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Jeu - 7 mars 2024 - Emma était à Londres aussi

Même si j'étais au fond d'un gouffre sombre et froid, aujourd'hui, je suis... Pourquoi on écrit "aujourd'hui" avec "...d'hui", je me le demande! C'est trop bizarre. Bref, je suis allée au boulot, la conscience tranquille aujourd'hui. Les 2 boîtes pour mon chef, prêtes et sous le bras, et j'avais pas mal bossé quand même.

Ce n'était pas comme la dernière fois, les mains vides et mal à l'aise. Je n'avais fait que regarder et envier le travail des autres.

Mon chef était ravi. C'était un travail que j'avais fait sur le côté, donc on a réglé ça dans son bureau. Surprenant, mais il m'a commandé une grande toile, en noir et blanc, pour derrière son bureau. Il avait même acheté la toile, et m'a demandé si le prix, de 20'000fs, qu'il pensait me payer me semblait correct.

Je n'allais pas dire non! Quant il a commencé à m'en parler, j'envisageai de lui dire qu'il devra payer le matériel. Là, pas besoin de me casser la tête avec le matériel. Prix rond. Il ne pouvait pas mettre plus, sinon sa femme le trucide. Il s'est aussi excusé pour m'avoir virée, après un coup de fils à l'époque.

Je n'ai pas tout de suite capté de quoi il parlait. Mais quant il m'a rappelé que c'était une grosse boîte marketing, je me suis rappelée du père à Pascal. C'est du passé, je ne m'en souvenais même plus. Je lui ai quand même dit que c'était sur la demande du père de mon petit ami. Il s'en était douté, parce que c'était louche.

Il disait qu'il aurait dû soutenir son employée, et qu'à la limite, ils n'auraient pas su s'il m'avait ou non viré. Mais bien sûr, parfois sous la pression des grandes multinationales, il n'avait pas eu le choix. Bref, il voulait dire qu'il aurait aimé me soutenir, mais que si la situation se représentait, il ferait sans doute pareil. Pas besoin d'explication, c'est une question d'argent c'est tout. Et c'est sa boîte, il doit d'abord penser à ses fesses! Question de priorité...

En plein pendant la réunion; Pascal... Je ne pouvais évidemment pas répondre. Comme toujours, on coupe nos natels. Le mien était sur silence, donc j'ai senti le "bzzzb bzzzb". Comme il n'avait pas réussi à me joindre, il m'a envoyé un message pour demander de manger avec lui ce soir. J'ai répondu OK.

J'étais contente. Ça m'a remis du baume au cœur. J'ai commencé à galoper sur ; est-ce que je devrais lui demander pourquoi il ne m'avait pas rappelée? Bah non, ça ferait mégère qui râle encore.

Bref, je suivais à peine la réunion. J'ai vu le sourire et les signes de Jonas et les petits signes... faut que je me remettre dans le bain.

Après la réunion, on est sorti boire un petit verre; Jonas, Daphné et moi. On a évidemment parlé boulot. On essayait de se réunir pour travailler ensemble, la dernière fois, c'était vraiment très chouette. On a rien fixé de net, mais on fera ça début de semaine prochaine. L'ambiance, café, boulot, rire, musique, j'aime bien.

Comme Pascal ne m'avait pas dit où et quand, et que je ne voulais pas rappeler, j'ai été l'attendre chez lui. Il ne faisait pas froid, alors j'ai attendu en fumant, sur le petit banc devant chez lui. A l'abri des regards de la rue. S'il parque derrière, je verrais la lumière dans son appart et je sonnerai. Je ne voulais pas utiliser ma clé.

J'ai tout de suite reconnu sa voix, alors je me suis levée pour aller vers lui. Compression dans la poitrine, il n'était pas seul, Emma était avec lui. Presque en même temps, Pascal a dû me remarquer, il s'est figé et a piqué un fard géant. Je pense que mes oreilles ont dû tourner au violet aussi. J'avais la gorge serré.

Emma a suivi son regard et m'a vue les regarder la main à moitié levée pour lui faire signe. La situation était un peu gênante.

Pascal est aussitôt sorti de la voiture. Il est venu me faire un bisou en m'expliquant qu'ils s'étaient croisé à l'aéroport. A voir la tête qu'à fait Emma, j'ai su qu'il mentait. J'ai salué Emma. Elle a été obligée d'en faire autant. Pascal est retourné vers sa voiture pour extraire la valise d'Emma de son coffre pour aller la déposer dans la voiture à elle.

Ils se sont fait la bise et elle est partie. Ils ne pouvaient rien se dire vu ma présence. J'avais l'impression d'avoir les joues en feu, mais je sais que je ne rougi que des oreilles. La lumière des réverbères était le pire, ça donnait l'impression qu'on était encore plus rouge. En tous cas Pascal. J'ai décidé de ne pas rester manger avec lui finalement.

Si je restais, j'allais finir par lui sortir des vacheries, lui sauter à la gorge, ou poser des questions, et je ne devais pas.

Il a fait semblant d'être déçu, et continuait à vouloir m'expliquer que c'était par hasard qu'ils se sont retrouvés à l'aéroport et tout. Je l'ai laissé s'enfoncer. Puis, une fois qu'il a eu fini, je lui ai demandé si la voiture à Emma était arrivée ici par hasard aussi? Il a compris qu'il s'était planté. J'ai fait semblant de rigoler.

Pascal a voulu se mettre à m'expliquer qu'ils étaient ensemble à Londres pour le boulot et je l'ai stoppé. Je ne voulais rien savoir. J'ai juste dit qu'il avait oublié de me dire quant et où il voulait qu'on aille manger. Et que c'était pas vrai que j'avais un truc, mais que là, je n'étais pas d'humeur à manger avec lui.

Je voulais qu'il prenne conscience que c'était de sa faute. Il ne m'avait pas rappelée durant tout le temps qu'il était à Londres, et il ment très mal. Je comprends, il avait été pris de court, mais quand même. Il devrait réfléchir à l'avance quant il fait des trucs, à ce qu'il allait dire s'il se fait prendre... Et pas sortir des blagues pareilles!

J'avais toujours un gros bloc sur le cœur en rentrant et de la peine à respirer. Je crois que c'était une petite attaque d'asthme... Merde, j'aurai peut-être dû rester. Non, j'étais de mauvaise humeur. J'aurai dû le laisser continuer à essayer de me convaincre encore un peu avant de l'arrêter dans sa lancée... C'aurait été drôle?

J'aurai peut-être laisser échapper une petite larme, pour le culpabiliser un peu plus? Je voulais savoir s'il y avait autre chose qui devrait m'inquiéter... Je vais pas faire la forte, j'avais le cœur lourd, alors j'ai pleuré en me faisant tout un tas d'idées. Mais contente de ne pas être restée quand même... Parce que toutes ses questions qui me turlupines seraient sortis en vrac...

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