aussi parce que ça avait l’air de lui faire plaisir, je lui ai avouée que j’avais envie de dormir dans ses bras, je n’avais pas envie qu’on se sépare.  Il m’a demandé si ce n’était pas plutôt parce que je n’avais pas confiance en lui et que je pensais qu’il allait retourné chez Nathalie? Donc, la pouffe s’appelait Nathalie! J’ai prétendu que non au début, puis je lui ai dit que oui aussi, mais c’était pas seulement ça, je voulais ses bras.

    Enfin, un petit geste; il a pris ma main. Il souriait.

    Pascal m’a dit qu’on ne pouvait pas rester éternellement dans la voiture, on ne pouvait pas aller chez moi, parce qu’on ne sait jamais, Thomas pouvait très bien passer chez moi comme jeudi, et chez lui c’était trop risqué. Il m’a rappelé que non seulement Thomas avait une clé, il était curieux de savoir comment je pensais pouvoir filer après? On a fait le tour de nos options; il n'y en avait aucune!

    Zut... Il n’y avait aucune solution. J’avais beau réfléchir, je ne voyais pas ce qu’on pouvait faire. Comment faire pour rester près de lui, dormir dans ses bras? Bête comme chou, j’ai proposé qu’on aille chez Caro? Pascal a refusé net. Ca m’a surprise, je pensais qu’il aurait sauté sur l’occas, mais non. Alors, je lui ai dit que je me foutais de rester chez lui jusqu’à son départ et même d’attendre la nuit pour filer en douce.

    • Qui te dit que j’ai envi de te supporter jusque là, hein? Et si Thomas se pointe, on fera quoi? Tu es prête à lui faire face, à lui parler? Non. Non, je ne veux pas que Thomas... Non, il nous en voudra... Pfff... Jane, qu’est-ce que tu veux? Tu ne pense pas que tu es mieux avec lui? Lui au moins peut t’offrir ce que je ne peux pas t’offrir, vous allez bien ensemble, puis, vous avez l’air heureux!

    Je ne voulais pas parler de Thomas, ça me gênait, parce que j’étais en train de courir après son meilleur ami. Ca ne me donnait certe pas le meilleur rôle!

    J’ai insisté pour qu’on aille chez moi, mais Pascal ne voulait toujours pas. De plus, il ne voulait pas marcher sur les plates bandes à Thomas, si cela faisait assez longtemps que c’était terminé avec Thomas et si j’étais célibataire, il n’aurait pas hésité, mais voilà, ce n’était pas le cas. Pascal préférait garder ses distances, il ne voulait pas d’histoires.

    Pascal ne m’avait pas embrassée, il m’avait simplement attirée contre lui, peut-être seulement parce que je l’avais demandé, et là, il me raccompagnait cheu moi. Il m’a juré qu’il ne retournerait pas chez Nat, m’a assurée que je n’avais pas de soucis à me faire. J’étais à 2 doigts de le supplier de me permettre d’aller alors chez lui, mais je savais qu’il ne le voudrait pas. J’étais trop déçue.

    Comme on le faisait d’habitude, il me déposait vers le collège et au moment de se dire au revoir, là (ENFIN), il m’a embrassée... Afff... Encore... Je ne voulais pas rentrer. Je me suis mise à califourchon sur lui, je voulais encore qu’il m’embrasse, je ne voulais pas qu’il arrête et peut-être que...

    Il a reculé son siège et posé ses mains sur mes hanches. J’ai d’abord cru qu’il allait me repousser. C’était d’ailleurs certainement son intention. Ses mains étaient chaudes et j’ai senti la pression de ses doigts se faire plus intense. J’ai senti ou je me suis doutée qu’il ne me repousserait pas, alors j’ai commencé à défaire sa ceinture, mais là il m’a arrêté, pourtant sans m’ôter les mains.

    • On peut pas... en tous cas pas ici Jane...

    Après une grosse inspiration, il a fait mine de vouloir me repousser, mais ça n’a été qu’une demi seconde, il se mordillait la lèvre, alors j’ai su qu’il aurait de la peine à résister. Je voyais dans son regard qu’il était un peu perdu entre son envie de prendre la fuite et que je reste. Puis zut, la raison a dû gagner... Dire que j’avais réussi à l’approcher, à presque combler l’énorme brèche qu’il y avait eu entre nous, être si près et vlan. Zut et re-zut.

    J’étais dégoûtée, parce que si ça avait été une autre, il lui aurait fait sa fête, mais pas moi :(

    Chez moi, j’ai tourné en rond, hésité à aller le relancer chez lui, rhha nul. Je n’arriverais pas à dormir. Et aussi, je me demandais s’il avait été chez l’autre ou chez Caro, après tout, je l’avais allumé et maintenant, n’importe laquelle ferait l’affaire pour l’éteindre. Mais je me trompais. Dès qu’il est arrivé chez lui, il m’a appelée. Lui aussi pensait qu’il aurait de la peine à dormir et aussi, il voulait me rassurer, parce qu’il était sûr que j’avais encore des idées tordues. (rire... ben oui).

    On a papoté longtemps, jusqu’à ce que je tombe... Je l’adore!

    Pfff, je m’étais couchée si tard que j’ai dormi jusqu’en début de l’après-midi. Pascal m’a rappelée après que Thomas soit passé déjeûner avec lui. Il lui a posé tous pleins de questions sur sa soirée, comme s’il se doutait de quelque chose. Il lui a dit avoir vu Caro, mais il n’a ni parlé de Nat, ni de moi. Pascal avait prévu de partir vers les 16h et je lui ai demandé s’il pourrait passer et il m’a dit que Thomas avait prévu de passer chez moi.

    J’étais triste de ne pas pouvoir le voir avant son départ.

    Thomas est effectivement passé après le départ de Pascal. A la tête que je faisais, il a pensé que je lui en voulais toujours. J’évitais qu’il m’approche trop, je n’avais pas grand chose à dire. Je me trouvais injuste et j’avais de la peine de la manière que je le traîtais. Pour finir, je me suis radoucie. J’étais complètement injuste envers lui, il a toujours été adorable, je n’avais pas le droit d’être aussi froide et distante. Mais dès qu’il a ressenti que je capitulais, il en a profité.

    Ce n’était pas de sa faute si j’étais triste et abattue, c’est seulement que Pascal me manquait et que j’étais triste de n’avoir pas pu le revoir avant son départ pour l’Allemagne. Il me manquait tellement que je me sentais raplapla et anéantie. J’aurai voulu être avec lui... J’aurai voulu l’appeler pendant son long trajet, mais je ne pouvais pas tant que Thomas serait là, et il n’avait pas l’air de vouloir s’en aller.

    Même si la présence de Thomas me faisait plaisir, qu’il faisait tout pour me faire sourire, et qu’il me sauvait de la déprime, j’étais triste et j’avais le coeur encore lourd.



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  • Il ne m’aime plus, mais je m’accroche!  (2)
    Samedi.9.avril.2011 (99/11)

    Je n’étais pas sûr qu’ils allaient au local pour déposer les instruments de musiques, mais je ne pensais pas qu’ils retournaient à la fête. Donc, même quant je les ai perdu en route, je me suis dirigée sans hésitation au local. Et bingo, j’avais raison, ils étaient là. Mais merde, quoi faire? Fais chier d’avoir raison parfois! Si je ne les avais pas trouvé, j’aurai peut-être eu des visions horribles, mais je ne serais pas en train de trembler à ne pas savoir quoi faire et sachant que j’allais craquer et faire irruption là-bas!

    J’ai eu Caroline en ligne, elle avait attendu chez Pascal et ne les voyant pas venir, elle avait été chez la nana. Elle était persuadée qu’ils étaient là étant donné que la voiture à Pascal était parqué dehors. Elle ne savait pas que j’avais eu le courage d’entamer la filature aussi de mon côté, je ne lui ai rien dit. Je me doutais que d’un moment à l’autre j’allais m’humilier et je préférais ne pas avoir de témoins de ma déchéance!!! Une dernière fois, elle a essayé de me convaincre de la rejoindre, mais j’ai prétendu que je ne pouvais pas parce que Thomas allait arriver!

    Caroline avait décidé de faire le pied de grue chez cette bonne femme, d’aller sonner, et s’ils ne lui répondait pas, de rester, de faire le pied de grue chez la fille. Elle avait l’intention de lui faire une scène quant il sortirait de là-bas. Elle savait qu’il ne resterait pas dormir, donc il allait bien devoir rentrer avant le lever du jour. Je ne pouvais pas lui dire qu’elle attendait pour rien!

    Je tremblais de la tête au pied. Après le coup de fils avec Caro, je suis sortie de ma voiture et j’ai pris une grosse respiration qui n’a pas réussi à soulager mon angoisse. Les ongles plantés dans la paume, j’essayais d’arrêter mes tremblements, tout en essayant de m’encourager à être raisonnable, faire demi tour et rentrer chez moi. Je ne devais pas aller essuyer encore une autre humiliation devant cette nana. Je devrais rentrer, sinon je me tape le ridicule et en plus, je ne pense pas qu’elle se gênerait pour le raconter.

    Je me suis répétée une bonne vingtaine de fois; N’y vas pas, n’y vas pas... Tu va te taper la honte de ta vie, n’y va pas, mais rien à faire. Les jambes en coton, j’ai réussi à me diriger jusqu’à la porte du local, zut, c’était verrouillé, alors j’ai frappé de toutes mes forces. J’ai entendu leurs chuchotements; la pouffe lui dire de ne pas répondre, mais Pascal est quand même venu ouvrir. Il a marmonné quelque chose comme; Hééé! Mais qu’est-ce.. enfin mais....

    La nana faisait semblant de continuer à ranger les instruments après m’avoir jeté un coup d’oeil.

    Tant pis, dans des moments comme ça, il n’y a pas de fierté qui fasse, je me suis jetée contre lui et je l’ai entouré de mes bras. Si je pouvais, je ne le lâcherais pas. Je ne voulais pas qu’il me fasse partir ou qu’il me jette dehors. J’espérais qu’il ne me fasse pas un affront pareil.

    En chuchotant, il m’a demandé ce que je faisais là, j’ai juste secoué la tête. Trop d’émotions, trop tendue pour parler tout de suite. Il a essayé de me décoller, mais je tenais ferme. J’ai marmonné plus qu’autre chose pour le supplier de ne pas me laisser tomber, que je l’aimais trop. Il me tenait par les bras, je pense que c’était pour me repousser, mais ses bras se sont refermés sur moi, et il a posé une main sur ma tête.

    • Pascal? Je crois qu'on a fini, on peut y aller je pense...

    Pascal n’a rien répondu, alors elle a voulu lui dire 2 mots et à contrecœur, j’ai dû le lâcher. Je l’ai entendu lui dire que je ne pouvais pas rester là, c’était le local du groupe, qu’il devait me demander de m’en aller. Je l’ai vu hocher la tête et j’ai recommencé à frissonner de trouille; il allait essayé de me fiche dehors, et d’après sa tête, c’était exactement ce qu’il avait l’intention de faire.

    • Viens, je te raccompagne à ta voiture.
    • Non... Je veux pas...
    • Jane voyons...

    L’autre pouffe évitait de croiser mon regard, mais sa face montrait tous les signes de satisfaction contenue. Elle sentait que Pascal allait rester et que j’allais finir la nuit à pleurer toutes les larmes de mon corps, elle n’a pas pu se retenir de me lancer un dernier petit regard dédaigneux à la perdante que j’étais. Son petit regard m’a blessé et j’ai décidé de ne pas me laisser faire. Je me suis immobilisée et je me suis retournée pour m’accrocher à Pascal. A demi mot, je lui ai demandé s’il rentrait avec moi, il a hésité en me dévisageant, puis il a dit oui.

    Hahhhh.... soulagement... victoire! Que je l’aime lui... Mon prince charmant, mon chevalier rentrait avec moi. Je voulais que ce soit clair pour elle aussi et lui faire avaler son regard de pétasse, lui faire avaler son petit air de ne pas y toucher. J’avais remarqué sa veste sur le dos du canapé, et je lui ai rappelé qu’il l’avait oublié. Il a fait demi tour pour aller le chercher.

    La pouffe aussi avait entendu qu’il rentrait avec moi, alors en lui montrant bien qu’elle faisait la tête, elle a ramassé ses clefs et avant qu’il n’arrive à sa hauteur, elle lui a tourné le dos pour enfiler sa propre veste. Pascal avait un peu rougi, il était gêné, embarrassé, il l’a saluée. En se tournant à moitié vers lui, elle lui a demandé s’il pouvait lui donner un coup de main pour transporter la console de mixage et des partitions.

    En disant ça, elle a jeté un regard boudeur en ma direction, j’ai compris comme Pascal, qu’elle voulait que je me tire, elle voulait lui parler, seul à seul. Que dalle oui, je n’ai pas bougé, et je n’en avais pas l’intention.

    Toujours embarrassé, Pascal a regardé dans ma direction, puis il s’est penché pour l’aider à débrancher le matériel. Elle boudait ouvertement. Puis, n’ayant pas le choix, elle lui a demandé en chuchotant s’il allait vraiment la planté là, dans ce bled perdu, toute seule dans le noir, s’il ne pouvait pas me demander d’y aller et la raccompagner, qu’elle avait peur que la bus tombe en panne au milieu de nul part.

    Pascal s’est tourné pour me dire d'y aller, il a hésité, puis ouf, il a changé d’avis et lui a dit qu’on la suivrait jusqu’à la route principale. Énervée, elle a jeté les partitions et elle est sortie, en me bousculant au passage.

    Pascal a poussé une gros soupir. Il a tout reposé et on est sorti en fermant derrière nous et planqué la clé du local sous un pavé. Quant on est arrivé à la voiture, la camionnette était toujours là. La garce était partie à pieds.

    Tsss... Il faisait nuit noir, mais elle imaginait bien qu’on la croiserait au cas où on ne faisait pas attention au mini-bus, et elle savait bien que Pascal, ni personne d’ailleurs, ne la laisserait s’aventurer seule dans la nuit, à pieds sur une route de campagne. Pascal est aussitôt parti en courant pour la rattraper. J’étais verte, je ne pouvais pas le suivre, ce serait ridicule. Alors, pestant sur place, j’ai attendu. Une fois la rage descendue, je me rendais compte que je n’étais pas tranquille non plus plantée là dans le noir, alors je me suis avancée dans leur direction.

    J’entendais leurs voix; Pascal lui a demandé d’arrêter de faire l’idiote, de revenir prendre le bus ou sinon, elle pouvait rentrer avec nous. Boudeuse, elle a refusé, alors il l’a menacée de la laisser plantée là, parce qu’il n’avait pas l’intention de passer la nuit à lui courir après, qu’il était crevé et qu’il voulait rentrer. Pascal l’a attrapée par le bras et l’a forcée à le suivre, elle faisait mine de se débattre, mais elle suivait.

    J’ai cru que c’était bon, qu’on allait enfin pouvoir rentrer, mais presque à ma hauteur, elle lui a arraché son bras, et en jouant à la femme enfant avec son petit air boudeur, en chuchotant pour que je n’entende pas, elle lui a demandé pourquoi il ne me demandait pas de partir en avant, qu'il me rejoindrait.

    • Pourquoi est-ce qu tu me laisse tomber pour me planter ici, en pleine nuit, en pleine campagne avec ce vieux tas de ferrailles, alors que c’est elle qui nous a suivi ici? Elle n’a qu’à partir déjà, et vous parlerez plus tard, ou demain?
    • On a à parler, et puis, je ne peux pas la laisser rentrer toute seule dans cet état, alors...
    • Et moi alors? Tu ne peux pas la laisser te mener par le bout du nez...

    Oups! La vache! J’ai eu un coup de chaud. Intérieurement, j’avais déjà les pieds au mûr, j’allais faire ma Caro, pas question que je lâche Pascal d’une semelle. Pour lui laisser le temps de lui monter le bourrichon? Ou qu’elle réussisse à lui faire changer d'avis et qu'il reste avec elle? No way! Pas question que j’aille où que ce soit sans lui. Pascal a tourné les yeux dans ma direction, puis à nouveau vers elle. Il avait poussé un énorme soupir.

    • Je ne peux pas faire ça...

    Pfffouuuh! C’était mon tour de pousser un gros soupir. J’étais trop tendue, j’avais peur, et à chaque phrase j’avais peur que Pascal se décide à me demander de partir en me promettant de venir me rejoindre et là, je serais obligée de dire non, de pester, bref, avoir le mauvais rôle, parce que je ne pouvais pas utiliser le coup de bouder!

    • Je veux rentrer avec elle... Parce que c’est ma nana...

    Hhhha! Qu’est-ce qu’il a dit? J’étais sa nana? Ohhhh, je l’adore trop fort. J’ai fondu. Mes nerfs ont lâchés. J’avais été tellement tendue depuis des mois, et après ce qu’il m’avait dit vendredi, je ne m’attendais pas à celle-là, je me sentais toute flasque d’un coup et mon cœur a commencé à faire des tonnes de “boum-boum”. Puis, un courant électrique m’a traversée de la tête aux pieds; est-ce qu’il disait ça comme ça ou il le pensait? Ou peut-être juste pour qu’elle nous laisse discuter? Non, non non non, il n’aurait pas dit ça s’il ne le pensait pas, enfin c’est ce que je voulais croire. J’étais re-flasque et pourtant je me suis mise à trembloter à nouveau et le dévorait avec de grands yeux surpris!

    La nana avait pris une douche froide, ça l’a fait reculer. Elle m’a jeté un regard, puis sceptique; “Tu plaisantes?”. Pascal n’a pas eu besoin de répondre, il lui a tendu les clés du minibus.

    Après nous avoir dévisagé l’un après l’autre, elle a pris les clés et m’a frôlée en passant, presque bousculée. Sans un mot, elle a grimpé dans la camionnette et elle est partie.

    Pascal me dévisageait, il attendait que je dise quelque chose. C’était peine perdue, je n’aurai pas pu prononcé un mot, j’avais la gorge dans un étaux, et j’étais bien trop perplexe pour réussir à trouver quelque chose d’intelligent à dire. Pourtant, Pascal ne pipait pas le mot. Les mains dans les poches, il continuait à me fixer tranquillement. Impossible de lire sur son visage ce qu’il pensait. On avait l’air malin, dans la nuit au milieu de nul part, alors j’ai dit la 1ère chose qui me traversait l’esprit;

    • Je... Je comprends pas? Tu avais pourtant dit l’autre jour que...
    • Ben, il faut croire que j’ai menti.
    • Je comprends pas (ouais, je me répète), mais pourquoi?

    Gros silence que j’ai trouvé plutôt pesant.

    • J’étais furieux, je le suis encore... J’aurai voulu que tu me retienne...
    • Je comprends pas...
    • Pour l’Allemagne, j’aurai voulu que tu me demande de rester, j’aurai voulu savoir... tu restais toujours calme, j’avais l’impression que ça ne te faisait rien qu’on soit séparé par des tonnes de kilomètres... J’aurai voulu que tu retienne, pas que tu me sortes que tu comprenais, que tu attendrais... et puisque tu as dit que tu m’attendrais, j’aurai voulu que ce soit vrai... Je me suis accroché à ça, mais tu as menti, ce n’étais que des bobards...
    • Ce n’étais pas des bobards! Mais je ne voulais pas être une épine dans ton pied.
    • Mes pieds auraient tenu le coup... j’espérais une réaction, au moins une larme... rien. J’ai essayé de te faire réagir, mais là encore, rien... j’en ai déduit que tu en avais rien à foutre, presque comme si t’étais contente que je m’en aille que tu puisse te vautrer dans les bras de Thomas. Tu n’attendais que ça, tu n’attendais qu’une bonne excuse... Comme tout le monde, je n’aime pas souffrir, j’ai préféré prendre les devant. Je ne te crois plus.
    • Mais, c’est FAUX!

    C’était un cri du cœur! Et moi qui pensait bien faire en ne montrant pas mes sentiments, aujourd’hui c’était ce qu’il me reprochait. C’était à n’y rien comprendre.

    • Mais alors pourquoi lui avoir dit que (ça me gênait un peu de le relever), pourquoi lui avoir dit que j’étais ta nana?
    • Pour qu’on puisse parler, c’est pas ce que tu voulais?
    • Mais, elle est fâchée maintenant, entre vous c’est... fichu...
    • Contente? C’est ce que tu voulais non? De toute façon, ça n’a aucune espèce d’importance.

    Je devais bien avouer que oui. Je ne supportais pas de le voir avec une autre.

    • Jane? Qu’est-ce que tu veux de moi? On a chacun notre vie, on est plus ensemble, tu es avec quelqu’un et tu veux qu’on continue à se voir? Tu n’aurai pas dû faire ce que tu as fais ce soir! Tu veux être ma maîtresse, et tu continue à agir comme si... Jane, qu’est-ce que tu attends de moi?

    Quoi dire? Que je voulais une petite place? Oui, c’est vrai, mais je ne supportais quand même pas de le voir s’intéresser à une autre. Alors non, au fond de mon cœur, je savais que je le voulais tout à moi. Non, en fait, c’est aussi faux, je voulais être sûre et certaine qu’il m’aimait, qu’il m’aimait plus que tous les autres, que j’étais la seule qui comptait... Mais je ne pouvais pas lui dire ça? J’ai baissé la tête. Je ne savais pas quoi dire, et parfois, il a des circonstances où il vaut mieux ne rien dire du tout.

    Soudainement, je me suis retrouvée dans ses bras, il me serrait tellement fort que je n’arrivais presque pas à respirer. Je me suis sentie soulagée, aussi fatiguée, libérée de l’angoisse qui me rongeait l’estomac.

    • Une fois de plus, tu veux parler et pourtant tu ne dis rien!
    • Sorry...
    • Pfff, t’excuse pas va! On est pareil pour ça, pas très fort quant il s’agit de s’extérioriser!

    Pas vrai! Il était beaucoup plus sincère, il savait s’extérioriser lui, c’était d’ailleurs une des qualités chez lui que je trouvais des plus sexy et que j’admirais à mort. Ça me coupait toujours le souffle. J’aurai bien aimé être un peu plus comme ça, au lieu de me retrouver chaque fois coincée dans ma tête.

    Pascal a proposé qu’on se bouge. De toute façon, il me connaissait assez pour savoir que pas grand chose ne sortirait de ma bouche.

    En arrivant chez l’autre pouffe, j’ai préféré lui dire que Caroline était sûrement dans le coin, donc c'était mieux que je le dépose un peu avant. Alors, il a proposé qu’on aille discuter chez moi. Mais ça, c’était pas possible, je lui ai expliqué que Thomas attendait chez moi hier soir. On ne pouvait pas aller chez lui non plus, parce que si Thomas n’était pas chez moi, il était peut-être rentré.

    Poisse, c’était l’impasse, pourtant je ne voulais pas qu’on se sépare encore... J’ai bien remarqué qu’il semblait légèrement agacé, je ne savais pas si c’était parce qu’il en avait marre, qu’il voulait rentrer, ou que ma présence commençait à le gonfler??? Après un long silence, il m’a dit que c’était préférable qu’on rentre chacun de son côté. Butée, je ne voulais pas, je voulais rester avec lui.

    En fait, j’avais peur qu’il retourne vers l’autre là! Je ne supportais pas l’idée. Je savais comment ce genre de truc finissait... Elle ferait sa petite victime, quelques larmes pour réchauffer le tout, lui la consolerait, il finirait par tomber dans ses bras, ils finiront par faire l’amour et le lendemain, il sera persuadé que c’était parce qu’il l’aimait et me dira d’aller planter des choux en Tasmanie. Alors non, je ne pouvais pas prendre le risque de le laisser aller vers l’autre, no way. Pourtant Pascal insistait. Il me proposait de trouver un moment demain, et on pourra continuer cette discussion si j’en avais envie, pour l’heure, il ne voyait pas ce qu’on pouvait faire d’autre.

    • Tu veux aller la rejoindre, c’est ça?

    J’ai vu ses sourcils décrire un arc, puis il m’a lancé un regard de travers:

    • Non! Pfff, pas du tout! Je n’ai pas du tout l’intention de passer chez elle. Je n’ai absolument pas envi de me compliquer l’existence, je trouve que c’est déjà assez compliqué comme ça!
    • C’est vrai?
    • Oui, c’est vrai.

    Mais je voulais rester avec lui, dormir dans ses bras, je ne pouvais pas imaginer rentrer toute seule et passer la nuit loin de lui à me languir de sa présence. J’étais consciente qu’il n’y avais pas d’autre solution, mais je n’arrivais pas à me résoudre à accepter de m’en aller. Non non non, je ne voulais pas. Pascal a regardé sa montre, il était tard, alors, il a tenté de me convaincre gentiment, puis pour finir, il m’a dit de rentrer, qu’il irait chercher sa voiture, passerait me prendre chez moi et on ira faire un tour et s’arrêter quelque part pour discuter. Rassurée, j’ai donc accepté de partir, mais c’était pas sans qu’il me promette de ne pas m’appeler entre 2 pour me dire qu’il ne viendrait pas. On s’était mis d’accord que si Thomas était chez moi, je devais laisser la lumière dans la chambre de devant pour l’avertir.

    En rentrant, j’ai vu que j’avais reçu des messages de Thomas, mais je n’avais pas le cœur de lui répondre, je ne saurai pas quoi lui dire. Il me cherchait et se plaignait de passer encore un week-end sans savoir si on se verrait où pas, et comme par hasard, Pascal était dans les parages. Thomas me demandait de lui dire carrément si j’étais avec Pascal comme ça, il arrêterait de me chercher ou d’espérer de me voir. Il me demandait d’avoir au moins le courage de lui envoyer un petit message.

    C’est vrai, j’aurai dû... mais pour dire quoi??? Je cours après Pascal?

    Par contre, j’ai appelé Caro. Elle m’a dit qu’elle avait vu Pascal. Elle avait vu l’autre rentrer seule puisque la voiture de Pascal était chez elle, et elle avait été encore plus surprise de le voir, lui, 1h plus tard venir à pieds chercher sa bagnole!!! Caro pensait qu’ils s’étaient disputé parce que dès qu’il est arrivé à sa voiture, l’autre est sortie du bâtiment pour aller vers.

    Après quelques minutes à discuter avec cette nana, Pascal lui a fait signe d’attendre et il s’est dirigé vers sa voiture; la voiture à Caro, qui aurait voulu mourir sur place. Je devinais qu’elle s’était raplatie dans sa voiture, elle a juste eu le temps de me chuchoter qu’il venait dans sa direction avant de raccrocher.

    Glups... J’aurai voulu savoir ce qui se passait!

    J’étais rentrée et j’attendais. Après un temps interminable, alors que je tournais en rond comme une lionne en cage, Pascal m’a rappelée... Pfffffff, comme je l’avais soupçonné, pour me dire qu’il ne pouvait pas venir là, tout de suite. Il y a quelques minutes, après avoir trouvé Caro en train de l’espionner, Thomas l’avait appelé, donc, il pensait que ce serait préférable que j’aille retrouver Thomas, parce que finalement, il ne pensait pas pouvoir venir.

    J’étais tellement déçue, je me suis mise à pleurer au téléphone...

    Je lui ai dis que je m’en étais doutée, que je savais qu’il ne pensait pas venir et que c’était pour ça que je ne voulais pas m’en aller, que j’étais sûre qu’il m’avait dit ça juste pour se débarrasser de moi. C’était lamentable, mais j’avais le cœur lourd et l’impression de l’avoir perdu si prêt du but, que je m’étais faite avoir de l’avoir cru.



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  • Il ne m’aime plus, mais je m’accroche!  (1)
    Samedi.9.avril.2011 (99/11)

    Après avoir quitté Pascal, quelques mètres plus loin, j’ai demandé au taxi de me déposer et j’ai appelé Caro. Effectivement, elle était bien dans le jardin à espionner Pascal. Elle pensait partir chercher ailleurs parce qu'il n'y avait pas de lumière chez lui. Alors, je lui ai dit que je lui avais parlé, et qu’il m'avait dit qu’il rentrait. Donc, Caro est restée.

    Au moins comme ça, je saurai s’il rentrait vraiment ou pas!

    Pendant qu’on était en ligne, elle a pu constater que
    Pascal était bel et bien rentré chez lui. Elle allait, à son tour rentrer chez elle, mais insidieusement, je lui ai demandé pourquoi elle n’irait pas lui faire une surprise? Après tout, il avait bien été avec l’autre, je ne pensais pas que son arrivée le dérangerait. C’était vache, mais je préférais qu’il soit avec elle, que d’avoir la crainte qu’il aille rejoindre l’autre. Je lui ai dit que j’étais en route pour aller récupérer ma voiture aussi. On s’était mis d’accord sur l’endroit où elle devait mettre la clé.

    Surprise, elle m’a demandé si j’étais sûre que ça ne me gênait pas, elle avait entendu des larmes dans ma voix quant on avait parlé plus tôt, et quant elle avait essayé de me rappeler, elle avait pensé que si je n’ai pas répondu, c’était parce que je pleurais sûrement. J’ai avoué que ça m’avait fait un coup, et aussi, que
    je préférais qu'il soit avec elle, plutôt qu’avec l’autre!

    Toujours aussi impétueuse, ni 1, ni 2, Caro a été se pointer chez lui. Rassurée de le voir la faire entrer, je suis rentrée pour aller m’enterrer chez moi...

    Pas de chance,
    Thomas m’attendait!

    Il était à peine 3h du matin, et Thomas avait l’habitude de traîner jusqu’à 5h du matin, alors je ne m’attendais pas à le trouver devant ma porte! Rien qu’à sa tête, je savais qu’il était en colère. D’ailleurs, il n’a pas attendu que je sois à sa hauteur pour me demander où j’étais. Je lui ai rappelé que j’avais dû aller chercher Caro, sceptique, il m’a dit que j’avais prétendu ne pas être bien et que je voulais rentrer, et voilà que je reste dehors
    jusqu’à 4h du matin?

    • T’étais où?
    • J’étais avec Caro voyons!
    • Tu te fou de ma gueule? Puisque tu n’étais pas si fatiguée, ni si mal, pourquoi tu n’es pas revenue?

    Pour éviter de réveiller toute la communauté, je l’ai fait entrer. J’ai prétendu qu’on était resté à discuter et je n’ai pas vu le temps passer. Thomas a fait la grimace, il ne me croyait pas. Impossible de le faire changer d’humeur, il continuait à me reposer les mêmes questions quoi que je lui dise:

    • ...Ou étais-tu?
    • ...Jane, ne te fou pas de ma gueule, dis moi où tu étais et avec qui?
    • ...Ne me raconte pas d’histoires.. Tu traînais où?
    • ...Tu étais avec lui n’est-ce pas? Tu étais avec Pascal?

    Fatiguée de répondre dans le vide parce que je ne voulais pas le blesser, j’ai fini par dire ce qu’il voulait entendre; Oui, j’étais avec Pascal, voilà.

    Flûte, c’était comme si je lui avais donné une baffe, blessé, Thomas a baissé la tête et j’ai eu mal au cœur. J’ai tout de suite enchainé en lui disant que ce n’était pas vrai, que je lui ai dit ça parce que c’était la seule chose qu’il voulait entendre. Incrédule, il m’a jeté un regard triste puis il m’a attrapée pour me serrer contre lui.

    Mince, j’allais passer à la casserole et je ne me sentais vraiment pas d’humeur!

    J’étais désolée de lui avoir fait de la peine, désolée aussi pour moi parce que j’avais mal au cœur, non seulement pour lui, mais aussi à cause de Pascal. S’il apprenait que j’avais effectivement vu Pascal et ce que Pascal m’avait dit, j’aurai l’air de me rabattre sur lui et il ne méritait pas ça, mais je ne pouvais rien dire!

    Pascal ne m’aimait plus et ses mots me poursuivaient, me déchiraient le cœur. J’en avais les larmes aux yeux et j’ai essayé d’étouffer mes pleurs. Thomas d’habitude doux et tendre avait été plus brusque et il a dû croire que c’était à cause de ça que je pleurais et il s’est aussitôt retiré. Il regrettait son attitude et il n’avait pas osé me regarder, après des excuses à peine audible, Thomas est rentré.

    Samedi, j’avais promis à ma nièce de passer l’après-midi avec elle. Je ne sais pas ce qui m’a pris, mais j’avais proposé ça comme ça, peut-être parce que la petite était toute seule à la maison puisque ma sœur travaillait, en plus, elle avait une jambe dans le plâtre et ça me faisait mal au cœur de la savoir seule à la maison. Donc, vers 10h, j’ai été acheté du pain et des croissants, j’ai embarqué les mangas qu’elle m’avait prêté et j’ai été déjeuner avec ma puce.

    On s’est installé sur le balcon pour lire nos mangas, il faisait beau.

    Horreur, malheur, ma frangine m’a appelé en début d’après-midi pour me dire que mon autre sœur se rappliquait avec Dylan. La poisse! C’en était fini de notre tranquillité, et ma pauvre Kachouka n’avait pas spécialement envie d’avoir son cousin dans les pattes. Mais on n’a pas pu y couper!

    On s’était préparée pour dire qu’on était sur le point de sortir pour aller lui acheter des livres, étant donné qu’elle ne pouvait pas trop bouger, mais Dylan a voulu venir avec nous. Ma frangine m’a donc planté son fils et elle s’est tirée. Une fois de plus, je me retrouvée à faire du baby-sitting. Mais bon, c’était de ma faute aussi.

    Bref, après l’achat des mangas pour mes 2 petits choux, on est rentré. Les enfants ont joués un moment et on a attendu le retour de mes frangines. Mais fallait pas rêver, elles savaient bien que quoi que je puisse avoir à faire ou comme rendez-vous, je ne planterais jamais les enfants tous seuls. Donc, pour finir, j’ai dû les accompagner chez Pierre vers 19h et je pouvais enfin rentrer chez moi.

    En fin de matinée, Thomas m’avait envoyé un message pour me dire ce qu’ils faisaient et où je pouvais le rejoindre. Comme il faisait beau et chaud, il passait la journée sur le bateau au milieu du lac.

    Son message avait été court, sans plus. Je n’ai rien répondu tout de suite. J’étais dans une boulangerie quant je l’ai reçu, j’ai remis à plus tard, puis j’ai oublié. Quant j’y ai repensé, c’était trop tard, puis je ne savais pas quant j’en aurai fini avec le baby-sitting. Ma sœur avait dit qu’elle rentrerait vers 13h, mais voilà, on ne pouvait pas compter sur elle pour être à l’heure. En fin d’après-midi, je lui ai laissé un message pour dire que je n’avais pas pu me libérer.

    Je savais par Caro que Pascal était là aussi, et il avait invité les membres du groupe de musique. Caroline m’a appris qu’ils restaient entre eux, sans se donner la peine de se mêler aux autres. Pascal avait d’ailleurs passé le plus clair de son temps avec eux. Caro avait essayé de s'incruster, mais ils avaient dressé un mûr entre eux et le reste du bateau, elle n’avait pas réussi à s’intégrer. Mais tenace, elle était restée collée à leurs basques.

    Chez moi, je me suis effondrée dans mon lit, j’avais besoin d’une bonne sieste, j’étais trop naze. J’avais demandé à Caro de m’appeler vers 22h pour me dire ce qu’ils avaient prévu de faire. Avant ça, ils allaient certainement manger tous ensemble, ensuite prendre un verre au Bleu.

    Après mon message, Thomas n’a plus oser m’appeler, il a dû croire que je lui en voulais encore à cause d’hier soir...

    Caroline ne m’a pas rappelée, apparemment, ils devaient tous bien s’amuser et tout le monde m’avait oublié. Heureusement, j’avais mis mon réveil à 22h. Ne voyant aucun appel ou message en absence, j’ai attendu tout en me préparant. 23h, toujours rien, alors c’est moi qui l’ait appelée, mais elle ne répondait pas.

    J’ai su plus tard, que Pascal et les autres musiciens sont parti de leurs côtés pour aller faire la fête dans la villa, en rase campagne, chez l’un des musiciens. Caroline, sans honte, s’était incrustée et les avait suivi. Elle avait voulu laissé sa voiture parquée en ville et monter avec Pascal, mais Pascal ne semblait pas vouloir d’elle, et a voulu aller la déposer chez elle avant de rejoindre les autres, alors elle a pris sa voiture et les a suivi.

    Bordel, elle avait des couilles!!! Quelle courage, moi j’aurai morflé mais je n’aurai pas osé aller m’incruster alors qu’il semblait clair qu’on ne voulait pas de moi. Je devais prendre exemple sur elle, et ne pas laisser de petits détails me couper dans mes élans.

    Pourtant, malgré le courage que je voulais me donner, je n’ai pas osé aller là-bas! J’ai attendu en me rongeant les ongles que Caro me donne des nouvelles, je ne savais pas quoi faire!

    J’étais rassurée de savoir que Caroline était sur ses talons. Tant qu’elle y sera, je n’avais pas besoin de bouger le petit doigt, et je pourrais garder le peu de dignité qui me restait!

    Comme Thomas semblait croire que je lui en voulais, et ne m’avait pas appelé ou laissé de messages, je préférais laisser les choses comme ça, parce que je savais que suivant comment, j’essayerai de voir Pascal malgré toutes les horreurs qu’il m’avait dit. Et tant pis s’il devait me les répéter encore et même m’envoyer balader... Au moins comme ça, à force, je finirais par lâcher prise, même si c’était peut-être trop tard et que j’avais perdu Thomas dans la course!

    Mais j’avais tord, mon fragile espoir s’est envolé quant elle m’a appelée peu après minuit pour me dire que Pascal et cette pouffe s’étaient éclipsé de la fête chez Varios. Caroline était complètement affolée, elle avait perdu Pascal sur l’autoroute, il roulait bien trop vite pour qu’elle puisse le suivre. Elle avait l’intention d’aller faire le tour des bars où Pascal aurait pu traîner, ensuite elle pensait aller attendre chez lui. Si elle ne le trouvait nul part, elle aurait voulu que je la seconde et que j’aille faire le guet chez la chanteuse.

    J’ai immédiatement sauté dans ma voiture et j’ai filé aussi sec chez la nana.

    Je suis arrivée juste à temps pour parquer et attendre près de son immeuble, et juste à temps pour les voir arriver, poser sa voiture à lui. Ils ont mis les affaires de musiques dans la camionnette du groupe et Pascal a pris le volant et ils sont reparti aussitôt. Quant ils mettaient les affaires dans la camionnette, j’avais remarqué que Pascal surveillait les alentours, attentif à chaque voiture qui passait par là. Je pense que Pascal devait se douter que Caroline le suivrait.

    Ils ont donc changé de voiture...! D’ailleurs, je crois qu’ils avaient laissé exprès sa voiture sur place et pris le bus du groupe.

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  •  Jane... Je ne t’aime plus! 
    Vendredi.8.avril.2011 (98/11)

    J’ai réalisé que c’était toujours Thomas qui décidait de nos loisirs, sans même me consulter. C’est pas que ça me gêne à ce stade de notre relation, mais ça risquait de devenir une habitude si je n’y mettais pas le hola, aussi, Thomas risquait de ne pas comprendre si je tardais à le faire. Pourtant, pfff, j’appréciais en ce moment de ma vie, de me laisser entraîner, il se passait trop de contradictions dans ma tête pour avoir envie de mettre le pied au mur.

    Pascal avait toujours eu la délicatesse de demander mon avis, et si je semblais hésitante, alors il proposait. J’adorais ça chez Pascal. Toute la journée, je n'ai fait qu'attendre le coup de fils de Pascal, je piaffais d'impatience à l'idée de le voir, mais j'étais aussi hyper nerveuse.

    Vers midi, Pascal a enfin appelé pour me dire qu’il arrivait sur Lausanne.

    J’ai fait l’erreur d’avoir accepté de voir Pascal dans un lieu public. Hahhh! J’avais envie de le toucher, de l’embrasser. J’suis conne, j’aurai dû aller le retrouver chez lui...

    Il m’attendait les mains dans les poches devant le restaurant. Mon cœur battait la chamade de le voir, aussi le petit sourire qu’il m’a lancé dès qu’il m’a vue, me faisait déjà craquer. Il s’est penché pour me faire un bisou sur la joue et j’étais déjà en feu, mais aussi nerveuse comme une puce. Énervant, mais j’étais dans tous mes états. Mon cœur n’arrêtait pas de battre avec frénésies, ma voix tremblait légèrement, ne parlons même pas de mes mains. J’ai dû les cacher sous la table pour qu’il ne s’en aperçoit pas.

    J’avais beau essayer d’ingurgiter le maximum d’air pour me détendre, mais niet. Chaque fois que je le voyais, je le trouvais encore plus mignon que la dernière fois, ça me foutait le trac! Il avait vraiment un sourire adorablement sexy, et ses yeux, hafff...!

    C’était bizarre d’être là, en plein jour, entouré d’une foule hyper active et d’avoir l’impression de prendre un verre avec un inconnu, malgré tout, sa présence me troublait. Impossible d’avaler quoi que ce soit, ça ne passerait pas.

    • Alors? Tu veux me dire ce qui se passe?
    • Pourquoi est-ce qu’il devrait se passer quelque chose, j’avais peut-être seulement envie de te voir?

    Pascal a plongé ses magnifiques yeux verts sur moi, il avait l’air d’essayer de deviner ce qui se passait dans ma petite tête, puis après un petit silence, il m’a demandé pourquoi. Pourquoi je voulais le voir? Mais, parce qu’il me manquait cruellement, parce que je ne savais pas comment lui dire que je l’aimais et que je pense à lui tout le temps, que ça me rendait malade d’être loin de lui.

    Comme je ne répondais pas, il m’a demandé si je serais sur le bateau demain. Je savais que ça impliquait que j’accompagnais Thomas, alors j’ai dit que je n’avais encore rien décidé. J’ai voulu savoir si Caro l’avait accompagné, si elle serait là ce week-end. Avec une petite grimace amusée (miam, ça me donnait envie de le croquer), il m’a demandé si je voulais le voir pour lui poser des questions à propos de Caro? Non, elle était à Munich, au boulot.

    Caroline avait voulu prendre congé pour rentrer avec lui, mais ce n’était pas possible. Il m’a raconté que ça allait bien avec elle au boulot, elle travaillait bien, qu’elle était très appliquée, Caroline était aussi une sorte de cerbère, elle ne laissait aucune aventurière l’approcher. Ca le faisait rire. J’étais peu bavarde, mon coeur me trahissait en executant toutes sortes de rythmes. J'aime l'entendre rire et j'adorais l'écouter parler, j'aime le son de sa voix... Il faisait très chaud, mais j’avais froid à l’épiderme et en même temps, je me sentais en chaleur. J’avais chaud parce que rien de ce qui sortait de ma bouche n’avait de sens, je n’arrivais pas à lui dire ce que je voulais vraiment lui dire, j’étais nerveuse. Purée, j’étais tétanisée.

    • Tu ne mange pas?

    Je n’avais pas faim, mais j’adorais le regarder manger. Stupidement, je lui ai demandé si quelque part ce n’était pas déjà prévu depuis longtemps tous ces trucs avec caroline, si son installation à Munich ne faisait pas partie d’un plan qu’ils avaient concocté ensemble depuis belle lurette? D’entendre cette ribambelle de reproches et de doutes sortir de ma propre bouche était consternante. Trop tard pour les retirer. Je suis rendue compte que je ne parlais jamais de moi, je ne racontais rien de ma vie et que s’il avait été comme moi, on n’aurait rien à se dire. En plus de tout ça, chaque truc qu’il me racontait me servait à le contrer, à l’emmerder avec mes incertitudes et mon manque de confiance en moi.

    Pascal a paru surpris, puis il m’a demandé d’arrêter de dire des bêtises, il n’avait jamais voulu que Caro le suive à Munich. Ses yeux m’observaient et ça me faisait rougir. Intérieurement, je me répètais qu’il fallait que je me détende, que je le connaissais bien, que je devais trouver quelque chose de plus intéressant à dire, mais ma tête ne me suivait pas.

    • Jane, qu’est-ce qu’il y a? Qu’est-ce qui se passe?
    • Est-ce que je ne te manque pas un peu?
    • Je préfère ne pas y penser. De toute façon, je pense que tu connais la réponse. Je fais tout ce que je peux pour ne pas y penser. Dis Jane... Je suis quoi moi au final?

    Hein? Qu’est-ce que ça voulait dire ça? Je n’ai pas su quoi répondre et je ne voulais pas dire que je n’avais pas compris ce qu’il cherchait à me faire dire. Le temps avait passé comme un éclair, il était déjà 15h et Pascal devait y aller.

    Pascal devait répéter avec Varios, il remplaçait toujours le guitariste qui s’était blessé au poignet. Prise de cours par le fait qu’il devait partir, j’ai demandé si je pouvais le voir après. Je me serais giflée de honte.

    • Après le concert? Et Thomas?

    Blurp!

    • Écoute, tu ne devrais pas mettre ta relation en péril pour quelques minutes volés avec un type marié qui ne pourra jamais t’offrir autre chose! Surtout, qui ne veut pas autre chose!!! J’aime ma vie telle qu’elle est, je ne cherche rien d’autre!

    Glups! Ca avait le mérite d'être clair, mais j’ai insisté. Lamentable, mais je l’ai suivi jusqu’à sa voiture pour avoir une réponse. Je lui ai avoué que les semaines étaient interminables à attendre le week-end en espérant le voir. Il n’a pu que me dire qu’il ne savait pas, qu’ils jouaient vers Neuchâtel, il n’avait aucune idée de son planning. J’étais déçue, je suis sûre que ça se voyait.

    • Écoute... Tu sors avec mon meilleur pote, il est un grand frère pour moi... Aller prendre un verre ensemble comme ça, c’est sympa, mais... Ça doit rester ça, c’est tout. Tu dois oublier tout le reste. J’ai chèrement gagner une certaine liberté, et je tiens à la garder. Je ne veux pas d’histoires... Jane... Je t’aime bien, mais je ne t’aime plus... Il faut que j’y aille.

    Les larmes avaient giclées dans mes yeux. C’était harsh sa manière de me dire ça. God ça a fait mal...

    Je me suis sentie mal, complètement à découvert, comme si j’avais été à poil plantée au milieu de la ville. Pascal avait dit ça sans me regarder, quant il s’est retourné, il a vu les larmes qui ruisselaient sur mon visage. S’il ne m’avait pas demandé de monter pour me raccompagner à ma voiture, je crois que je serais restée plantée là, ou j’aurai essayé de me cacher dans un coin, je n’aurai pas pu marcher avec une tête pareille jusqu’à ma voiture.

    On a pas prononcé un mot sur tout le trajet, ni quant j’ai sauté de son 4x4 pour m’enfiler à toute vitesse dans ma voiture. Triste à mourir, le coeur déchiré de douleur, je l’ai regardé partir. J’aurai voulu pouvoir me téléporter chez moi pour laisser libre court à mon chagrin. L’idée de devoir traverser toute la ville avant de me retrouver en territoire connu me désespérait. Mon natel a sonné et c’était lui; Pascal, un fol petit espoir m’a fait répondre.

    • Tu avais promis de toujours être là, de m’attendre... Je ne te l’avais pas demandé, je n’avais pas osé. C’est toi qui me l’a promis, mais tu t’es tout de suite consolée dans les bras de Thom... Je t’avais cru, mais j’avais eu tord. Je ne comprends pas ce que tu attends de moi? Ecoute, j’ai juste appelé parce que je... Je ne voulais pas te faire pleurer... Je voulais juste m’excuser pour ça.

    Je n’ai rien dit, forcément, ce n’aurait été qu’une suite de gargouilli, ou pire, j’aurai lamentablement pleuré comme une grosse gourde!

    Pascal ne m’aimait plus, il ne m’aimait plus, il...; “Jane, je ne t’aime plus”. Aïe, c’était trop trop douloureux. Comment avait-il pu me dire des mots aussi blessantes!!! Ses mots continuaient à me torturer pendant tout le trajet. Chez moi, les pleurs sont sortis tout seul. Je me suis couchée, j’avais besoin de sormir pour oublier. Je voulais que la douleur au fond de ma poitrine s’évapore, s’en aille, je ne voulais plus penser. Ces mots avaient sonné le glas à toutes mes espérances, je me sentais vidée, fatiguée. J’étais tellement perdue que je me demandais comment j’allais faire pour mettre un pied devant l’autre, sourire, vivre...

    Caroline m’avait appelée en fin d’après-midi avant de monter dans son train, elle voulait savoir si je pouvais aller la chercher à la gare. Pfff, pas envie, elle me faisait penser à Pascal, mais j’ai accepté. Rhhh, j’ai regretté immédiatement après. J’avais peur qu’elle me pose des questions, ou qu’elle se mette à me raconter les moments merveilleux qu’elle passait avec... lui. Mais bon, si j’avais refusé, elle se serait posé des questions et se serait certainement doutée de quelque chose. Puis zut, j’aurai pu inventé quelque chose, comme quoi je n’avais pas de voiture ou que j’étais avec Thomas... Pfff.

    Comme je m’y attendais, contrairement à moi, Caroline connaissait le planning de Pascal. Elle savait où il jouait, à partir de quelle heure et tout. Elle m’a demandé de l’accompagner au concert, là, j’ai inventé une excuse. Hum, je ne pouvais pas aller me pointer là-bas après ce que Pascal m’avait dit! Et je ne voulais pas qu’elle le sache.

    En début de soirée, j’étais avec Thomas, et il a remarqué mes yeux enflés, alors, j’ai mis ça sur le compte de mon rhume des foins et je lui ai dit que je ne me sentais pas très bien. Il savait que je devais aller prendre Caro à la gare plus tard, donc j’en ai profité pour lui dire que je pensais rentrer chez moi après l’avori déposée chez elle.

    Tout ce qu’elle voulait, c’était suivre Pascal à son concert. Elle a voulu m’emprunter ma voiture, j’ai refusé parce que je me retrouverais à pieds et coincée. Mais Caro ne se laisse jamais abattre par des technicalités, elle a insisté encore un peu et j’ai fini par céder. Je l’ai donc accompagnée chez elle, elle a déposé ses affaires, s’est changée et a filé. Elle ne pouvait même pas me ramener chez moi, je devais prendre le taxi. Je suis vraiment nunuche moi!

    Désespéremment déprimée, à pieds, me sentant plus seule que jamais, mes pas m’ont conduits devant chez Pascal. Il n’y avait personne, alors je pouvais bien en profiter pour respirer sa présence, ça ne faisait de mal à personne. Avec la clé qu’il m’avait donné, je suis entrée et me suis promenée à travers son appart l’âme en peine. J’avais plus mal que les mots ne peuvent le décrire, la souffrance me tordait l’estomac, des images de lui me traversait l’esprit et me faisait sombrer encore plus profondément dans la déprime.

    Vers 00h30, Caro m’a appelée pour me dire qu’elle n’avait pas pu voir Pascal, qu’après le concert, il avait disparu presque aussitôt avec le groupe. Avant d’entrer dans la salle, elle avait cherché où Pascal avait parqué sa voiture, alors, ne le voyant pas sortir des coulisses, elle avait été vérifier pour constater qu’il était déjà parti, alors elle avait foncé chez la chanteuse, niet, alors elle a foncé à leur truc de répète, le repère du groupe et grosse baffe, la voiture de Pascal était là-bas. Sa voix tremblait pour me dire qu’il était là-bas avec cette nana, tous les 2, seuls. Elle avait été guigner par la seule fenêtre de la grange. Il y avait comme une sorte de tissus tendu en travers de la fenêtre, mais par une sorte de petite fente, elle pouvait voir Pascal et cette fille sur le canapé en train de s’embrasser.

    Hahhhhhh, ça m’a fait monter la température... Non non non, je veux pas! J’aurai voulu ne rien savoir, j’aurai voulu qu’elle ne me dise rien. Je me suis mise à trembler. J’aurai voulu qu’elle soit la Caro que je connaissais et qu’elle aille les interrompre immédiatement. Mais hélas, même si elle avait commencé à pleurnicher, elle n’osait pas. Je crois qu’elle s’attendait à ce que je fasse quelque chose, que je vienne la rejoindre... Je l’aurai voulu aussi... Je crois que j’étais sur le point de faire une crise cardiaque. J’étais mal.

    Si je restais en ligne avec elle, j’allais sûrement me mettre à pleurer. Elle avait dû entendre ma voix trembler. Je lui ai dit que j’allais la rappeler, et j’ai raccroché pour essayer de reprendre mon souffle. J’étais pliée en 2 par la douleur dans ma poitrine.

    Et je l’ai fait...

    Tant pis. Je lui ai envoyé des messages pour lui dire que j’espérais quand même le voir et que je l’attendrais chez lui... Toutes mes bonnes résolutions, toute ma fierté, toutes mes réflexions sur le fait que je ne voulais pas
    m’humilier encore plus, etc à la poubelle, rien n’avait pu m’empêcher d’essayer encore... J’aurai explosé autrement.

    Puis j’ai rappelé Caro. Elle était restée l’oeil collé à la petite ouverture, son téléphone à la main sur vibreur.  Elle chuchottait et pourtant je pouvais entendre sa voix tremblotter, même si j’étais dans le même état, et même si je savais que ce n’était pas sein de vouloir savoir, de continuer à rester accrocher à Pascal comme ça, quelque part, ça me faisait quand même du bien que tous les liens ne soient pas rompu.

    Caro avait entendu son natel bipper, je lui ai dit que c’était moi, je lui avais envoyé des messages. Elle m’a dit qu’après le 3ème, il avait fini par entendre, puis à la 4ème, il avait fini par se détâcher de sa bouche pour aller prendre son natel. S’il ne l’avait pas fait, elle l’aurait harcelé de coups de fils.

    Après avoir lu mes messages, Pascal a dit à cette nana qu’il devait la raccompagner, ses copains l’attendaient et qu’il devait aller les rejoindre. Et ils sont partis avec Caroline à bonne distance, mais sur leurs talons. Elle a été ravie de m’apprendre qu’il n’avait pas traîner chez elle, il l’avait juste déposée et avait filé aussitôt.

    Caroline l’avait cru quant il disait devoir rejoindre ses copains et comme elle l’a perdu à un feu rouge, elle a filé au Bleu, persuadée de l’y trouver. Elle a été dans le bar rejoindre les cops, et l’a attendu. Désespérée quelques minutes plus tard, elle a essayé de m’appeler pour me dire qu’elle ne le voyait pas arriver. Comme elle n’arrivait plus à me joindre, elle me l’a dit par messages.

    Forcément, il venait de rentrer chez lui! Je ne l’avais pas entendu arriver, il avait parqué ailleurs.

    Dépité, il m’a demandé ce que je faisais là, que je ne pouvais pas rester, Thomas risquait de rentrer d’un moment à l’autre, qu’il fallait que je m’en aille. Je ne voulais pas partir, à voir la détresse dans mes yeux, il le savait bien. Il avait l’air nerveux et ne semblait pas savoir quoi faire de moi. Je lui ai dis que je n’avais pas ma voiture de toute façon, je l’avais prêtée à Caro. Pascal s’est vite rendu compte que ça ne servait à rien de me demander de partir, sauf s’il avait l’intention d’être désagréable. Et je ne crois pas qu’il en avait envi. Peut-être que je lui faisais pitié? Afff, ce n’était pas ce que je voulais, je voulais son amour, c’est tout.

    On s’est assis sur le canapé près de la fenêtre, et dans le noir, on a discuté en chuchottant. On verrait Thomas arriver au cas où. Pascal a essayé d’être ferme, de me dire que ça n’avait pas de sens de continuer à se faire du mal, que je devais me faire une raison. Je pleurais en silence et il tenait mes doigts gelés dans ses mains chaudes.

    Pascal me parlait gentiment, doucement en essayant de me convaincre que la meilleure chose à faire était de nous laisser un peu d’espace, d’éviter de se voir tout le temps, que ça ne faisait que remuer nos sentiments dans le mauvais sens. Un moment donné, il a dit quelque chose comme quoi, il était d’accord que je sois sa maîtresse, mais que c’était peut-être encore trop frais, mais il a aussi insisté sur le fait que j’étais avec Thomas et que c’était délicat pour lui, comme pour moi. Si Thomas venait à apprendre quoi que ce soit, il nous en voudrait à mort, et certainement plus que la 1ère fois.

    Une fois de plus, il m’a demandé de partir, il ne voulait pas que Thomas me trouve chez lui. Je lui ai dit que je le trouvais pressé de se débarrasser de moi et j’ai demandé s’il était pressé d’aller retrouver quelqu’un. Il m’a assurée qu’il n’avait pas l’intention de ressortir, qu’il était fatigué.

    Son natel a sonné et j’ai réalisé à sa manière de parler qu’il devait s’agir de l’autre nana. La jalousie m’a donné une horrible bouffée de chaleur. J’aurai eu envie de lui prendre le téléphone des mains pour lui dire de nous laisser tranquille, comme ça elle aurait su qu’il était venu me rejoindre. Ca m’a rappelé Jess; elle m’avait aussi demandé une fois, de les laisser tranquille!!!

    Non, pas ce soir, je pourrais pas.
    (...)
    On verra demain d’ac? Je dois te laisser, je ne suis pas seul là, ok. Bisous, dors bien.
    (...)
    Moi aussi... allé, à plus, bisous.

    Il a rit, puis il a raccroché. Ce n’était pas souvent que je l’entendais parler en français, j’avais presque oublié son petit accent, c’était trop mignon. En même temps, j’étais verte, mais les larmes avaient cessés.

    Je n’ai pas osé lui dire que je savais où il était, et qu’il n’avait pas l’air fatigué. Tout de même quelque part, une petite lueur d'espoir avait recommencé à briller au fond de ma mémoire; il l’avait laissée pour venir me retrouver? Par gentilesse? Pitié? Ou parce qu’il en avait envi? Quand même, il aurait pu ignorer mon appel au secours et rester avec elle, mais non,
    il avait accouru dès qu’il a vu mon message. Ca voulait quand même dire quelque chose.

    On a encore discuté un moment, toujours le même refrain. Je lui ai dis que j’étais désolée de l’embêter, mais je ne l’étais pas, mais je ne voulais pas rentrer, je voulais rester avec lui, il me manquait tellement. Je voulais dormir dans ses bras, le reste, je ne voulais pas y penser. Pascal m’a dit qu’il fallait bien que l’un des 2 y pense et il a de nouveau insisté pour que je rentre. Si je reste, il se sentirait coupable vis-à-vis de Thomas, et si on faisait une bêtise, on le regretterait tous les 2, alors il fallait que je rentre.

    Il ne me restait plus qu’à le supplier, mais je ne voulais pas aller si loin. De plus, j’étais presque sûre qu’il tiendrait sa position et continuerait d’insister pour que je m’en aille. Plus les heures passaient, plus il devenait nerveux, alors j’ai décidé de partir avant qu’il ne soit obligé de me supplier de partir!

    Je suis sortie par l’entrée, je ne voulais pas risquer de croiser Caroline dans le jardin...

    Pascal m’a accompagnée jusqu’à l’endroit où il avait planqué sa voiture. On faisait attention de ne croiser personne, et surtout pas Thomas. Encore une planque que je n’oublierais pas!

    Une fois à sa voiture, il m’a proposé d’aller me déposer chez moi, mais j’ai préféré prendre un taxi. Je lui ai demandé où il allait et il a dit qu’il rentrait, qu’il était crevé.

    Je pense que c’était pour être sûr d’être débarrassé de moi qu’il a attendu le taxi avec moi.

    Mais ces précieuses petites minutes où il attendu avec moi, je me suis lovée contre lui, et il m’a serré dans ses bras. Je me suis ennivrée de son odeur, de ses bras qui me serrait comme dans un étau, par moment son étreinte se faisait plus forte, ça me rassurait. J’étais triste qu’il n’ait pas voulu que je reste! Il n’y a pas si longtemps, il ne m’aurait jamais laissé partir.

    Puis le taxi est arrivé, et le charme a été rompu. Il m’a fait une bise sur la joue et il a regardé la voiture s’éloigner avant de grimper dans sa voiture.



    2 commentaires
  • Mon Adorable Petit Dictateur
    Jeudi.7.avril.2011 (97/11)

    Dans un état proche de l’euphorie, j’ai travaillé comme une forcenée. Je crois que j’essayais de me libérer pour le week-end. Autour de midi, Pascal m’a appelé. Il a proposé de m’appeler quant il arrivera demain sur Lausanne, si je suis disponible, on pourra se voir quelque part, ou, 15mn plus tard, il sera chez lui.

    Le soir, j’ai été retrouvé Thomas après son match. J’étais de très bonne humeur, heureuse. On a pris un verre avec ses potes et fatigué, Thomas a voulu rentrer. Je crois qu’il avait juste envi qu’on soit seul. Je me suis rendue compte que Thomas ne savait pas que Pascal rentrait demain, et qu’il sera là assez tôt dans la journée.

    Son petit côté dictateur le faisait déjà organisé tout mon week-end!!!



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