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Ven - 28 Mai 2021  -  L'angoisse... Elle veut prendre ma place?

Enfin le week-end! C'était prévu, que j'aille chez ma frangine en France avec Tchoy. Pas envie. Je rêvais d'un week-end tranquille. Évidemment, sachant que nos potes se réunissaient chez Thomas et Pascal, fallait que je mette mon rêve pour ce soir sur pause. Vers midi, je suis arrivée chez Pascal, comme prévu.

Il travaillait tout seul à la maison. On a mangé sur la terrasse, puis il s'est remis au boulot.

Natacha serait là ce soir, et je n'avais pas trop envie de la voir. Enfin, plutôt pas envie de les voir, elle et Pascal, faire semblant de rien. Je n'étais pas sûre de pouvoir tenir ma langue. J'avais peur d'exploser, de lui faire une scène et risquer de me ridiculiser.

Comme il faisait beau, ils étaient dans le jardin devant la maison, côté lac.

A vrai dire, je n'avais vraiment pas envie de voir du monde, de me forcer à parler, sourire, rire. Bref, je ne savais pas quoi faire pour éviter ce soir. Pour finir, j'ai décidé de rentrer chez moi. Seul endroit où je pouvais être seule et tranquille. J'avais dis à Pascal que je reviendrais dans la soirée.

Pascal savait que je n'avais pas envie de me joindre à eux. Même failli rester chez moi.

Je me suis réfugiée dans la chambre et les regardais par la fenêtre, à me demander si oui ou non je devais aller le rejoindre dans le jardin. Le soir, il faisait plus frais. Je ne pouvais même pas mettre la télé, et rester couchée dans la chambre. On remarquerait ma présence illico.

Je me suis planquée de justesse quant Pascal est venu chercher un pull pour quelqu'un. Depuis la chambre d'amis, je ne pouvais pas voir dehors. Donc, dès qu'il est ressorti, je suis retournée dans notre chambre. J'avais failli me faire attraper. Je devais me décider; sortir ou rester là!

Pascal est retourner à l'intérieur chercher quelque chose. C'était le moment de sortir de ma cachette et de faire bonne figure, et me mêler aux autres. Avant que j'aie eu le temps de sortir, Natacha a débarqué. J'ai hésité. Si je sortais de la chambre, je serais mise devant le fait.

Elle s'est pendue à son cou, Pascal l'a repoussée gentiment en lui disant de ne pas faire ça.

Quitte à les prendre sur le fait, j'ai choisi de sortir. Tant pis. Je n'ai pas réfléchi plus loin. J'en avais assez. Mais, à part l'air surpris, ils n'étaient pas scotchés l'un à l'autre. Non, rien de ça. Ils n'y avaient rien de louche, à part la tête qu'ils ont faits en me voyant sortir de la chambre.

Pascal a dû penser que je venais de poser mes affaires et que je m'apprêtais à les rejoindre dehors. Je lui ai demandé un pull, parce qu'il faisait froid. Après m'avoir salué en souriant, Natacha s'est éclipsée avec quelques bières. Je n'avais rien vu qui me permettait de tiquer. Pas assez rapide.

Étalé près d'un petit feu qu'on avait allumé dans le barbecue, on buvait et papotait. Natacha m'avait volé ma place près de Pascal. J'étais reléguée sur le côté. Ils étaient cul et chemise, épaule contre épaule, à parler entre eux, se tapaient de l'épaule et parfois ils éclataient de rire... Seuls sur la planète quoi!

J'ai entendu Natacha demander à Pascal de la ramener après. Pourtant, elle était venue d'elle-même, non? Hum, comme la dernière fois? Oh non, je ne me laisserais pas faire.

Caro était fatiguée et elle est partie dans les 1ers. Quant il ne restait plus que Natacha, Michael, Pascal et moi, je suis retournée à l'intérieur me faire un café... et réfléchir. A mon retour, Michael s'est levé pour partir. J'ai failli lui demander de ramener Natacha, mais j'ai attendu.

Hah, j'avais envie de la voir partir, foutre le camp, dégager, mais elle restait plantée là. Pascal lui racontait en gros le week-end dans les Grisons, les longues marches interminables. Ça se sentait que ça lui avait plut. Il aime tout ce qui est physique. Natacha lui posait des questions, faisait mine d'être captivée.

J'étais agacée, mais je gardais le sourire et faisait mine d'écouter.

Puis, comme la dernière fois, elle lui a demandé s'il pouvait la ramener. Cette fois, quoi qu'il dise, j'allais y aller aussi. Avant que Pascal ne dise quoi que ce soit, j'ai dis qu'on la ramènerait avec plaisir. Pascal n'a rien osé dire. Il se rappelait surement que ça m'avait énervée la dernière fois.

Natacha a cherché son regard, attendant une réaction. Pascal n'a pas bronché. Il s'est levé pour aller chercher ses clés. On l'a suivi à l'intérieur. Apparemment, on n'avait pas envie de rester en tête à tête. J'ai pris mon natel, j'étais prête. Hum, l'atmosphère avait changé, c'était chargé.

Plutôt silencieux... Je regardais la main de mon homme posée sur son volant, avec le bracelet en cuir que je lui ai offert autour du poignet. J'adore, je trouvais qu'il le portait si bien. Des tas de pensées s'entrechoquaient dans ma tête; est-ce qu'il caressait son visage avec cette main qui portait mon bracelet?

J'avais vu la voiture à Natacha en arrivant, alors comment ferait-elle pour venir le récupérer? Est-ce qu'elle s'attendait à ce que Pascal me laisse à la maison, comme la dernière fois? J'avais un peu honte de m'être imposée, mais en même temps, je serais devenue folle si je ne l'avait pas suivi.

Natacha a rappelé Pascal, après qu'on l'ait déposée. J'ai tout de suite deviné que c'était elle, à cause du regard de Pascal dans ma direction. Son natel était sur le tableau de bord, et j'ai vu son nom "Nat" s'afficher. J'ai aussitôt détourné la tête pour regarder par la fenêtre.

Pascal s'est dépêché de répondre à l'appel. Je l'ai regardé en souriant. Mais une incendie s'était déclaré dans ma tête, et j'avais chaud. De toute façon, que pouvait-il bien faire? Rien non? Je n'allais pas disparaître d'un coup. Incroyable comme il s'était jeté sur son natel...

Tout mon corps était brulant. J'avais des palpitations, je transpirais. Comment avait-elle osé rappelé, sachant que j'étais à côté de lui? Gonflée! Sûre d'elle peut-être? Qu'est-ce qu'elle avait bien pu dire, pour qu'il réponde qu'il ne pouvait pas? Elle savait pourtant qu'on était pas encore à la maison?

Pourquoi appeler alors que j'étais là? Pour vérifier son emprise sur lui? J'étais enragée et mal dans ma peau. Que faire? Dire quelque chose?

Je n'avais pas envie de rentrer tout de suite, alors on a roulé un peu, sans but. Pascal était fermé comme un coffre. Il semblait perdu dans ses pensées. J'ai posé ma main sur sa jambe. J'étais tendue à cause de l'ambiance. Quant il a pris ma main et posé un bisou dans ma paume, j'ai retrouvé le sourire.

Il m'a souri. Dieu que j'aime son sourire. A quoi pensait-il quant il n'était pas là, dans la voiture avec moi?

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