• 143/14 - Mal de chien!


    Vendredi, 23 mai 2014 - 143/14 - Mal de chien!

    Ce soir encore, Pascal mangeait avec la suédoise, Ingrid. Après leur petit tête-à-tête, ils ont rejoins la bande de copains. Thomas pensait que c’était préférable que je ne le croise pas ce soir. C’était trop tôt, et je risquais de perdre mes moyens. Il fallait que je me prépare mentalement, et être au meilleur de ma forme.

    C’était le début du week-end après tout, je suis trop impulsive, je me voyais mal rester à attendre dans mon coin...

    Thomas avait raison, c’était bien trop tôt. De voir Pascal arriver avec elle, avec son petit sourire de conquérant, m’a descendu le moral en flèche. Et où était donc Karl? En entrant dans le bistrot, elle lui a pris la main, et il n’a rien fait pour l’en empêcher. Je pense qu’il ne s’attendait pas à me voir.

    Ce qui fait que, je me suis demandé si Thomas n’avait pas été chargé de trouver le moyen de me garder à l’écart!

    Ma présence l’a mise mal à l’aise, Pascal n’a pas osé affronter mon regard. J’avais le coeur dans les chiottes avec une énorme brique par-dessus. Pascal s’est mis à la présenter à sa bande, et elle, elle leur faisait la bise toute contente. Incrédule, je fixais Pascal. Il avait le super culot de l’imposer dans notre groupe!

    J’avais drôlement envie de lui sauter à la gorge et de lui refaire son shampoing! Je sentais les yeux de Steven et de la plupart de ses potes me fixer. Sans doute tous assez curieux de voir ma réaction. Et pourquoi ils ne regardaient pas Caroline? Pourquoi moi? Elle était certainement aussi dévastée que moi, non?

    Quant Pascal est arrivé à moi, piquée au vif, je me suis levée pour lui faire face. Me souvenant de ma conversation avec Thomas, je l’ai regardé droit dans les yeux, et malgré ma fierté, j’ai réussi à exprimer un peu de la douleur qu’il m’infligeait. J’ai tourné les talons sans un mot, sans même dire au revoir à qui que ce soit, et je suis partie.

    Dehors, j’ai attendu… J’espérais tellement le voir venir pour me consoler, me rassurer, me dire qu’il m’aime. J’espérais qu’il invente n’importe quoi pour m’expliquer que ce n’était rien, qu’il ne fallait pas que je me fasse des idées.

    Ingrid ne savait pas ce qui se passait, elle nous avait regardé tour à tour, intriguée. Je voyais encore l'expression sur son visage, grhhh. Je pense qu'elle n'imaginait pas créer autant de remu ménage.

    Steven a été dégoûté par l’attitude Pascal, dégoûté de voir ce qu’un mec est capable de faire à une fille avec qui il avait partagé tellement de choses, juste pour le cul d'une autre.

    • Dis mec, ça fait depuis combien de temps que tu connais… Ingrid, c’est ça?
    • Heu… une semaine.
    • Ha! Une petite semaine... Et tu sors avec Jane depuis combien? 5ans?
    • 5 ans…
    • Oui, plus de 5ans… Huh huh, et tu te ramène ici, main dans la main, avec cette… fille! Waouh, on peut dire que tu sais apprécier les femmes qui partagent ta vie! C’est écoeurant. Tu ne crois pas que tu aurais dû la suivre pour au moins t’expliquer là? Sur ce, je vous dis bonsoir, je préfère m’en aller.

    Personne n’avait interrompu Steven. Et certainement pas Thomas. Gêné, ils ont tous détournés le regard. Et Pascal s’est senti très mal à l’aise. Bien fait!

    J’étais déçue de voir que c’était Steven qui m’avait suivi et pas Pascal. A tel point que j’avais envie de lui dire de s’en aller, parce que Pascal pensera qu’il n’a pas besoin de se casser le cul, vu que je n’étais pas toute seule. Rhhh. Mais, en même temps, c’était gentil.

    J’aurai pu rester là aussi longtemps qu’il le fallait, ou peut-être pas. J’aurai l’air stupide. Je n’aurai vraiment pas dû venir. C’est clair que la vie continue, qu’il fallait que Pascal continue sa vie, mais putains, ça fait drôlement mal de voir à quel point on est si soudainement rayée de la vie de celui qu’on aime.

    Clac, en une seconde, dégage de là, et par ici la nouvelle pouffe qui ne le connait pas. Et même, quant c’est une pouffe qu’il ne verra qu’une fois, ils sont prêt à te marcher sur la tête et t’écraser au passage. Pourquoi? Pour la tirer? C’est lamentable, et ça me blesse encore plus d’en souffrir.

    Ce qui fait aussi très mal, c’est le fait qu’un homme ne pense jamais au “timing”. On ne laisse pas une fille partir comme ça, sans la suivre pour s’expliquer. Ils pensent toujours avoir le temps ou attendent bêtement que ce soit nous qui revenons sur le sujet. Ça m’énerve grave.

    Steven a proposé qu'on aille chez lui et passer la soirée à se goinfrer de pop-corn devant un film comique. Je trainais les pieds. D’abord, je ne voulais pas, et j’espérais toujours voir Pascal passer la porte.

    Et enfin, mes prières ont été exaucées, Pascal a enfin réussi à trouver le courage de sortir me parler. Il a voulu que Steven nous laisse, mais Steven n’en avait pas envi. Et je crois que c’était pour l’emmerder que j’ai refusé que Steven s’en aille. S’il avait quelque chose à dire, il n’avait qu’à le faire devant Steven.

    En plus, Thomas me conseillerait de ne pas lui parler; “tu dois lui couper l’herbe sous les pieds, éviter qu’il ne cherche à se donner bonne conscience, et il passera le reste de la soirée à penser à toi, à ce qu’il t’a fait”. Alors, je crois que je devrais m’en tenir là, et m’en aller tout de suite.

    Ne pas le laisser me baratiner. Je ne devais pas lui parler. J’étais contente de voir que ça le mettait mal à l’aise, et j’ai compris pourquoi quant Steven m’a expliqué ce qui s’était passé après mon départ. Comme rien ne sortait de sa bouche, et qu’il semblait chercher ses mots, triste, les yeux remplis de larmes, j’ai secoué la tête et je l’ai planté là pour partir avec Steven.

    j’étais triste, mais je ne voulais pas me liquéfier devant Steven. Ce n’était pas à lui de supporter les rivières de larmes que j’avais à verser. Je pourrais le faire plus tard chez moi, quant je serais seule.

    C’était la première fois que je m’étais les pieds chez Steven. Pas mal pour une retraite de célibataire. Finalement, Steven est très sympa, adorable même. On s’est vautré sur son canapé, les pieds sur la table et on a regardé des films. Il m’a fait quelques drinks, La boisson m’a fait oublier mes peines, et j’ai bien rigolé.

    J’imagine qu’il espérait peut-être plus, comme peut-être que je passe la nuit avec lui, mais la reconnaissance à des limites. Et le chagrin d’amour, pleurer pour un autre homme n’est pas vraiment ce qu’on peut appeler un “aphrodisiaque”. C’est pas très sexy. En tous cas moi, ça ne me stimule pas.

    Après l’avoir planté devant le bar, Pascal a essayé de m’appeler une heure plus tard… Pourquoi avoir attendu une heure entière? C’est nul.


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