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Sam - 31 déc 2022 - Me forcer (2)

Pour Pascal, je suis montée au chalet. Après tout, on est le 31, donc à quelques heures de la nouvelles années. Tout le monde était d'humeur festive, sauf moi. Sur le chemin, j'avais bien expliqué à Pascal que je ne voulais pas le voir chercher à me faire participer, à me coller comme si j'étais un animal malade...

Je voulais qu'il soit lui-même, qu'il soit comme d'habitude, sinon je me sentirais mal et regretterais d'être venue!

Et bien sûr, sur place, il cherchait à m'encadrer. Il me collait trop, et ça me stressait. Je ne voulais pas d'un chien-chien qui me regarde avec des yeux de Caliméro. Je lui ai demandé de respecter le fait que je sois venue, et de me laisser dans mon coin.

Je ne veux pas qu'on s'occuper de moi! Laissez moi tranquille.

Quant on est arrivé, je me suis sentie agressée par Caro. J'ai aussitôt prétexté que je devais monter pour défaire mon sac et me changer. Tout le monde était sharp sur son 31! J'avais prévu le coup, et avait pris une robe de soirée. Pascal a voulu monter mon sac, et j'en ai profité pour lui demander gentiment de me lâcher.

Pascal ne semblait pas comprendre et restait continuellement à côté et essayait de me faire participer aux discussions. J'en avais gros sur la patate, et voir les gens rire, faire la fête me donnait encore plus l'envie de prendre la tangente et m'isoler.

Je les regardais comme en dehors de mon corps. Je n'arrivais pas à sourire. Je ne voulais pas être ici. Je voulais être seule.

J'étais vraiment mal d'être là, j'ai essayé de faire un effort, mais seulement écouter. Je n'étais pas d'humeur à écouter des blagues, ni à vraiment participer aux conversations. Les garçons avaient fait une réservation pour toute l'équipe. On avait en fait tout le fond du bar/boîte, occupant les 6 tables du fond, avec quelques tables hautes.

Moi qui aime danser, je n'en avais pas envie. Je me suis forcée à aller vers Pascal. Quant il a passé son bras autour de moi, j'ai eu envie de fuir. Mais, il n'en faisait pas trop, ne me serrait pas trop, et m'a juste fait un bisou sur la tempe. Ça allait. Il ne me forçait plus à parler. Je regardais les autres s'amuser, j'aurai voulu que Pascal en fasse autant.

J'aurai préféré qu'il me laisse dans mon coin, ne s'occupe pas de moi. Je les écoutais, parfois dans la lune, parfois je n'entendais même pas ce qu'ils disaient.

Pascal était chou, mais c'est moi qui allait pas. Je me sentais mal d'être en boîte alors que mon papa va mal. Alors que ce soir, il est coincé sur un lit d'hôpital à se faire chier à cause de ma sœur. J'avais le coeur lourd. Hier, il est venu chez moi manger, et il ne voulait pas retourner à l'hôpital.

Bon, j'avoue, javais envie de rentrer au chalet et lire dans ma chambre, ou planquée quelque part. Si c'était pas le Nouvel An, je ne serais pas sortie. Là, je dois au moins attendre minuit pour lui souhaiter une bonne année. Ensuite, après une petite eure, je pourrais filer, rentrer et m'isoler.

Pascal est venu m'embarquer sur la piste.Wahhh, je n'avais pas envie de danser... Moi... Pas envie de danser? C'est atroce. Heureusement, il ne me demandait pas de suivre le rythme, et m'a simplement fait danser collée contre lui. C'était un corps à corps tranquille. J'ai fermé les yeux.

J'ai commencé à me détendre, je me contentais le mouvement. Puis minuit est arrivé et on s'est embrassé. C'était doux et chaud, ses mains rassurantes autour de mon visage. C'était agréable. Mais je ne voulais pas plus. Comment dire; je ne voulait pas me sentir heureuse quant je sais ce qui se passe dans ma famille.

Je me sentais mal de n'avoir pas envie de faire l'amour. L'envie de fuir et qu'on me laisse tranquille faire la gueule dans mon coin. Mais comment ne pas faire l'amour ce soir? Ce soir! Arhhh. J'ai trouvé la solution et après avoir expliqué à Caro, qui avait pensé que je lui faisais la gueule, je lui ai demandé de prendre la relève.

Et je me suis un peu mieux, et soulagée. Je n'avais plus besoin de faire d'efforts, je pouvais me laisser aller à ma mélancolie. Pascal est venu vers moi, on a papoté un moment. Il a compris comment je me sentais. Au moins, il savait que penser à mes problèmes familiaux ne me donnait pas envie de faire une partie de jambes en l'air.

Je pouvais enfin m'en aller discrètement après avoir averti Pascal. Et Caro aussi... Ouf, j'en pouvais plus.

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