• 363/2012 - Jetée dehors!?? (1)


    Samedi - 29 Décembre 2012 - (363/2012) - Jetée dehors!  (1)

    Je me suis réveillée dans l’après-midi et je me suis dépêchée de me préparer pour monter au chalet. Caroline a essayé de me joindre. Je n’ai pas osé lui répondre tant que je n’étais pas prête à monter. Quant j’étais presque prête, elle n’appelait plus. J’ai hésité à l’appeler elle ou Thomas. Pas une seconde je n’ai pensé à appeler Pascal, j’aurai trop déprimé s’il ne répondait pas. Les autres, c’était pas pareil.

    La maison était en pleine effervescence, personne n’a vraiment fait attention à mon arrivée. C’était la folie, entre ceux qui se préparaient, ceux qui buvaient déjà des verres, et ceux qui faisaient déjà les fous. Une partie était déjà chez Yumi, dont Pascal qui l’aidait pour les derniers préparatifs. Heureusement, Thomas était encore là et gardait un oeil sur les agissements de ses invités.

    Thomas m’a pris sous son aile. Malgré tout, je sentais bien qu’il était toujours un peu en colère contre moi à cause de Noël. Il s’était radoucit, vu que Pascal a emmené Caro.

    Le chalet de Yumi était tout aussi grand et luxueux que celui des parents à Pascal. Peut-être un peu moins bien disposé. Elle invitait rarement du monde chez elle, ses parents n’appréciaient pas trop. Ce soir était une exception. Le gros de la soirée se passait en bas dans le “Bar”. C’était un endroit dédié aux invités. Il y avait une plus petite salle avec une cheminée, et l’autre la grand donnait sur une sorte de salle de lecture-loisir.

    Les pièces du bas étaient remplies de petits lumières multi colores. Ce serait les seuls éclairages de la soirées.

    J’ai tout de suite repéré Pascal quant je suis entrée en compagnie de Julien. Pascal est un beau mec, en plus, charmant, un tantinet dragueur, à la voix posée, légèrement rauque. Il avait des yeux verts fascinants, qui savaient vous fixer avec intérêt et insistance. Ce qui me faisait parfois bredouiller comme une idiote. Il avait l’art de savoir écouter, et un sourire à te faire perdre la mémoire. Ses petites fossettes y étaient peut-être pour quelque chose.

    Il me plaisait beaucoup, mais je n’étais pas la seule. Ce qui me faisait parfois rêver que les autres filles puissent être aveugles. S’il le fallait, je pourrais même leurs crever les yeux? Wah, tout de même pas, je déteste la vue du sang. Mais, si j’étais une petite sorcière, si la sorcellerie existait, je pourrais leur jeter un sort, et elle ne le verrait pas? Ce serait trop super!

    Il avait justement le sourire et semblait s’amuser des plaisanteries de ses potes. Ses copains avaient tous une bière à la main, sauf lui. Il n’aimait pas l’haleine que donnait la bière. Nos regards se sont croisés l’espace d’une seconde, Pascal a aussitôt détourné son regard. Ça m’a blessé, j’en ai fait autant. Merde, est-ce qu’il était fâché? Surement!

    D’habitude, si je ne vais pas vers lui pour lui faire la bise, il vient. Là non. Pascal m’évitait, ça, c’était certain. Ça me faisait trop mal. On ne s’était pas vu à Noël, et là, il n’avait pas l’air vraiment content de me voir.

    J’ai tâché de garder la tête haute, de sourire, mais franchement, le coeur n’y était pas. J’étais en dessous de zéro, gros sur le coeur, et je me sentais si seule. Je ne savais pas vers qui me tourner, et l’horrible impression de n’être proche de personne, de ne connaître personne. J’étais à 2 doigts de fondre en larmes. Dans ce trou infernal, Caroline est venue à mon secours en enfilant son bras sous le mien et en m’entraînant avec elle. Je me suis sentie tellement soulagée.

    On s’est éclipsée dehors un petit moment sous le prétexte de fumer. J’espérais tellement que Pascal en profiterait pour venir nous rejoindre. Mais non.

    • Il faut que je te dise quelque chose...

    Je croyais que j’étais mal, je ne regardais que mon nombril, je n’avais pas remarqué que Caroline semblait elle aussi au bord des larmes. Elle gardait le sourire pour la galerie, au cas où quelqu’un nous regardait. Effondrée, Caro m’a raconté qu’elle avait dormi avec Pascal. Gros coup de canif dans mon coeur déjà saignant. Elle avait espéré qu’il se passerait plus que simplement ronfler l’un à côté de l’autre. Ils se sont embrassé, mais tout à coup, Pascal s’était assis au bord du lit et avait murmuré; “Je suis désolé… Je veux Jane”.

    • Il a dit “je veux Jane”… Ça m’a brisé le coeur… Je veux Jane… La tête entre les mains, il semblait désespéré. Tu ne donnais pas de nouvelles, tu n’es pas venue, tu n’as même pas appelé, et il pensait à toi.
    • Je… Je suis désolée… Je ne savais pas. Il ne m’a pas appelée, rien, alors je ne comprends pas bien. Et tu vois bien comme il m’évite.
    • Ne te fie pas à ça, il se sent seulement blessé.

    J’avais peine à la croire. Peut-être qu’elle essayait seulement de me remonter le moral? Non, peut-être pas. Elle était au bord des larmes, alors une partie devait être vrai. Il avait voulu savoir si elle avait des nouvelles, si on s'était appelé, bref, tout avait tourné autour de moi. Mais elle avait surement mal entendu ou interprété les paroles de Pascal.

    J’étais contente que Caroline reste prêt de moi, c’était rassurant. Sans elle, je me serais sentie complètement seule et perdue au milieu de cette foule joyeuse et prête à faire la fête jusqu’au matin. J’ai passé la soirée presque dans un sorte de coton, coincée dans ma terreur, ma détresse. Comment peut-on se sentir si seule dans une foule pareille? Je crois que c’est ça le pire en fait!

    Au moment de passer à table, je me suis retrouvée à des années lumières de Pascal. Caro était assise en face de lui, à la même table, alors que moi, j’étais à une autre table avec des tas d’inconnus. Super. Qui m’avait joué un tour pareil? J’avais du mal à garder le sourire, du mal à entendre ce qui se disait autour de moi. Apparemment, eux se connaissaient, ou faisaient semblant.

    Tout le monde était assis, et j’avais envie de m’enfuir. S’il y avait quelque personne debout, j’aurai pu filer, retourner au chalet sans qu’on me voit. Mais là, ça se verrait si je prends la fuite. On me regardait de travers, et du coin de l’oeil, je voyais une Jess lumineuse, qui s’accrochait au cou de son petit mari. Et moi, j’avais une crise de timidité, j’étais paumée.

    Mais, je devais partir, rentrer au chalet, revenir plus tard après le dîner, sinon j’allais me mettre à pleurer.

    Courageusement, j’ai été avertir Thomas qui était placé près de Caro, donc presque en face de Pascal. Il a voulu insisté pour que je reste, proposant même de me faire un place à côté de lui. J’avais un gros coup de chaleur et les oreilles en feu. Tout le monde commençait à regarder dans notre direction, ce qui me mettait encore plus mal à l’aise.

    Tout ce que je voulais était m’assurer de trouver les clés du chalet, et ne pas me retrouver à piétiner dans le froid pendant plusieurs heures. Caro a entendu et s’était jointe à Thomas pour m’obliger à m’asseoir. Je ne voulais pas. Je voulais plutôt devenir immédiatement invisible et courir. Est-ce qu’ils ne se rendaient pas compte qu’ils me gênaient?

    Trêve de discussion, je n’en pouvais plus, et les larmes commençaient à se bousculer dans ma gorge et aux bords de mes yeux, alors j’ai tourné les talons pour filer en direction de la porte. Si je devais pleurer, autant le faire dehors. Toute seule. Pas question que je me donne en spectacle devant tout ce monde.

    J’étais en plein mouvement, sourde à tout ce qui m’entourait quant j’ai eu l’impression d’être transportée de force dehors! Quelqu’un m’avait attrapée par le bras et j’ai eu l’impression d’être poussée, jetée dehors!


    Samedi - 29 Décembre 2012 - (363/2012) - Jetée dehors! (2)

    J’étais tellement gênée, les jambes en coton, que je n’avais pas entendu Pascal dire qu’il allait me raccompagner. Faut dire que je faisais tout pour ne pas regarder dans sa direction, et surtout pour oublier qu’il devait m’observer et me trouver ridicule.

    Transportée par le bras, mon cerveau a eu un court-circuit. Je croyais qu’on me fichait dehors! Il a fallu une petite seconde pour que je réalise que c’était Pascal qui m’avait attrapée par le bras. Calmer les battements de mon coeur était une autre histoire. Je ne sais même pas comment j’ai monté les marches des escaliers pour atterrir dehors devant les fenêtres de la salle où j’étais quelques secondes avant.

    Sans prendre de gants, une fureur latente dans la voix, Pascal m’a demandé ce que j’avais, pourquoi je voulais rentrer, puis de revenir dedans. Evidemment, je ne le pouvais pas. Après m’être fait remarquée à dire que je partais, avoir bataillé avec Thomas qui voulait me faire une place à côté de lui, si je revenais, ceux qui étaient à ma table vont penser que je les déteste. Ou tout le monde se dira que j’avais fait tout ça parce que je n’étais pas à leur table. Non merci.

    Pascal m’a dit qu’il aurait bien voulu me raccompagner, question qu’on puisse discuter, mais il ne pouvait pas planter sa femme en plein milieu de la soirée pour me suivre. Et certainement pas s’absenter plus de 5mn. Il n’avait pas besoin de me faire tout un dessin, je le savais déjà.

    Comble de malheur, Thomas et Caro sont venus se joindre à lui pour essayer de me convaincre de revenir. Ridicule. Maintenant ça faisait celle qui faisait du chi-chi pour qu’on fasse attention à elle. Je leur ai dis qu’ils ne pouvaient rien dire pour me faire retourner à l’intérieur. Je voulais rentrer, que je reviendrais plus tard, après le souper, si quelqu’un m’appelait. Et je suis partie.

    C’était pire que ridicule. J’avais les joues qui piquaient et surement les oreilles violettes. J’aurai bien aimé que Pascal me raccompagne, j’aurai voulu aussi lui parler. Est-ce qu’on aurait pu parler? Il avait l’air furieux.

    Au chalet, je suis montée dans ma chambre me cacher la tête sous l’oreiller. Je me sentais mal, tendue, anxieuse au possible et perturbée. Je n’avais pas vu Pascal depuis avant Noël, et les choses se passaient très mal. J’étais moi aussi en colère, il m’avait plantée à Lausanne pour prendre Caroline dans sa famille pour les fêtes. Je ne lui avait pas encore donné les cadeaux minables que je lui avais acheté pour Noël. J’ai remarqué qu’il avait remplacé sa montre par celle que lui avait offert Caro. Ça aussi ça me bouffait. Et on arrivait pas à se parler. Pascal m’évitait.

    Je crois que je me suis endormie après avoir trempé mon coussin de quelques litres de larmes! La sonnerie de mon natel m’a fait sursauté. C’était apparemment le moment de retourner dans l’arène.

    Pascal est arrivé au moment où je descendais les marches pour retourner chez Yumi.

    Nos regards se sont accrochés. Il était évident qu’aucun de nous deux ne voulait être celui qui commence à parler. J’ai dû baster, il était plus fort que moi à ce jeu là. Je l’ai remercié d’être passé me chercher, alors il m’a demandé directement, sans détour, pourquoi je ne l’avais pas appelé, et pourquoi je n’avais répondu à aucun de ses messages. Je n’avais pas d’explications à lui donner, alors j’ai menti.

    Puis on n’avait pas le temps de discuter!!!

    Pascal a tout de même voulu que je lui explique ce qui se passait dans ma tête. Pourquoi j’avais fui pendant le dîner, est-ce que c’était parce que je ne voulais pas le voir, ou parce que je n’étais pas à la même table. J’ai éludé la question, parce que toute ma rage contre lui venait de remonter d’un coup. Alors j’ai encore menti, en disant que je ne m’étais pas sentie trop bien, mal à la tête, et que je voulais me reposer un peu. Maintenant ça allait.

    Je ne voyais que la montre qu’il portait à son poignet. Elle me narguait. Ça n’allait pas du tout, mais si je parlais, ce serait pour lui crier dessus. Pascal a dû deviner que je n’étais pas d’humeur à parler; “Je vois qu’on arrive toujours pas à se parler… Comme d’hab!”.

    Je venais de réaliser qu’il était plus de minuit. Le dîner avait traîné en longueur. Il aurait pu aussi venir plus tôt s’il voulait qu’on parler. C’était le seul moment où on aurait pu, sans personne sur le dos. Chez Yumi, ça n’allait pas être possible. Puis, après, on rentrera sans avoir pu régler les choses, et on ira se coucher comme ça, et j’aurai le coeur tout aussi lourd.

    Ça m’a coupé les jambes. Du coup, je n’avais plus envie d’aller à la soirée. J’aurai voulu me terrer dans un coin et déprimer en paix. Ou peut-être rentrer chez moi, ce serait mieux.

    Flapi, je me suis assise sur le bord du fauteuil près de l’entrée. Pascal m’observait. Aucune tendresse ne transparaissait dans son regard. J’ai détourné la tête. J’avais besoin de réfléchir. Ou est-ce que j’avais déjà trop réfléchi? Ne devrais-je pas plutôt me laisser porter par les évènements et voir où ça va?

    Chassant l’envie de pleurer, j’ai pris une grande bouffée d’air pour bloquer toutes les vannes et les muscles de mon corps et je me suis levée pour sortir.
    Ça ne servait pas à grand chose de discuter de toute façon. Ça va toi?”, Pascal avait l’air concerné, mais je savais qu’il s’en foutait. Puis, j’ai remarqué qu’il avait posé la main à plat sur la porte pour m’empêcher de sortir.

    Donc, il voulait quand même discuter?!


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  • Commentaires

    2
    JaneDo Profil de JaneDo
    Mercredi 2 Janvier 2013 à 00:07
    BONNE ANNEE à toi aussi Akemi-Sama! ;)
    Moi aussi, je pense à toi et je te souhaite des milliers de bonnes choses pour cette nouvelle année
    en amour, santé et beaucoup de sous! hihihi :)
    Oui, les résolutions, j'en ai fait des tas sans jamais les tenir... je suis faible! :(
    Oui, je vais discuter avec lui, promis. J'ai lu ton message vers 22h30... donc, encore le temps de parler avant minuit!!!!

    1
    Akemi-sama
    Lundi 31 Décembre 2012 à 22:27
    Bonne année Jane !Faudrait que tu t'expliques avec Pascal, il n'a pas l'air de comprendre qu'à la base c'est toi qui a une raison d'être fachée. Il faudrait que tu lui dises que tu as passé ton Noel à pleurer parce qu'il t'avait remplacée au pied levé comme ça. Sinon il ne comprendra pas. Ne l'accable pas, n'en rajoute pas, mais dis lui  bien que ce qu'il a fait t'a vraiment fait mal. "Je veux Jane" ? Pourquoi a-t-il emmené Caro alors ? Il peut penser que tu es compliquée mais il ne l'est guère moins.Il faudrait qu'on se fasse un tchat ou des MP. 
    Sinon ça va ? Ton dernier post n'est guère encourageant quant à la suite du déroulement de tes fêtes de fin d'année.Je t'embrasse ma Jane, je pense à toi. Nouvelle année, nouvelles résolutions ? Lol, on sait bien que c'est une utopie ;) Ce n'est qu'un jour après un autre après tout.
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