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    Septembre 2018  - Le grand saut (1)

    Ahhh, je n'arrive pas à croire que je suis chez Pascal. Que je me suis installée chez lui. Je n'aurai jamais cru que je ferai une chose pareille. C'est trop bien. Pascal est un amour, il me comble de bonheur. Rien que d'être près de lui me rempli de joie non-stop. Je le serre souvent dans mes bras pour être sûre que je ne rêvais pas.

    Seul ombre au tableau, je me sens honteuse vis-à-vis de Jess. Ça me fait mal au cœur, et je dois me secouer pour ne pas me laisser atteindre. Elle reste désormais chez les parents à Pascal. Je pense qu'elle ne supporte pas de m'avoir tout le temps sous le nez. Pour ça, je ne lui en veux pas. Ce serait le comble.

    Pascal se dépêche de rentrer direct après le travail, c'est mignon. Je sais bien qu'on est en pleine période "Hollywood", comme j'appelle ça, ou Lune de Miel, où l'on fait tout pour faire plaisir et on en a jamais assez de l'autre. On passe tout notre temps collé ensemble. Et on rit beaucoup. Chaque moment passé ensemble est un pur bonheur.

    La 2ème semaine de septembre, le mardi, après le départ de Pascal pour le boulot, j'étais assise en train de peindre dans la pièce, quant Jess a débarqué. Stupide, j'avais oublié de verrouiller la porte. Bien fait pour ma tête.

    D'entrée, elle m'a demandé comment j'avais osé m’immiscer ici, chez elle en fait. Alors j'ai tenté de lui expliquer pour mon appart et tout, mais elle s'en fichait. Elle croit que je lui avais menti et que depuis le début, je ne cherchais qu'à m'incruster chez Pascal.

    • C'est une putain d'excuse à la con, comme je m'y attendais...
    • Jess... ce n'est que temporaire, dès que j'aurai trouvé quelque chose, je m'en irais. En attendant, Pascal a juste proposé de me dépanner.
    • Bien sûr. bien sûr... et dans 6 mois, tu seras encore en train de soit-disant chercher un appart... T'es vraiment la pire des menteuses. Tu m'avais assuré que ça n'arriverait jamais, et pouf, te voilà plantée chez lui. Je pense que c'est la même chose pour le mariage et le reste?
    • Tu exagères. Je n'ai pas l'intention...
    • Ouais, ouais... arrête des conneries de salades. You're going to regret this, mark my words.

     

    Et elle a fait demi-tour et s'est tirée. A la porte, elle m'a dit qu'elle n'avait plus confiance dans ce que je pouvais raconter et qu'elle ne me pardonnerai jamais ça.

    Je me suis sentie comme une merde. Sale. Et menteuse. J'aurai peut-être dû faire autrement, me donner plus de mal pour trouver quelque chose. Je sentais que les choses allaient se gâter avec elle.

    Le soir même, avant l'arrivée de Pascal, Caro est passée. Elle m'a apporté une plante. Elle souriait, mais je sentais qu'elle aussi m'en voulait. Tant que je restais chez moi, elle supportait de partager l'homme de ma vie, mais de savoir que j'étais là, tout le temps avec lui, ne lui plaisait pas. Pourtant, elle n'a rien dit.

    J'allais commencé à faire à manger, mais Pascal a appelé pour me dire qu'il prenait du chinois. Je lui ai dis de prendre aussi pour Caro, qui était passée nous rendre visite. Caro me faisait signe que non, mais je lui ai mis mon natel dans les mains pour qu'elle lui dise ce qu'elle aimerait. Mais Pascal avait déjà raccroché.

    Il a choisi pour elle. Apparemment, il connaissait bien ses goûts.

    Au lieu de manger dans la salle à manger, on a mangé en tailleur autour de la table du salon. La télé était sur une chaîne musicale. Musique de fond.

    Sans m'en parler avant, Pascal a demandé à Caro où elle aimerait aller en vacances; Maldives ou Les Seychelles. Donc, il avait décidé qu'elle viendrait avec nous. Est-ce que ça m'a froissée? Non, même pas. Je lui l'aurai proposé de toute façon. Elle était nettement plus active que moi. Si elle est avec nous, elle se tapera les balades à travers l’île, et moi je pourrais rester tranquillement au bungalow.

    Caro était pour les Maldives. Esprit de contrariété, je me suis dis que j'allais voter pour Les Seychelles.

    Je me suis calmée. Je n'avais aucune raison d'être jalouse ou d'agir comme une peste. Ce n'était pas à Caro à qui il avait proposé d'emménager chez lui. Si seulement Alexia pouvait s'en aller, à ce moment je pourrais partager l'appart avec Caro. Ça m'embête un peu que ce soit moi qui déménage chez elle. J'aurai préféré le contraire. Mais ce serait hyper pratique, je serais près de Pascal...

    Le mercredi suivant, Pascal avait été invité à manger chez ses parents. Il a prétendu avoir déjà quelque chose. C'était faux évidemment. Il voulait seulement passer la soirée avec moi.

    Je crois qu'il voulait aussi éviter de se retrouver sous les feux de ses parents. Puisqu'on vit ensemble, je lui ai posé la question. Je l'avais entendu au téléphone avec Thomas; il lui demandait de se bouger le derche et de venir. Donc, d'aller chez ses parents. Ils voulaient sûrement lui remonter les bretelles.

    Ce n'était pas la seule raison; Pascal avait voulu me prendre avec lui, mais ses parents ont refusés net.

    C'est Thomas qui me l'a dit. Pascal leur a dit que je faisais partie de sa vie, qu'ils le veuillent ou non, et que s'ils voulaient continuer à m'ignorer, qu'ils le fassent pour lui aussi. Wahh, je comprenais quand même la position de ses parents. A vrai dire, une soirée toute seule ne m'aurait pas non plus gênée. J'aurai même pu faire un saut chez Caro si je voulais. Mais bon.

    Le mercredi, Pascal n'a pas été à son dîner, le jeudi, son père a débarqué chez lui. Son père voulait que je les laisse seuls, Pascal a refusé, aussi dit que j'habitais ici et qu'il n'avait rien à dire et qu'il ne voulait pas lui parler.

    Franchement, j'ai préféré me tirer. J'ai été un moment m'asseoir au bout du ponton, puis j'ai voulu aller chez Caro, mais elle est venue me rejoindre. Je lui ai raconté que le père de Pascal était à la maison. Hrooohhh, j'appelais ça déjà "à la maison"... Dingue! Bref, on a regardé en direction de la maison. Pascal n'avait pas descendu ses vitres blindées sans teint, alors on pouvait les voir se faire face. Ils ne gesticulaient pas des masses. J'aurai bien aimé avoir laissé une oreille derrière moi!!!

    Je n'aime pas les voir se prendre la tête. Ce n'était pas bien. De savoir que c'était de ma faute me dérangeait encore plus. Je ne voulais pas laisser derrière moi un tel mauvais souvenir. J'allais devoir l'encourager à briser la glace avec ses parents. Il fallait que ces relations horriblement tendues cessent.

    Son père voulait qu'il me mette dehors immédiatement, qu'il n'avait pas le droit de se conduire de la sorte. Sa façon de traiter Caroline était inadmissible. Etc, etc. Bref, l'air de rien, j'étais contente que Pascal me défende envers et contre tous. Surtout en ce qui concerne sa famille. La visite de son papa l'avait irrité. Je n'avais pas invité Caro à venir avec moi à la maison. Elle est rentrée chez elle. Probablement un peu déçue.

    Pascal était tendu, je le connais, il n'avait pas envi d'en parler, alors je n'ai rien demandé. J'ai fait comme si rien était arrivé, lui ai raconté que Caro était venue me tenir compagnie sur le ponton.

    Après le départ de son papa, Thomas est descendu sur la pointe des pieds. Il avait vu la voiture, et c'était immédiatement mis à ranger chez lui, au cas où il aurait l'idée de monter chez lui. Il a voulu savoir ce qu'il faisait là, et Pascal lui a dit qu'il n'avait pas envi d'en parler. J'avais raison. Et quant Thomas a insisté, il a montré son irritation et lui a demandé de s'en aller.

    Thomas ne se laissait pas facilement froissé par l'humeur de Pascal et a insisté lourdement jusqu'à ce que Pascal parle. Pascal était énervé, parce que si son père voulait lui parler, il aurait pu le faire au bureau et non venir à l'improviste chez lui. Et venir lui dire comment vivre sa vie? Avec qui? Non mais!

    Je suis sûre que Thomas connait les dessous de tout ce qui se passe autour de cette famille. Je me demande si Pascal le sait? Pascal sait-il ce que Thomas pense de notre situation? Non, je ne pense pas.

    Quelques jours plus tard, Jess m'a à nouveau offert 100'000US$ pour que je m'en aille! Tsss...
    Bon, évidemment je l'ai envoyé pètre, en lui disant que je n'avais pas le choix. Si je savais où aller, je ne serais pas là. Mais pendant une mini seconde, j'ai pensé que j'aurai dû accepter. J'ai failli...

    Normalement, on devait partir en vacances le week-end du Jeûne Fédérale, mais quant on avait reparlé des vacances, j'ai dis à Pascal que je venais à peine de déménager, j'étais plutôt claquée et que je n'avais pas encore trouvé le temps de refaire mon passeport, ni de vraiment ranger mes affaires... Et que partir tout à coup 2 semaines si loin me stressait beaucoup.

    Je préférais qu'on aille à Gstaad par exemple, ou plus près...

    Pascal était déçu, mais il comprenait. Il a quand même essayé encore de me convaincre que ça nous ferait du bien de partir se détendre ailleurs. Lui aussi avait besoin d'un break. Après plusieurs discussions sur le sujet, j'ai fini par craquer pour la Grèce. Pascal a passé les jours suivants à consulter des catalogues de vacances, à téléphoner, organiser. Puis, il a annoncé ; Naxos.

    J'ai sauté de joie. Au moins là, je peux aller rien qu'avec une carte d'identité. Pas besoin de passeport super à jour non plus, au cas où. Il m'a montré où ça se trouvait sur une carte. Pascal a ensuite appelé Caro pour le lui dire et lui demander de passer pour voir les photos etc. On a regardé les photos, l'endroit, les choses à voir pour ceux qui voulaient faire des excursions.

    Ok... je suis toujours un peu à côté de la plaque. Je me rendais compte que Caro était plus impliquée que moi. J'en avais vu assez. Le reste je verrais sur place. Folle d'excitation, Caro et Pascal regardait les photos, discutait avec Pascal des tours qu'ils pourraient faire, ils passaient en revue les distractions, etc etc. Comme 2 gosses.

    Je trouve qu'il aurait pu me demander mon avis avant de demander à Caro de passer!!!
    J'ai très vite compris que Pascal lui offrait aussi les vacances à Naxos! Pascal payait tout pour toutes les 2.
    Est-ce qu'il y avait de quoi faire une crise de jalousie? Nahhh.

     
    NAXOS; My God, qu'elle île exceptionnelle!. D'une beauté écrasante. Il y a des endroits à visiter inimaginable. Tout sur cette île me fait penser à la Mythologie Grecque. Au point où je me suis mise à douter de mes croyances; que ce n'était qu'une invention.

    J'avais les yeux ébahis, remplis d'étoiles, émerveillée par la découverte de cet endroit. Je n'arrive pas à croire qu'un tel endroit existe.

    Magnifiquement beau et pittoresque en même temps.

    Je voulais être à l'hôtel; servie et prise en charge par une structure toute faite. Je ne voulais pas avoir à faire les courses, nettoyer ou faire à manger. On parle de vacances, pas d'un camp de travail! Je suis gonflée quand même, vu que ce n'est pas moi qui paie, mais Pascal. Hum!

    C'était magnifique. Un appart-hôtel avec un lit énorme, une énorme terrasse à moitié couverte, des chaises longues, table etc. La terrasse était aussi grande que l'appart. J'avais le cœur en nage, c'était vraiment magnifique. La vue était géniale, elle donnait sur la piscine et le jardin.

     
    Nos voisins étaient aussi Suisse. Ils ont aussitôt essayé de faire amis-amis. C'était un jeune couple, Margot et Danny, qui venait du Valais. Sierre je crois. Ils étaient là avec la sœur de Margot, qui était venue avec une copine à elle. Ils avaient la chambre de l'autre côté. On se retrouvait au milieu.

    Je n'avais pas envie d'être trop sympa, j'avais peur qu'ils deviennent envahissant...

    Caro par contre, s'est tout de suite entendue avec la sœur de Margot, Cathy et sa copine Brigitte. Elles ont commencés à discuter par dessus le balcon. Je lui ai demandé de ne pas les inviter trop vite chez nous, mais elle pouvait aller chez elles à la place. Un peu embarrassant pour avoir un peu d'intimité, étant les 3 dans la même chambre, dans le même appart.

    Mais, à voir la tête des gens, ça valait le coup. Nous n'étions pas un couple-trio ordinaire.

    Ce premier soir, Pascal n'a pas touché Caro, à part pour l'embrasser sur la joue et lui souhaiter une bonne nuit. J'imagine qu'elle devait être déçu, et Pascal se donnait un peu trop de mal pour ne pas provoquer ma jalousie, ou plutôt pour me rassurer. J'allais devoir lui dire de se lâcher et ne pas être trop à cran, sinon, il allait détester ces vacances.

    On a attendu que Caro soit endormie pour faire l'amour. Je la soupçonne d'avoir été réveillée tout du long. Mais à sa place, j'en aurais fait autant. Surtout pour éviter de me retrouver reléguée dans une autre chambre. Le lendemain matin, Caro a aussi fait semblant de dormir. Difficile de ne pas nous entendre faire l'amour quand même. Après une rapide petite douche, laissant Pascal, qui avait l'air de recommencer à somnoler, couché à plat ventre presqu'au milieu du lit, je suis descendue.

    Je voulais aussi voir tous ce qu'ils proposaient pour les petits déjeuners, le commander pour être servi dans la chambre, et prendre un petit café comme une grande. Aussi, m'assurer qu'on ne me serve jamais de lait de chèvre. Beurk. J'avais oublié de prendre un livre, alors j'ai rebroussé chemin. En ouvrant la porte... Pascal est Caro étaient occupés à se caresser, s'embrasser.

    En fait, ils avaient attendus que je quitte les lieux pour se jeter l'un sur l'autre. 2 minutes de plus, et je les aurais trouvés en pleine action.

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    Septembre 2018  - Vacances à Naxos  (2)

    Alors j'ai su que Caro avait juste fait semblant de dormir pour nous laisser un peu d'intimité. J'allais en faire autant. Ils s'étaient retournés en direction de la porte, j'ai fait celle qui cachait ses yeux. Gros efforts pour qu'ils voient que je souriais. Ils méritaient aussi que je les laisse tranquille.

    J'ai vite ramassé mon bouquin, et mis l'étiquette "DO NOT DISTURB" (Ne pas déranger) et je suis descendue au bord de la piscine les attendre.

    J'ai lu tranquillement au bord de la piscine. On a fait servir le petit déjeuner sur près de la piscine, au lieu de le prendre dans la chambre. Les 2 filles d'à côté ont voulu se joindre à nous. Difficile de dire non. J'aurai dû choisir une plus petite table. Caro et Pascal était tous les 2 un peu embarrassés. Je me demande bien pourquoi.

    Donc, l'intervention des 2 invités surprises a été la bienvenue pour eux j'imagine.

    Cathy, la sœur de Margot, a demandé à Pascal s'il voulait bien être son partenaire au Tennis. Pascal lui a demandé s'il ne faisait pas un peu chaud pour jouer, et aussi, on avait déjà des trucs de prévu, alors ça allait être difficile.

    Cathy a dit qu'elle avait juste besoin de savoir quant il pouvait et fera la réservation.

    On lui a dit qu'on allait faire un tour sur l'île, puis manger quelque chose quelque part. Peut-être qu'on trainera dans la zone commerciale, et probablement rentrer. Ou on rentrera après avoir mangé, on ne savait pas. Elle a dit qu'elle s'adaptera. Puis, poussant sa chance, elle a demandé si elles pouvaient venir avec nous pour la balade. On s'est regardé un peu surpris. Là non plus, on ne savait pas comment les envoyer sur les roses gentiment et poliment.

    J'ai remarqué qu'elles nous observaient. Probablement pourquoi elles nous ont suivis. On a tellement marché. Je me suis dit que c'était la première et dernière fois que je faisais une telle expédition. Marcher comme ça des heures, je n'aimais pas ça, même si les petites ruelles, les maisons étaient magnifiques. C'était une chouette balade. J'ai apprécié que Pascal et Caro aient marchés lentement pour moi. Gentille attention.

    D'entrée, Pascal m'avait prise par la main. Il passait son bras autour de mes épaules, mais il faisait sacrément chaud, alors j'enlevais son bras pour lui donner la main. Caro marchait à côté ou derrière nous. Elle discutait avec les filles. Elle a toujours eu de la facilité pour engager la conversation avec tout le monde.

    Parfois, Pascal prenait Caro par la taille ou par la main quant je restais en arrière à discuter avec les filles ou que je trainais à regarder des trucs sur les étales devant lesquels on passait. Vers midi, on s'est laissé tombé sur une terrasse. J'étais soulagée. Après un moment à tourner autour du pot, Cathy a finalement demandé qui sortait avec qui.

    Ça ne la regardait certainement pas. Comme elle insistait, Pascal lui a dit que j'étais sa copine. Cathy m'a regardé de travers, puis Caro, puis a plongé sa tête dans son assiette. Elle était un peu trop curieuse. Non mais.

    Les jours suivants, j'ai passé le plus clair de mon temps sur notre terrasse à pratiquer mon sport favori; lire. Pascal et Caro se crevaient à faire du sport, des randonnée à travers l'ile. Très peu pour moi.

    Pascal passait beaucoup de temps avec Caro la journée. C'est elle qui l'accompagnait partout; ils faisaient du sport, jogging du matin, les tours dans l'ile. Je n'ai été avec eux que quelques fois, et parce que Pascal avait un peu insisté.

    Ils ont même été ensemble sur une des iles voisines et faire de la plongée ensemble. Ils avaient failli dormir sur place. Mais Pascal n'a pas osé. Heureusement. Je crois que ça m'aurait fait péter un câble sur le moment. Après réflexion, je crois que j'aurai très bien accepté.

    Pascal m'a dit qu'il faisait attention avec Caro. Il ne voulait pas faire quelque chose qui risquait de créer des problèmes entre nous deux, ou nous trois, ou qui risque de m'énerver.

    C'était chouette de faire les boutiques ensemble, manger au resto, autrement, je préférais rester à l'appart-hôtel. C'était plus tranquille et c'était mon idée de vacances, pas courir sous la chaleur torride marteler les trottoirs et les ruelles des bleds.

    La plupart du temps, la journée, j'aimais rester seule à l'appart à lire. Je descendais de temps en temps nager un peu, mais je remontais vite m'isoler sur la terrasse.

    Pascal a joué au Tennis avec Cathy, le jour même de la balade avec les filles du Valais. Cathy avait tout une ribambelle de questions. Elle n'a pas arrêter de le harceler de questions. Elle prétendait vouloir comprendre. Elle voulait savoir qui était sa réelle copine. Pauvre Pascal.

    Il m'a dit en rentrant que Cathy lui a carrément balancé qu'il lui plaisait. Et comme on avait l'air d'être un couple libre et qu'on vivait une relation ouverte, sans tabou ou barrière, et que c'était les vacances... Elle lui a proposé de faire un petit détour ou saut dans son appart... D'abord, ça m'a fait rire.

    On était tous les trois, donc avec Caro. Je lui ai demandé ce qu'il en pensait, si sa proposition l'intéressait. J'ai demandé à Caro ce qu'elle en pensait, mais en disant que c'était à Pascal de décider. Moi, je n'interviendrais pas, tant qu'il resterait le plus discret du monde. Caro n'a rien dit au début, puis tout à coup, elle a dit qu'elle était contre et elle s'est tirée en boudant pour aller s'asseoir sur une des chaises longues de la piscine.

    Il n'y avait presque personne à cette heure, tout le monde se préparait pour le dîner. On pouvait le prendre sur notre terrasse ou dans la salle à manger en bas. On avait décidé de dîner en bas.

    Caroline partie, j'ai demandé à Pascal si la proposition de Cathy l'intéressait. Je voulais savoir ce qu'il voulait faire. Question de savoir à quoi m'attendre et de m'y préparer mentalement. C'était de cette manière que je m'évitais de perdre les pédales et de me sentir menacée.

    Pascal n'avait pas l'intention de se laisser embobiner par Cathy. Il était en vacances avec moi et Caro, et avait envi de profiter de nos vacances ensemble. Pas de laisser une autre nana s'immiscer entre nous. Elle avait peut-être envie de faire de lui son souvenir de vacances, mais elle en restera à fantasmer dessus. Pascal n'avait pas l'intention de batifoler avec elle.

    Pascal n'avait pas osé lui dire qu'il ne voulait pas, il a simplement dit qu'il ne pouvait pas pour être sympa. Alors elle lui a demandé comment il avait réussi à sortir avec 2 filles en même temps, et surtout à nous faire accepter. Elle était surprise parce qu'elle avait l'impression qu'on avait l'air de bien s'entendre et de bien vivre la situation.

    Pascal a laissé échapper un de nos secrets; que c'était moi qui l'avait mis en contact et accepter Caro, parce que je connaissais ses sentiments.

    On a été dansé un soir. C'était franchement chouette. On s'est bien amusé. On s'était mis ensemble à la même table avec les 4 autres suisses. Ils étaient sympa, et on a beaucoup discuté, d'où ils venaient, ce qu'ils faisaient, etc. Quant le couple est rentré se coucher, Cathy, devant sa copine, devant Caro et Pascal, elle m'a dit dans la face que Pascal lui plaisait.

    En me regardant droit dans les yeux, elle m'a dit que j'avais peut-être remarqué qu'elle faisait des avances à Pascal, c'était les vacances, et on ne se reverrait probablement jamais, alors elle voulait que je le sache. Qu'elle l'avait déjà dit à Pascal qui n'osait pas répondre à ses avances, parce qu'il avait sans doute besoin de mon consentement.

    Pincez moi, je rêve! Les jeunettes d'aujourd'hui ont vraiment un certain culot. Elle avait quoi? 25ans à tout casser! Elle ne savait sans doute pas que Pascal préférait les filles légèrement plus âgées, et plus ronde. Et elle était toute maigre! Pascal s'était redressé sur son siège. J'imagine qu'il était heureux d'avoir eu le courage de me le dire avant qu'elle le fasse.

    Je n'ai rien dis. Rien répondu. Il n'y avait rien à dire. A Pascal de se débrouiller avec elle.

    Cathy a continué son petit cirque tout le reste des vacances. Pascal m'a avoué qu'il se sentait flatté, mais que je n'avais pas à m'inquiéter, il ne se passerait rien de rien. Pascal avait aussi dit la même chose à Caro.

    Pendant ces vacances, on a renoué avec nos anciennes habitudes; faire l'amour à trois. Je croyais avoir oublié, et même pensé que je me sentirais mal à l'aise, ou aux aguets, à faire attention à chaque détail, genre, est-ce qu'il était plus tendre avec elle qu'avec moi? Des conneries du genre. Mais pas du tout.

    C'était aussi bien que dans mon souvenir. Je ne me suis pas sentie lésée un seul instant, à aucun moment. Je ne sais pas comment Pascal se débrouillait... Des vacances de rêve! Merci Pascal.

    Caro et moi étions triste quant il a fallu rentrer. Triste de retrouver le train train du quotidien. Fini notre cercle fermé, la liberté. Retour à la réalité; Jess!

    On est rentré, et Cathy est restée avec ses envies non assouvies. Le dernier soir, elle était toute triste. Elle a chuchoté des trucs à Pascal. Je sais qu'elle l'a invité dans sa chambre, mais Pascal a gentiment refusé. Elle m'a d'ailleurs demandé si c'était à cause de moi qu'il ne voulait pas. Je lui ai dis que Pascal était libre de faire ce qu'il voulait.

    Je savais que je le mettais dans une situation difficile, que j'aurai pu diffuser son harcèlement en lui disant simplement que je refusais tout net, mais d'un côté, ça m'amusait de le voir devoir se casser la tête. Il était gentil de nature, alors il rigolait avec Cathy, et restait sympa malgré tout. Mais on voyait que Pascal faisait attention qu'elle ne nous mette pas à l'écart.

    Sa copine, Brigitte, avait peut-être l'habitude de son comportement, et elle suivait le mouvement nous observant du coin de l’œil. Elle attendait peut-être une réaction de notre part, mais rien ne venait.

    Caro tout comme moi, n'avions rien à craindre, et on ne voulait pas même si ça avait été le cas, montrer une quelconque réaction, ou montrer que cette fille pouvait nous taper sur les nerfs par moment. On faisait tous les 3 semblants de ne pas voir. Ça nous permettait de passer de bonnes vacances sans rien laisser nous porter sur le système.

    Elle a demandé à Pascal un baiser. Rien qu'un. Mais il ne l'a pas embrassée. Il s'est dérobé.

    C'était bizarre de rentrer... de rentrer chez Pascal... en me disant que c'était, pour l'instant, aussi chez moi. Je n'en étais pas consciente pendant le trajet. Quelque part dans ma tête, je me voyais rentrer à Pierrefleur. C'est seulement pendant le trajet de l'aéroport que j'ai pris conscience que j'allais chez lui. Que je n'avais plus de chez moi en fait.

    Parce que je savais que Caro risquait de se sentir bien seule, surtout ce soir, au retour des vacances, je lui ai proposé de venir prendre un verre à la maison et que Pascal la raccompagnerait chez elle après. Elle l'a réalisé et en partant, elle a fait demi-tour pour venir me faire une bise sur la joue et me serrer dans ses bras en me chuchotant merci.

    Drôle, mais ça m'a fait chaud au cœur.

    J'avais pensé que Pascal resterait un moment chez elle... Qu'ils... mais non, il est rentré 10 minutes plus tard. Pascal avait bien pensé que je risquerais d'imaginer quelque chose du genre, c'est pour ça qu'il n'avait pas trainer. Et il était impatient de m'avoir pour lui tout seul. Il m'a dit qu'il avait pensé à ça les derniers jours et qu'il se réjouissait de rentrer... chez nous.

    Je l'ai adoré à ce moment là. Ce moment précis, mon cœur s'est gonflé d'amour. Je l'ai aimé encore plus qu'avant, comme si je ne l'aimais pas déjà à la folie.

    Pour moi, c'est toujours incroyable et dingue qu'on habite ensemble! Pendant 10ans, je l'ai entendu insisté dans tous les sens, et aujourd'hui, me voilà installée chez lui! Complètement dingue! Il va falloir que je ne me laisse pas aller et que je cherche activement un appart.

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