• Week-end transformé en enfer!  (2)
    Samedi 5 février 2011 - (036/11)

    Petit moment de silence, chacun plongé dans ses pensées ou plutôt plongé dans un puits de doutes. J’étais contente quand même qu’il ait pris le temps de venir me parler, même si c’était à travers une porte fermée. Contente de sentir qu’il avait voulu rester avec moi, malgré la présence de cette autre fille.

    • Jane?
    • Oui...
    • Pourquoi?
    • Pourquoi quoi?
    • Thomas... Est-ce qu’il te rend heureuse? Est-ce que tu l’aime? On dit que, quant on aime quelqu’un, on veut son bonheur, ben, c’est de la foutaise, que des mots pour se faire mousser la tête... Ça me rend fou de voir que tu as l’air plus heureuse avec lui... Ça m'enrage de vous voir ensemble, je peux pas le nier! Ça me donne envi d’exploser, et j’avoue que par moment, j’ai envi de te faire souffrir comme je souffre!
    • Oh!
    • Vous allez bien ensemble, vous êtes mignons tous les 2... Hum, de le dire, ça me fait monter la rage là!
    • Pascal... Tu sais, je n’aimerai jamais personne comme je t’aime...
    • Ouais, ça me fait une belle jambe! Je ferais mieux de me calmer... Heu... Attend... Comme je t’aime et pas; comme je t’aimais? C’est exprès? Tu as utilisé le présent, pas le passé?

    J’ai entendu une porte et tout de suite après la voix de Nina. J’ai juste entendu un petit "chit" de la part de Pascal et je l’ai entendu se lever précipitamment... Notre conversation venait de s’interrompre brutalement.

        •    Qu’est-ce que tu fais?  (Nina)
        •    Rien... Ha! On discutait un peu, c'est tout!  (Pascal)
        •    Je n’arrive pas à dormir...  (Nina)


    Ils sont descendu au rez. Curieuse, je me suis faufilée vers le balcon qui surplomb le rez. Ils s’étaient installés vers la cheminée, je pouvais les entendre parler. Pascal avait certainement ravivé le feu, parce que la cheminée se donnait à fond. De temps en temps, il jetait un coup d’oeil par dessus son épaule. Hum, se doutait-il de ma présence?

    Sur le canapé, elle était allongée dans ses bras et ils discutaient en se faisant des bisous. Est-ce que c’était le même homme qui, quelques minutes plus tôt, avait de la peine à résister à l’envie de me sauter dessus?

    Nina voulait qu’ils passent la nuit ensemble, elle le cherchait. Je crois qu’il n’en avait pas trop envi, je le connais assez pour reconnaître les signes. Elle cherchait aussi à comprendre le fond des excuses qu’il lui avait donné pour faire chambre à part. Ils étaient venu si loin pour être tranquille, elle trouvait que c’était pénible de devoir me supporter, qu’ils auraient mieux fait de rester en Allemagne. C’était moi ou Thomas! Pascal lui a expliqué qu’il ne se sentait pas à l’aise, parce qu’il ne voulait pas que je le prenne mal. Elle s’en fichait, après tout, c’était fini non? J’étais l’ex, et je sortais déjà avec quelqu’un d’autre, alors elle ne comprenait pas.

    Pascal lui a expliqué, qu’on ne s’était jamais affiché, rien qui aurait pu le mettre mal à l’aise, alors il voulait en faire autant.

    Alors qu’ils discutaient, elle s’était mise sur lui, a enlevé son pull et s’est penchée pour l’embrasser. Elle n’avait rien sous son pull. Elle a enfilé ses mains sous son t-shirt. Grrrhhh, j’avais envie de lui couper ses pattes avec lesquels elle osait toucher sa peau. Fallait que je me reprenne, si je ne voulais pas voir ça, je n’avais qu’à aller me coucher. J’étais sur le point de le faire quant Pascal lui a dit; Pas ici... Jane pourrait descendre. Hum, voilà ce que je devais faire!!! Alors elle s’est levée pour le tirer par la main pour monter. Pascal pensait que ce n’était pas une bonne idée non plus.

    Hihihi, il ne voulait pas, alors il a prétendu qu’il ne se sentait pas à l’aise de me savoir à 2 pas. Cette fois c’en était trop pour la miss, énervée elle a arraché son pull qui traînait sur la table du salon, l’a remis en lui disant qu’il commençait à l’énerver avec la Jane, que leur week-end était foutu à cause de moi.

    Je me suis dépêchée de ramper jusqu’à ma chambre. Avant de me glisser à l’intérieur et de fermer la porte, je l’ai entendu lui demander s’ils ne pouvaient pas rentrer le lendemain, ou même ce soir. Elle n’en pouvait déjà plus???

    Zut, non... Je ne voulais pas que Pascal s’en aille. Je n’ai pas entendu sa réponse, mais il me fallait trouver le moyen de le faire rester coûte que coûte.

    Puis... Après réflexion, je me suis demandée si je n'étais pas tombée sur la tête? Est-ce que j’oubliais Thomas? J’essayais de m’encourager à lâcher prise, mais rien à faire, je savais au plus profond de moi que, je ne le voulais pas vraiment. Je dois être accro à la souffrance morale ou mazo, c’est sûr.

    Ils se sont disputés. Nina lui faisait une petite crise de jalousie. 1er soir, pas mal. Si je voulais foutre en l’air leur séjour, j’avais peut-être réussi. En même temps, je réalisais qu’ils étaient plus engagé que je ne le pensais, pour qu’elle ose lui faire une scène. On ne fait pas de scène quant on sait pas où on en ait!

    Elle pensait qu’ils auraient pu aller dans un hôtel quelque part ailleurs, en Allemagne, au lieu de s’expatrier pour éviter son beau-frère, et devoir se taper la nana du beau-frère. L’un dans l’autre, pour elle, ça revenait au même. Pascal ne disait pas grand chose, je pense que sa petite crise ne devait pas l’amuser et qu’il devait la voir avec d’autres yeux. Enfin, c’est ce que j’espérais.

    Merde, 4h du matin, et on ne dormait pas encore!!!!!

    J’ai entendu encore des bruits de portes, mais je n’osais plus bouger de ma chambre. C’était de ma faute s’ils s’étaient engueulé, alors autant ne pas en rajouter et l’énervé. Qu’elle s'énerve, je m’en fichais, mais je ne voulais pas que Pascal soit énervé contre moi.

    J’ai mis long avant de m’endormir. Je me suis couverte les oreilles par prudence. Pfff, dur de dormir avec les oreilles en feu. J’avais de grosses crises de chaleur, peut-être les nerfs. Bouillante, transpirante, 1h plus tard, j’ai écouté, tout avait l’air silencieux, alors j’ai ouvert les fenêtres. Je crevais de chaud. Je n’ai pas beaucoup dormi et pas très bien non plus.

    Samedi matin, vers les 11h; j’ai entendu les 1ers bruits de la matinée. Je ne sais pas qui, mais je n’ai pas voulu me lever, j’avais la tête dans le cul, complètement naze. D’ailleurs, mon miroir était d’accord. Après ces longues heures sans sommeil, j’avais décidé de faire un effort pour participer et ne pas rester en retrait comme hier soir.

    Vers midi, je suis descendue, ils terminaient de déjeuner. En descendant vers la cuisine, j’ai entendu Nina insister pour qu’ils retournent en Allemagne, Pascal n’en avait pas envi. Quant elle m’a vu arriver, elle a voulu partir, apparemment, ils avaient prévu quelque chose. J’ai dit bonjour à tous les 2 et Pascal m’a servi mon mug de café. Elle a remarqué son geste et a foncé les sourcils. Pascal m’a proposé de les accompagner, ils avaient prévu d’aller visiter la station, monter sur les pistes pour grignoter quelques choses et peut-être faire un tour en ballon.

    • Ah, c’est juste, Nina n’est jamais venue à Gstaad? C’est la 1ère fois que tu viens, hein?

    J’essayais d’être sympa, ça l’a prise de court, et elle m’a répondu à contre cœur. Pascal l’a remarqué. J’ai fait remarquer que je n’avais jamais, non plus, visité la station. Nina a expiré lourdement, exaspérée. Elle a dû penser que j’allais les coller, ben non. Visiter la station ne me tentait pas des masses, j’allais pouvoir en profiter pour dormir un peu plus. Après tout, tant qu’ils seront à l'extérieur, ils ne pourraient pas se sauter dessus.

    Pascal a insisté pour que je les accompagne, pour finir, en voyant que ça ne servait à rien, et que plus il insistait, plus ça avait l’air d’énerver Nina, j’ai fait celle qui ne voulait pas à cause d’elle. Petite vengeance. Pascal a proposé de m’appeler plus tard, pour savoir si je voulais qu’il passe me prendre, suivant ce qu’ils faisaient. Là, j’ai accepté. Avant de partir, il m’a demandé si j’avais déjà appelé Thomas. Ben non. J’avais oublié. Alors, il m’a rappelé ma promesse de ne rien lui dire.

    Dès qu’ils ont tourné les talons, j’ai été me replonger au lit.

    Vers les 15h, Pascal m’a appelée pour savoir si ça me tentait un tour en traineau ou un survol de la station en ballon. Non. Le traineau, c’était plutôt un truc pour les amoureux, alors le ballon peut-être? J’ai voulu savoir combien de temps ça prenait, env. 1h30, donc ils ne seront pas rentré avant 17h. J’ai prétendu que je voulais les laisser tranquille, que j’étais aussi sortie faire un tour, que je ne serais pas rentrée avant 17h non plus. C’était juste une excuse pour ne pas y aller. Le traineau, on ne l’avait jamais fait les tous 2, et voilà qu’il y allait avec elle? Pfff, l’idiot. C’était impardonnable.

    Je suis sûre qu’elle n’écoutait pas, parce que Pascal a insisté que j’étais toujours la bienvenue. Qu’il ne fallait pas? Qu’est-ce qu’il a encore voulu dire? J’avais oublié mon décodeur, alors si on ne me dit pas les choses clairement!!! Je me suis donc installée confortablement près de la cheminée pour lire. Je pensais être tranquille jusqu’aux env. de 17h...

    Quelle ne fût pas ma surprise de les entendre rentrer 10mn plus tard!!!

    Prise de cours, j’ai foncé me planquer dans l’attique. Merde. Je ne m’attendais pas à ce qu’ils décident de rentrer au chalet. J’ai regretté d’avoir dit que je ne serais pas là, parce qu’apparemment, ils n’attendaient que ça!

    Et ils en ont profité! L’heure qui a suivi a été un calvaire pour moi. Horrible, j’entendais tout. Et ils s’en sont donné à cœur joie. Je ne m’attendais pas à ça de la part de Pascal en fait. Dire que j’avais pensé que Caro était bruyante, mais c’était parce que je n’avais pas entendu Nina! A comparer, je suis muette. Les larmes ruisselaient sur mon visage, je lui en voulais, je le détestais à mort. Je me suis promise qu’il ne me touchera plus jamais. J’étais révulsée, je tremblais de la tête aux pieds.

    Il devait vraiment la désirer pour y mettre autant de vigueur...

    C’est impossible d’expliquer la douleur et toutes les images qui nous passent par la tête, ni cette impression de mourir un peu à chaque seconde! Comme une morte vivante, vacillante, je suis descendue au rez. J’entendais encore les bruits qui provenaient de la chambre. Normal, ils se croyaient seuls. Impossible d’arrêter mes tremblements. Je ne savais pas si j’arriverai à lui pardonner un jour.

    Pascal est descendu en caleçon pour aller chercher, je ne sais quoi, à la cuisine, il a été surpris de me voir. A ma tête, il a tout de suite su que j’avais tout entendu. On s’est regardé, sans un mot. Un instant bloqué dans son élan, son air content de lui a disparu instantanément. Il a eu l’air de vouloir dire quelque chose ou de venir dans ma direction, mais que dalle, je ne voulais pas lui parler, ni le voir d’ailleurs.

    Je me suis levée pour remonter m’enfermer dans ma chambre. Il est resté planté au milieu des escaliers et a voulu m’arrêter quant je suis passée à côté de lui. Je lui ai arraché mon bras. Tsss, qu’est-ce qu’il me voulait encore? Qu’est-ce qui aurait bien pu dire pour tout effacer? Rien. Rien de rien. Et je ne voulais pas qu’il me touche avec ces mains qui avaient bidulés une autre fille.

    Je les entendais parler, ils étaient dans la chambre d’à côté, celle de Pascal. Il s’habillait et Nina lui prenait la tête. Elle pensait que si j’étais sans gêne et que si j’avais le culot de venir frapper à sa porte aussi tard dans la nuit, comme hier soir, c’était de sa faute, parce qu’il ne faisait rien. Pascal lui demandait de baisser le ton, mais elle a continué; elle tenait à ce qu’il mette les choses au clair avec moi et tout de suite.

    Pascal a eu le culot de débarquer dans ma chambre. Non mais! Mon sang n’a fait qu’un tour. L’appréhension? Peut-être que je me doutais de ce qui allait sortir de sa bouche? Je sais pas mais, mes poils étaient au garde à vous. J’avais raison.

    C’était pour me dire que, Nina et lui sortaient ensemble, qu’il pensait qu’il devait me le dire.

    Les larmes sont montés d’un coup, j’avais froid et chaud, les oreilles brulantes. Je ne voyais pas ce que j'aurai pu dire, ou parce que, quoi que j’aurai eu à dire, ce serait sorti au milieu de mes pleurs. Je l’ai regardé droit dans les yeux, si mes yeux avait été des missiles, Pascal serait mort. Calmement, malgré les larmes, j’ai été ouvrir la porte pour qu’il dégage de ma chambre, je n’avais rien à lui dire. Et j’ai pleuré.

    Pascal n’arrêtait pas de me blesser, c’était une chose après l’autre, ça n’arrêtait pas... Avant les fêtes, il m’a planté une dague dans le cœur, soit-disant pour consolider son mariage, et voilà qu’il sort avec une autre nana, et cette fois, juste avant une autre fête; celle des amoureux. Il ne m’avait pas plaquée pour renforcer son mariage, c’était simplement qu’il avait rencontré quelqu’un d’autre, qu’il en avait marre de moi. Il ne m’avait jamais aimée pour me faire des trucs pareils, c’était pas possible.

    Malgré mon chagrin, j’étais furax aussi. C’était clair qu’il jouait avec moi. Hier soir, il m’avait fait croire qu’il avait encore des sentiments pour moi, ici même, dans ma chambre, mais tout ça n’était qu’un jeu pour lui. Après, il s’est tourné vers elle, pas vers moi. J’en pouvais plus. Trop mal. Je le déteste. Je ne supporte plus de le voir.

    J’étais au summum de la rage et de la peine, et soudain, ses bras se sont refermés sur moi. Je me suis laissé aller contre lui 1mn, puis la raison m’a secouée.

    Qu’est-ce qu’il faisait là? Je ne l’avais pas entendu rentrer! Encore un petit jeu? Pour voir ce que j’allais faire, si j’allais à nouveau lui ouvrir mon cœur pour qu’il puisse le piétiner encore? Va chier! Je l’ai repoussé en lui disant d’aller retrouver sa chère Nina et de me ficher la paix.

    • Ne me repousse pas... Je ne comprend pas pourquoi tu le prend comme ça, t’es avec Thomas... Qu’est-ce que tu veux que je fasse? Comment j’aurai pu te le dire sans que ça te fasse de la peine?
    • Fou le camp. Je veux pas te voir, ni t’entendre. Laisse moi.
    • Explique moi, parce que là, je suis largué. Je ne m’attendais pas à une telle réaction.
    • Va-t-en Pascal. Je t’en prie, laisse moi. Ne me fais pas répéter encore stp. Fou le camp... DéGAge de là.

    J’en pouvais plus. J’avais mal partout, jusqu’à la pointe des poils de mon corps. Je voulais juste qu’il disparaisse de ma vue.

    • Qu’est-ce que tu veux que je fasse?
    • Tu te répète, alors fiche le camp. Je ne sais pas dans quelle langue te le dire; DÉGAGE! Nina doit t’attendre et si elle te trouve ici, c’est encore moi qui va en prendre plein la tête.

    La haine avait pris le dessus, les larmes coulaient toujours, mais les hoquets de pleurs avaient cessés. Plus calmement, je me suis levée pour aller lui ouvrir la porte encore une fois, mais surtout pour m’extirper de ses bras qui me brûlaient maintenant, plus qu’autre chose.

    • Ok, maintenant ça suffit. Tu me parles oui ou merde.
    • Alors, ce sera merde!

    Il a refermé la porte, attrapée par le bras et m'a fait asseoir sur le lit. J’avoue qu’il m’avait prise par surprise. Jamais personne n’aurait osé réagir comme ça avec moi, quant je suis dans un de mes épisodes de folie furieuse. Jamais. D’habitude, ça fait battre en retraite et on me laisse tranquille. Ça m'a prise de court et rien de plus pertinent ne me venait à l’idée.

    • T’es drôle toi... Jamais tu n’a laissé tombé quelqu’un pour moi. Je connais toutes tes parades. Quant tu étais avec Layne; le pauvre, tu ne pouvais pas lui faire ça! Alors, pour ne pas faire de peine au pauvre Layne, tu m’as mené en bateau pendant des semaines... Je devine qu’avec Thomas, c’est la même chose. Si je te demandais de le plaquer, tu le ferais? Noooon! Surtout ne pas faire de peine au pauvre Thomas, hein? Je te rappelle que c’est quand même toi qui a choisi!

    Je ne savais pas quoi dire, la mine boudeuse, la seule chose à laquelle je pensais c’était, que je ne voulais pas le voir, que j’en avais rien à foutre de ce qu’il pouvait bien baragouiner, décidée à ne pas déserrer les dents, sauf pour lui dire encore de dégager. Pascal a continué à énumérer les fois où je l’avais fait passer après les autres sans penser à la peine que je pouvais lui faire.

    • C’est pas vrai... Je te rappelle que je t’ai choisi toi et pas Layne, et à Halloween, je l’ai planté pour toi. Pourtant, il n’avait rien fait pour mériter que je...
    • Rien fait pour mériter? Tu te fou de ma gueule j’espère? S’il y a bien quelqu’un qui le méritait, c’était bien Layne! De toute façon... Oui, t’as raison, je me rappelle... Mais comme je disais, de toute façon, je t’avais laissé le choix dans ma lettre, tu n’avais qu’un mot à dire... Et tu as choisi Thomas... Pas moi, Thomas! De toute manière, vous les filles, vous aimez les sales types, alors je peux en faire autant. Je peux aussi être un sale type!
    • Quelle lettre?
    • Quelle lettre? Celle que j’ai laissé à Thomas, celle où je me suis laissé allé à te dire ce que je ressentais. Celle à laquelle tu n’a jamais jugé utile de répondre!
    • Jamais reçu de lettre. Thomas ne m’a rien donné de ta part.
    • D’accord... Bref! On va pas aller sur ce terrain.
    • Ah oui, comme quant tu as dis vouloir donner une chance à ton mariage? C’est avec cette Nina que tu pratique la remise en forme de ton mariage? Oh non, suis-je bête, c’était juste pour me larguer! Tu n’avais pas besoin de chercher une tonne d’excuses pour ça.
    • C’est pas vrai, et voilà qu’on se prend la tête! Quel week-end de merde!

    La Nina a frappé à ma porte, elle cherchait Pascal. Des éclairs de fureur ont traversé mon regard.

    • Puis, c’est quoi comme nom pour une allemande; Nina?
    • Je te laisse... Je crois que ça nous mènera nulle part cette discussion.
    • Oui... surtout vite une excuse pour courir la retrouver, pas besoin de faire tout un cirque, vas-y!

    J’avais appelé Thomas entre temps, il s’emmerdait ferme. Il n’avait pas réussi à mettre la main sur Pascal. J’aurai peut-être dû lui dire d’arrêter de le chercher, ce n’était pas cool de le laisser dans le noir. Il avait passé la soirée à faire la navette entre les 3 appartements. Il pensait que peut-être Pascal était parti en week-end ailleurs avec l’autre fille. Il était passé à son appart, avait sonné et n’avait eu aucune réponse. Il avait renouvelé l’opération à plusieurs reprises sans succès. La seule qu’il avait réussi à trouver, était Caro, alors ils s’étaient donné rendez-vous le soir pour dîner et discuter.

    J’aurai aussi dû réfléchir à ce que j’allais lui dire avant de l’appeler. Mon silence l’avait inquiété, il s’était demandé pourquoi je n’avais pas répondu ou rappelé plus tôt. Il a voulu savoir ce que j’avais fait. Pour ne pas mentir, je lui ai dit que j’ai été chez lui pour sentir sa présence, qu’il me manquait. J’ai immédiatement pensé qu’il avait deviné que je n’étais pas chez moi, mais j’ai détourné ses questions pour ne pas lui dire que j’étais au chalet en changeant de sujet dès que j’avais l’impression qu’il revenait à la charge.

    Je n’osais plus sortir de ma chambre, je ne voulais pas voir Pascal et je voulais qu’il sache clairement que je faisais la tête. Mais à quoi cela servirait-il? S’il s’en allait ou s’ils sortaient sans moi? Je me suis endormie, j’étais crevée et j’avais mal à la tête.

    Vers 19h30, Pascal est venu frapper, et n’obtenant pas de réponse, il est entré pour me réveiller. Ils avaient l’intention d’aller manger dehors, puis de prendre un verre quelque part et voulait savoir si je venais aussi. Zut, avec tout ça, j’avais oublié d’aller faire de petites courses pour manger. Merde, et je l’aimais tant... Si seulement je pouvais me serrer contre lui... Il a tout de suite senti que j’avais de la fièvre. Il a proposé qu’on reste au chalet et qu’on n’avait qu’à commander. Ils étaient déjà prêt tous les 2 et n’attendaient que sur moi.

    Hm! Le culot... Après tout ça, il agissait comme s’il ne s’était rien passé, s’inquiétant de mon état! J’avais mal au cœur, presque la nausée, et mon mal de tête n’avait pas disparu. J’étais down quoi. Je lui a dit de ne pas compter sur moi, ils n’avaient qu’à faire comme si je n’étais pas là.

    • Reste, stp...
    • Jane, je ne peux pas... Nina m’attend...

    J’avais flanché, je suis trop faible! Je m’étais accrochée à sa chemise. Ridicule. Je m’en rend compte maintenant, mais que pouvais-je faire d’autre, je ne voulais pas le perdre.

    Il s’était levé comme s’il avait une bombe où il était assis, il me dévisageait d’un air triste. Enfin, c’est ce que j’ai pensé. Puis il a répété qu’il ne pouvait pas et voulait savoir si je venais ou si je préférais qu’on reste au chalet. J’ai dit que je ne me sentais pas assez bien, que je préférais rentrer chez moi. Il n’a rien dit et il est parti. Pfff, je ne comptais vraiment plus pour lui!

    Là dessus, j’ai décidé que c’était assez. J’avais fait tout ce que j’avais pu, j’avais tout essayé, je m’étais même ridiculisée à mort. Assez. Je n’en pouvais plus. Il était temps pour moi de tirer ma révérence.

    Pascal a voulu m’empêcher de partir...

    Ils étaient allongés tous les 2 sur le canapé, comme un couple de siamois. Ça aussi, je croyais que ce n’était qu’avec moi, quelle erreur. J’ai été récupérer mon livre et Pascal a cru que j’avais enfin décidé de les accompagner pour aller manger au resto. Ben voyons! Comme 3ème roue du char? Quant il a compris qu’en fait j’étais en train de partir, il m’a poursuivie pour m’arracher les clés.

    Le nul. Il ne devinait pas que c’était trop tard?

    On ne s’est pas vraiment bagarré, mais, après les clés, il m’a arraché mon sac, barré le passage, a prétendu que je n’étais pas assez bien pour conduire, etc. Au bout d’un moment, Nina lui a dit de me laisser partir, j’étais une grande fille, je n’avais pas besoin de lui pour décider à ma place. De quoi je me mêle, mais bon! Pascal a insisté, il voulait que je reste, qu’on parle. Je n’avais strictement rien à lui dire et je n’en avais rien à foutre de ce qu’il pouvait bien avoir à me dire. C’était trop tard, je voulais rentrer.

    • Pascal, laisse là faire ce qu’elle veut! Ta façon d’agir avec Jane est bizarre! Elle est encore amoureuse de toi, et ta façon d’agir ne fais que lui donner de faux espoirs, c’est pas net!  (Nina)
    • De quoi je me mêle?  (moi à Nina)
    • Tu es pathétique!   (Nina à moi)
    • Et elle m’insulte en plus...  (moi)

    Pascal s’est pris la tête en les mains... Calmement, je lui ai demandé de me rendre mes clés, que j’avais mal à la tête et que je voulais juste rentrer. Narquoise, je lui ai dit que je les laissais tranquille, qu'il devrait être content, ils pourraient reprendre leurs exercices. Pascal a blêmi.

    Comment? Il ne se doutait pas que je les avais entendu? Pfff! Quel cinoche!!!

    Butée, je ne voulais rien savoir, pas question que je reste 1mn de plus. Pascal étant aussi têtu pour moi, j’ai fini par me calmer. De toute manière, je me foutais pas mal de ce qu’il voulait me dire, je voulais bien lui accorder 5mn, ensuite je me barre.

    Je me suis assise sur le bras du fauteuil le plus proche de la porte et j’ai attendu. Moi, je n’avais rien à dire, alors s’il voulait discuter, c’était à lui de se lancer. Toujours blême, il s’est assis et s’est pris la tête dans les mains. Moi, je regardais ailleurs, je n’avais pas envie de le regarder, surtout quant il agissait comme ça, ça risquait encore de me faire fléchir, et je n’en avais pas l’intention.

    Après des secondes interminables, il a enfin émis quelques mots. Je n’ai rien trouvé à répondre, pour moi, ce n’était que de la foutaise.

    • Je ne veux pas que tu partes... Je n’ai jamais voulu...  (Pascal)
    • Laisse la partir.  (Nina)
    • Je t’en prie, ne te mêle pas de ça!  (Pascal)
    • Comment? Elle est venue exprès nous foutre en l’air le week-end, et elle veut enfin se tirer, alors laisse la partir!  (Nina)
    • Jane, je t’en prie, reste... Je suis désolé pour tout... Je n’ai pas envi de te voir partir, alors reste.  (Pascal)
    • Trop tard!  (moi)

    Nina nous regardait l’un et l’autre, mais surtout lui. Elle n’en croyait pas ses oreilles. Moi, je continuais à regarder ailleurs. J’avais de petits pincements au cœur, j’aurai voulu pouvoir passer sur tout ça et avoir le courage de lui répondre, de le regarder, mais je savais que je ne pouvais pas. Même si je flanchais 1mn, tout me reviendrait aussitôt en tête, et la fureur reprendrait le dessus.

    • Trop ambigüe tout ça! Tu n’es plus amoureux d’elle, c’est toi qui me l’a dit, et tu continues à la traiter comme un bébé qu’on doit protéger de la réalité?  (Nina à Pascal)
    • Reste en dehors de tout ça.  (Pascal à Nina)
    • Je t’ai écouté, je peux avoir mes clés maintenant? (moi)
    • Jane... Je t’en supplie...  (Pascal)
    • Pascal? J’aimerai savoir ce qui se passe?  (Nina)

    Hum! La seule phrase qui me traversait la tête était; “Va te faire foutre”. Pascal s’est approché, j’ai pensé que c’était pour me donner mes clés, alors je n’ai pas bougé, mais il a essayé de me prendre la main. Je l’ai retirée violemment. Ça m’a picoté comme s’il m’avait brûlée, je ne voulais pas qu’il me touche.

    • Tu m’expliques?  (Nina à Pascal; sa voix était quelque peu hystérique).
    • Y a rien à expliquer, rien de sérieux, une aventure tout au plus.  (Pascal)

    Dans ces moments là, je n’agis pas avec du sang froid, la rage m’inonde tellement que j’ai de la peine à redescendre. Impossible de me contrôler. Il n’avait qu’à continuer son week-end en amoureux avec sa planche à pain, ça ne me regardait pas.

    • Jane, reste... Je t’aime, tu le sais, alors je t’en prie reste. On pourrait parler, tu veux bien?  (Pascal)
    • Comment? Tu te fou de ma gueule? Tu as dis que tu n’éprouvais plus rien pour elle, ni pour ta femme d’ailleurs!  (Nina)

    Fâchée, Nina avait ramassé ses pompes et elle a foutu le camp à l’étage. Elle devait fulminer et devait l’attendre de pieds ferme! Je sais bien que j’aurai dû me calmer et au moins lui accordé une chance de s’expliquer, mais je trouvais que j’en avais assez fait. Il aurait dû se réveiller plus tôt. Maintenant, rien ne pouvait reculer le temps, ni rien effacer, alors basta. Moi, je signe ma sortie. Je voulais mes clés c’est tout.

    • Je n’ai jamais cessé de t’aimer, même pas 1mn.

    Hooooh, trop belle occas pour que je ne l’attaque pas! Et j’ai frappé en dessous de la ceinture.

    • Oh! Vraiment? Bla-bla-bla... Même quant tu étais en train de lui faire sa fête? Attend.. A quel moment exactement de la minute est-ce que tu m’aimais? In or out? Quant tu l’a déshabillais tu m’aimais aussi? Allé, dis moi quant et où tu m’aimais?

    Pascal est devenu tout pâle avec les joues en feu. Pfff, quoiqu’il fasse, ça ne me concernait plus. Il n’avait qu’à se débrouiller avec sa louise, celle qu’il avait préférée à moi, celle avec qui il m’avait fait souffrir. Chaque kilomètre qui m’éloignait de lui était comme une bouffée d’air frais, j’avais hâte d’être à la maison.

    Pascal a commencé à me harceler par téléphone, pour finir, je l’ai coupé. Il m’avait laissé des messages pour dire qu’il passerait chez moi, j’ai juste répondu que je n’y serais pas. Point final.

    J’ai pensé appeler Layne pour passer la soirée avec lui, mais si Thomas venait à le savoir, il se fâchera. Alors, pour être sûre d’éviter Pascal, j’ai été me réfugier chez Thomas. Pascal ne pensera pas à me chercher là-bas, d’autant plus qu’il ne voulait pas qu’on sache qu’il était en Suisse!

    J’ai parlé avec Thomas avant qu’il n’aille à son souper avec Caro, je lui ai dit en riant que j’étais chez lui. Je crois que ça lui a fait chaud au cœur de me manquer autant. S’il savait... Puis j’ai baissé les stores dans sa chambre, et je me suis plantée devant la télé avec mon ordi.

    Ciel, je me rends compte que je m’étale trop, j’écris trop, j'y mets trop de détails inutiles, parce que c’est trop frais. C’est arrivé il y a 2 jours, les détails sont encore gravés dans ma mémoire. D’habitude, j’écris tout en gros, le brouillon, et comme j’ai le temps, je me donne la peine de résumer. Là, avec tous les détails, j’ai dépassé les 10 pages A4, pfffff, et ça aurait pu être encore pire! En plus, je me répète sans arrêt. Bon, au moins, même si je perds la mémoire, en relisant tout ça, je me rappellerais de chaque détail.

    Et si je me sens flancher quant Pascal est dans les parages, je n’aurai qu’à me relire pour que ça me refroidira aussitôt!



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  • Transformer le week-end en enfer!
    Samedi 5 février 2011 - (036/11)

    L’ambiance était étrange, je me doutais bien que Pascal devait être assez mal à l’aise de m’avoir dans les pattes. Quant c’était pas Caro, Thomas, ben c’était moi! Il avait pensé avoir un week-end tranquille avec la nouvelle élue, et non, me voilà. Il a entrepris de lui faire visiter le chalet. 1/4h après, j’ai entendu Nina le tirer pour aller se baigner. J’ai été les surveiller discrètement.

    Pascal évitait qu’elle ne se rapproche trop, ça n’empêchait pas qu’elle était souvent collée à lui comme une huître. Bah, je déteste les huîtres. Pour moi qui le connaissait bien, je pouvais voir qu’il avait l’air préoccupé, mais en même temps, je dois avoué qu’il avait aussi l’air charmé. Ça m’a fait bouillir d’inquiétude. Puis, ils ont disparu dans la sauna ce qui m’a foutu les boules.

    J’ai hésité à aller aussi chercher ce que je pouvais me mettre sur le dos pour aller aussi dans la sauna. Je voulais savoir ce qu’ils y faisaient, je ne voulais pas qu’il la touche, donc, je voulais tout faire pour l’en empêcher. Mais, ç'aurait été un peu trop évident que je les avais surveillé et que je leur collais au cul.

    Folle d’angoisse, je me suis forcée à retourner poser mon cul sur le canapé et m’efforcer de lire et ne pas me préoccupé de ce qu’ils faisaient. Thomas devait être complètement stressé, il avait sûrement dû m’appeler des centaines de fois, comme Pascal avait vu mon natel chez lui, j’aurai pu le prendre et le cacher dans mes affaires, mais dans mon stress, je l’ai oublié.

    Grâce au ciel, Pascal est sorti de la sauna 5mn plus tard. Hum! Il avait l’air d’avoir pris un coup de far! Boh, c’était peut-être que la chaleur du sauna!! Ouf, sinon, j’aurai fini par y aller, je n’aurai jamais réussi à rester à l’écart.

    J’ai foncé me jeter sur dans mon fauteuil, je voulais me faire discrète. La tête plongée dans mon bouquin, je donnais l’impression d’être complètement scotchée à mon livre. J’avais faim, mon estomac criait famine. Du coin de l’oeil, je les ai vu monter. Dès qu’ils ont disparu à l’étage, j’ai filé à la cuisine.

    J’ai réalisé que je n’arriverais pas à avaler quoi que ce soit, j’étais trop tendue. Je me suis rabattue sur la machine à café. S’ils traînaient trop à l’étage, ce serait parce que... Afff, non, il ne pourrait pas faire ça, alors que je suis là? Mon Dieu, pourquoi je suis venue ici me faire torturer? A quoi je m’attendais?

    Pascal était le 1er à revenir pour me trouver dans la cuisine, un café à la main, les larmes aux yeux. Ils avaient fait long, donc on avait pas besoin de me faire un dessin, il avait dû lui faire l’amour, et je lui en voulais. Je détestais cette jalousie maladive qui me rongeait. J’essayais pourtant de raisonner en me disant qu’il n’y avait rien d’anormal, j’en faisais bien autant avec Thomas, il s’en doutait bien, alors pourquoi me focaliser sur sa relation avec cette fille? Il n’y avait rien qui les empêchait d’être ensemble, pourquoi est-ce que je devais en faire une maladie? Mais rien à faire, je crevais de douleur et de rage contre lui. Flûte. Pourtant, je ne voulais pas qu'il s'en aperçoit!

    Il trouvait que l’atmosphère était pesante et ne savait pas vraiment pourquoi. Il essayait de me convaincre de me mêler à la conversation, de me rapprocher et ne pas rester à l’écart, dans mon coin. J’ai refusé. Ils n’étaient pas sensé être là, j’ai prétendu que je pensais être seule au chalet, alors je lui ai dit de faire comme si je n’étais pas là.

    Quant elle a eu fini de se changer, elle est venu le chercher et ils ont été s’installer devant la télé, tout lovy-dovy. Pour ne pas les déranger, je me suis installée dans le patio, et Pascal est venu s’assurer que j’avais assez chaud, avant de retourner auprès de sa brune. Je les observais du coin de l’oeil, alors j’avais de la peine à me concentrer sur mon livre.

    Ils s’étaient mis côte à côte, c’est elle qui avait choisi le film, et elle avait choisi un truc qui fait peur et s’accrochait à Pascal. Il n’arrivait pas à se détendre sachant que j’étais à côté. Quant il s’oubliait, comme quant il lui a passé le bras autour des épaules pour la presser contre lui, il l’a presque aussitôt retiré en jetant un oeil dans ma direction. Je leur tournais le dos, pourtant, je les voyais dans les vitres.

    Inutile de dire que je n’ai pas lu grand chose, pourtant pour donner le change, j’ai tourné les pages comme si. Après le film, ils se sont réfugié dans la cuisine, j’entendais leurs voix sans pour autant entendre un mot de ce qu’ils se disaient. Ils sont revenus s’asseoir au salon, puis Nina a proposé qu’ils aillent se coucher. Grrraouh, je me suis accrochée à mon livre, j'espérais qu’il ne monte pas avec elle, mais j’avais trop rêvé. Ils sont montés ensemble.

    Je n’avais plus besoin de faire semblant, alors j’ai laissé mon livre glisser sur mes genoux et je me suis laissé glisser au fond de mon fauteuil pour reprendre mon souffle. Flûte, toute la soirée, j’avais été tendu comme une arbalète. Nul. J’avais la trouille de monter et de m’apercevoir que Pascal avait été la rejoindre, ou vice-versa. Je n’oserais pas aller frapper à sa porte, si elle était là, j’aurai l’air d’une idiote finie. Pffff.

    Et maintenant, je fais quoi? Même s’il était seul dans sa chambre, ce que je doute fortement, je ne pouvais pas aller frapper, je suis sensée être avec Thomas, ce serait ridicule. Merde, et pourtant j’avais les fourmis au bout des doigts tellement que j’avais envie d’aller vérifier, d’aller frapper à sa porte, de le voir. Je me rendais bien compte que j’étais totalement à la masse. Non, non. Je ne pouvais pas faire ça, j’aurai l’air en manque en plus! Mince, c’était mieux de ne pas savoir s’ils étaient ensemble ou pas. De toute manière, soyons réaliste, s’ils étaient en week-end, c’était pour être ensemble!

    Pour me consoler ou me rassurer, je me suis dit que, je n’avais pas vu quoi que ce soit qui semblait un tantinet tendre, ou même amoureux, mais, je pense que j’étais dans la dénégation totale. Pourtant, je crois qu’elle n’était pas vraiment son genre; elle était plutôt mince, pas vraiment de seins et pas de fesses! Elle ne ressemblait même pas de loin à Jess, Caro ou à moi!

    • Pas intéressant ce livre?

    Gaaaahhhh, il m’a fait sursauté l’idiot! Depuis combien de temps m’observait-il? Pascal s’est assis en face de moi et me scrutait du regard. Je me demande s’il devinait ce qui se passait dans ma tête? Non, sûrement pas, enfin, j’espère. Il n’a pas tourné autour du pot, il voulait s’assurer que je ne dirais à personne qu’il était au chalet ce week-end, et s’assurer qu’il pouvait compter sur moi pour garder son secret. Il pensait aussi que Thomas ne serait pas ravi de savoir qu’on était ensemble, même s’il y avait une tierce personne. J’ai eu aucun mal à jurer que je ne dirais rien. Puis, il m’a tendu mon natel. Glups. Il ne savait pas pourquoi il l’avait embarqué avec lui. J’ai vu qu’il avait regardé dedans, il m’a dit que j’avais reçu env. 30 appels en absences de Thomas, que je devrais peut-être le rappeler avant d’aller me coucher.

    Puis sans cérémonie, il a pris mon bouquin pour le poser sur la table et à décider qu’il était tard, et qu’il était temps qu’on aille se coucher.

    • Je ne veux pas monter, j’ai pas envie de vous entendre...

    Pascal a ri, amusé, il m’a ébouriffé en me poussant vers les escaliers; T’inquiète...

    J’avoue que pendant une 1/2 seconde, j’ai eu comme un petit espoir que s’il était venu me chercher, c’est parce que... Mais non, je me faisais des idées. Arrivé devant la porte de ma chambre, il m’a juste fait un bisou et il a regagné sa chambre. Dire que je suis restée devant la porte pour en être sûre. Non mais, de quoi je me mêle! Je devais arrêter de me mêler de ses affaires, arrêter de me faire des films et d’espérer, c’était d’un bête! Je devais accepter de le laisser vivre sa vie, et vivre la mienne.

    Arf, je n’arrivais pas à dormir... Dans le silence de la nuit, tous les bruits sont amplifiés, alors j’ai entendu les coups, ou plutôt la porte de la chambre d’à côté. Mon sang n’a fait qu’un tour. Je crois que ce que je redoutais et qui m’empêchait de dormir venait de se produire; Nina avait frappé chez Pascal et il l’a fait entrer.

    Je me suis couvert les oreilles, au cas où, je ne voulais rien entendre. J’aurai pu allumer la télé, mais je pouvais pas. Malgré tous les efforts du monde, je n’ai pas tenu plus de 5mn avant d’aller frapper à mon tour...

    Tant pis pour la honte, mes résolutions, ma conscience, mon orgueil, j’ai tout flanqué à la poubelle. Je tremblais de la tête aux pieds, je savais qu’il allait m’envoyer sur les roses, je le savais, mais rien ne pouvait me retenir. Je le savais, pourtant, j’ai été quand même frapper à sa porte.

    Cette fois, il allait devoir me jeter pour elle, et je savais aussi que je ne le lui pardonnerai jamais. Ce serait le coup de grâce, le coup de pouce dont j’avais peut-être besoin, la dernière baffe nécessaire pour tirer un trait. Je savais que j’en aurai mal à crever, mais après, j’irai mieux, après il n’y avait pas de pardon qui fasse. J’entendais son rire à elle, des bruits étouffés que mon cerveau n’arrivait à analyser. Le temps a été suspendu dès l’instant où j’ai fermé le poing et pendant tout le trajet de ma poigne, jusqu’au bruit infernal du raisonnement de mes coups sur sa porte.

    Mes mains tremblaient, j’avais hyper chaud et je frissonnais de froid en même temps, j’étais au bord de l’évanouissement, mais j’avais frappé à la porte... Trop tard pour reculer. Dans quelques secondes, j’allais mourir à l’intérieur, me liquéfier de douleur, mais je ne pleurerais pas devant eux. Je le ferais en silence dans ma chambre. Si je n’y arrive pas, j’irai dans l’attique, de là, personne ne pourrait m’entendre.

    J’ai frappé encore et je me suis mise à compter; si à 25 il n’avait pas ouvert, j’entrerais. Ça évitera qu’il ait le temps de venir fermer à clé. Ouf, je n’ai pas dépassé 10... Peut-être que j’avais compté lentement exprès?

    La pouffe s’était glissée sous les draps, je ne pouvais pas voir si elle portait encore des vêtements ou pas. Pascal n’avait pas l’air de s’être déshabillé, pourtant je le connais, il dort en caleçon et là, il avait toujours son bas de training et un t-shirt. Petit espoir qu’il ne se passait rien de répréhensible.

    Pascal a vu ma tête, il a vu mon regard se porter sur son lit. Il s’est retourné pour voir ce que je voyais, il savait de ce que ça avait l’air, maintenant j’attendais la gifle, le; “qu’est-ce que tu veux?” ou, “tu fous quoi?” ou, “tu nous dérange, barre toi”!

    Mais rien, il me regardait avec un petit air coupable et j’ai senti les larmes me monter à la gorge, je crois même qu’ils ont été jusqu’aux yeux. Impossible d’articuler un mot. Il avait l’air traqué, pourtant il a froncé les sourcils. J’ai entendu quelques mots inaudible, quelques gargouillis, puis j’ai compris que ça sortait de MA bouche. Me sentant déplacée et pas le courage finalement de recevoir ma baffe, j’ai voulu détaller aussi sec, mais Pascal m’a rattrapé par le bras.

    • Jane, hey... Attends!

    Vaguement, j’ai entendu remuer du côté de son lit, ce qui m’a ramené à la réalité; reste? Pour quoi faire? Une petit ménage à 3? Que dalle oui! De toute façon, je ne pouvais pas parler, ça aurait donné un cafouillis larmoyant.

    • Pascal? Tu reviens te coucher?

    Pascal a fermé les yeux quelques secondes en prenant une grosse respiration avant de parler. Je n’ai pas compris les 1ers mots, ni entendu qu’elle l’avait appelé parce que j’étais devenue sourde, j’étais concentré sur son visage, ses expressions. J’ai commencé à saisir ses paroles, quant j’ai réalisé qu’il ne s’adressait pas à moi, mais à Nina ou en général. Il disait qu’il était tard et qu’on devrait tous aller se coucher, mais il ne lâchait pas mon bras.

    A la manière qu’elle a eu de s’arracher du lit et à la petite bousculade dont elle m’a gratifié en passant, elle n’était pas contente. Elle a marqué une petite pause pour fixer sa main qui me retenait. Cette fois, il n’a pas lâché prise. Avant d’entrer dans sa chambre, elle nous a jeté  encore un regard. Il ne m’a lâchée que quant elle a fermé sa porte derrière elle.

    • Qu’est-ce que je vais faire de toi, hein?

    Bahhhh, j’étais devenue une petite loque admirative, il s’était transformé en Prince Charmant, en divinité en armure dorée. Il était encore plus beau que beau, et ses yeux, encore plus verts que vert. Je n’y croyais pas; il... il m’avait gardée auprès de lui? Il m’avait choisi moi? Alors, il est fou! Il savait pourtant que j’étais compliquée? Il aurait dû m’envoyer balader, c’était ce qui était prévu dans le script! Là, il me coupait la chique et je n’étais plus qu’une carpe, une fille complètement béat d'admiration pour ce grand beau gosse qui m’observait avec curiosité. Je pense qu’il devait aussi se demander ce qui lui avait pris!

    L’autre a ressorti la tête de sa chambre pour l’appeler, elle voulait lui parler. Il m’a demandé de ne pas bouger, et il s’est enfilé dans sa chambre. D’où j’étais, je pouvais les entendre; elle ne comprenait pas, elle voulait savoir s’il était encore amoureux de moi, si comme il le lui avait affirmé, c’était bien terminé, alors qu’est-ce qu’il foutait;

    • Écoute, elle a beaucoup compté pour moi, et elle compte toujours beaucoup, je ne veux pas la faire souffrir.
    • Elle SOOOORT avec ton cousin! Et si tu continue comme ça, elle croira qu’il y a une chance! Tu ne peux pas la laisser venir frapper à ta porte n’importe quant. Elle va faire de ce week-end une calamité!

    Je ne suis pas sûr de ce qu’il a marmonner. Elle lui a demandé s’il viendrait dans sa chambre après, et il lui a promis de passer. Apparemment, quant ils avaient prévu ce week-end, ce n’était qu’en copains, question de se connaître mieux, ou passer du temps ensemble, mais ils n’avaient pas prévu un week-end coquin! Puis, il lui a dit qu’il devait y aller, je l’attendais. J’imagine qu’ils se sont embrassés, parce qu’il y a eu un petit silence avant qu’il ne sorte de sa chambre. Grrr, je détestais cette nana.

    • Ahhh! Je pense que je viens de faire une connerie...

    D’ailleurs, je crois qu’il avait l’intention de réparer ça illico, parce qu’il m’a attrapé par la main pour me traîner à ma chambre. Il voulait qu’on discute. Sans me démonter, je me suis collée à lui, et je disais oui à tout. Très vite, il a comprit que je ne l’écoutais pas.

    • T'as vraiment l'intention de faire de ce week-end un enfer, hein?

    J'ai rigolé, c'était bien mon intention. Je ne m’attendais pas à ce qu’il propose de dormir ensemble, en tout bien, tout honneur. Heureusement que j’avais la tête pour faire signe que j’acceptais, parce que j’étais tellement surprise qu’aucun son n’a réussi à sortir de ma bouche. Je le regardais avec de gros yeux surpris, ça l’a fait sourire et moi, fondre. Je ne comprenais rien. Pourquoi proposait-il de dormir avec moi quant elle, elle l’attendait???

    Afff, difficile d’expliquer le plaisir que j’ai eu à m’enrouler contre lui, à le laisser m’emprisonner entre ses bras musclés, sentir son odeur, sa chaleur, sa peau contre ma joue. Je m’étais transformée en chatte ronronnant. Je flottais sur mon petit nuage. J’ai senti  sa main caresser discrètement mon bras, puis les petits bisous par-ci, par-là, sur ma nuque, les épaules, dans le cou, alors je me suis retournée vers lui. Hum, j’aime sa peau, j’aime me lover contre lui. Je crois qu’il savait que ça ne servait à rien de discuter avec moi.

    Son cœur battait vite, le mien aussi, je voulais croire que c’était pour moi, à cause de moi. Je ne voulais pas être la 1ère à l’embrasser, alors j’ai posé un petit bisou sur son menton. Je crois qu’il hésitait, alors j’ai rapproché mon visage pour le tenter. Il m’a fait un bisou sur le front. Puis, de bisous en bisous, il a dérapé. Ahhh, j’aime les bisous qui dérapent, je veux encore des bisous qui dérapent. C’était léger et doux. Il a arrêté d’hésiter, il m’a embrassée enfin et je ne me suis pas faite priée pour répondre à son baiser.

    Puis ses mains ont continués à glisser, j’ai senti son corps se tendre. On a entendu des bruits de portes, des pas dans les escaliers. On s’était immobilisé. Et zut, Pascal s’était repris. Pour éviter tout dérapage, il m’a tourné de manière à ce que mon dos soit contre lui, mais ça ne changeait pas le fait que je sentais ses transformations physiques.

    Les pas sont revenus à l’étage, on savait que Nina avait dû descendre, on l’avait entendu l’appeler. Elle était à sa recherche. Ses pas se sont arrêter. Elle ne se rendait peut-être pas compte, que grâce à la lumière dans le corridor, on pouvait voir son ombre derrière ma porte. Elle devait écouter à la porte. On s’était redressé tous les 2 pour regarder dans sa direction. N’entendant pas de bruits, elle est retournée dans sa chambre après avoir jeté un coup d’oeil dans la chambre à Pascal.

    Ça nous a un peu coupé, je pense que chez Pascal, il y avait sûrement un petit sentiment de culpabilité. Sage un moment, les choses ont très vite déraper, puis Pascal m’a lâchée pour se coucher sur le dos, un bras sur les yeux. On n’arrivait pas à dormir.

    • Je crois que je ferais mieux d’aller dormir dans ma chambre.
    • Non... reste...

    Cette fois, c’était moi qui lui demandait de rester. Il expirait comme après un effort, pourtant, il ne s’était rien passé d’épuisant.

    • Non, je peux pas. Si je reste là, ça va mal finir, tu le sais très bien. Et tu sais très bien que ça n’en vaut pas la peine, juste se faire du mal et faire du mal à ceux qui nous entourent.

    Mais oui, mais oui, que ça finisse mal, c’est pas moi qui va m’en plaindre! Je veux oui! Je voulais lui dire; “Ta gueule, prend moi dans tes bras et arrête de réfléchir”, hum, impossible de lui balancer ça. Pascal s’est frotté les yeux. Qu’il était chou quant il faisait ça. Miam, j’avais envie de lui donner des milliers de bisous. Je me suis rapprochée pour me coller à lui, mais il s’est assis au bord du lit.

    • Ne fait pas ça Jane, ça va mal se terminer.

    Pourtant il ne partait pas, il restait là à me regarder en se mordillant les lèvres. Je voyais bien qu’il était troublé et n’avait pas l’air de vouloir partir malgré ce qu’il disait, mais aussi, il ne voulait pas que je remarque le renflement de son training.

    A défaut de voir, je l’avais senti. Et il tentait trop de le cacher sous le coussin qu'il avait posé devant lui, pour que je ne devinais pas que ça ne s’était pas encore calmé. Je lui ai demandé encore de rester. Je voyais bien qu’il ne voulait pas partir, mais il ne se sentait pas le courage de rester non plus.

    • Je peux pas... On va le regretter. Si je reste là... Non, je peux pas. Je vais dormir dans ma chambre. Et toi, rend moi service... Ferme ta porte à clé!

    Mince... j’étais en chaleur, il n’allait pas me laisser comme ça?
    Et ben si!

    Sagement, Pascal est retourné dans sa chambre. Avant de sortir de ma chambre, il m’a quand même embrassée, ce qui a causé l’éruption du volcan qui dormait en moi. J’ai eu de la peine à m’arracher à ses bras, il a tenu à ce que je ferme à clé, il me l’a fait promettre. Dingue, mais ça m’a donné de l’espoir! Est-ce qu’il le faisait exprès? Ou est-ce qu’il essayait de me faire comprendre quelque chose? Arf, me voilà en train de me bercer d’illusions encore!

    J’ai compris pourquoi 1h plus tard, quant il est revenu gratter à ma porte. J’ai vu la poignée s’abaisser et je me suis précipitée. Il m’avait entendu et savait que j’étais derrière la porte, il devinait aussi probablement que j’avais l’oreille collée à la porte. Il m’a demandé si j’avais aussi de la peine à dormir. Comme des idiots, on s’est assis, dos à dos, la porte entre nous.

    • Merci d’avoir fermé ta porte.
    • Je n’en avais pas envie. Je n’en ai toujours pas envie.
    • C’est mieux comme ça. Au moins, on a pas fait de bêtises. Je crois que je vais descendre faire quelques brasses, ça va me fatiguer. Il faut vraiment qu’on arrête nos conneries.
      Pascal?
    • Oui?
    • Est-ce que tu l’aime?
    • De qui tu parle?
    • Elle.
    • Nina?
    • Oui.
    • Faut un peu plus que ça pour aimer quelqu’un, tu crois pas? Je ne la connais pas assez pour ça.
    • Ouf.
    • Pourquoi? pourquoi ouf?
    • Pour rien... T’as toujours... chaud? Hm! Dans ton état, tu risques de sauter sur tout ce qui bouge?

    Je l’ai entendu rigoler. J’adore. D’ailleurs, je me demande ce que je n’aime pas chez lui. Ciel, j’avais envie de lui. J’avais tout à coup une petite inquiétude, c’est un mec après tout, s’il ne pouvait ou ne voulait pas avec moi, il irait sûrement la retrouver!?!? On chuchotait pour ne pas la réveiller, ou pour qu’elle ne nous entende pas. Je lui ai parlé de ma préoccupation. Ça l’a fait encore rigoler.

    • Ça j’avoue que...

    Il rigolait toujours... puis, il a reprit son sérieux.

    • Tu sais, tu avais raison sur une chose; j’ai failli ou peut-être que j’ai été trop loin, j’ai peut-être foutu en l’air les efforts de ces 2 dernières années... Mais tu sais, j’étais tellement enragé... Je le suis encore, je crois... Un trop plein. Jess veut avoir un enfant... Je ne crois pas que je suis prêt pour ça.
    • Tu blagues! Après le coup de...
    • Mouais! Et j’en ai marre, je veux rentrer. Je veux revenir en Suisse. Je voulais montrer à mon père que je peux faire le con n’importe où, pas seulement ici. Tu sais qu’il a voulu me renvoyer aux États-Unis? Il savait qu’on se voyait encore et il a su aussi pour Caro... Pfff, j’ai pété un plomb!

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  • Nina et Pascal, week-end en amoureux! (2)
    Vendredi 4 février 2011 - (035/11)

    Je voulais, je devais lui parler, j’avais l’impression que je ne devais pas attendre, sinon ce serait trop tard. On ne part pas en week-end avec une fille si on ne ressent rien pour elle? C’était les débuts de la construction d’une relation, ça donne l’occasion de beaucoup parler, de se connaître mieux, se rapprocher, renforcer le couple. L’idée était insupportable.

    Il fallait que j’intervienne, que je fasse quelque chose, sinon j’allais perdre l’homme que j’aime plus que la vie.

    Je suis arrivée la 1ère. Je suis donc montée poser mes affaires dans la chambre que j’avais l’habitude d’utiliser depuis que je ne partageais plus celle de Pascal dans l’attique. Ça donnait une horrible impression de vide, le chalet est grand, alors on se sent vite terriblement seul. J’aurai pu allumer partout pour essayer de balayer cette impression, mais je n’en avais pas envie. Je me suis assise un moment dans les escaliers; l’ombre des visages de ceux qui fréquentaient le chalet, les rires, les voix ont chassés un moment ma grosse déprime.

    J’ai ensuite vérifié le frigo, trop tard pour faire des courses, au moins, il y avait du café. Bien sûr, il y avait des trucs dans le congélateur, des tonnes de boîtes, mais je ne touche pas aux boîtes, fait le tour des pièces une à une, vérifié les clés, puis j’ai été mettre ma voiture dans le garage.

    J’avais encore le temps de marcher un peu pour me calmer les nerfs. Je suis descendue jusqu’au village, mais je suis presque aussitôt remontée; il y avait trop de monde, trop de gens qui riaient et j’étais triste. Toute cette explosion d’activité me faisait me sentir encore plus seule. En fait, ce n’est pas tellement la solitude qui me gênait, c’était plutôt le gros trou que j’avais à la place du cœur, les frissons de terreur de me faire encore jeter ou carrément rabrouer.

    J’appréhendais ma rencontre avec Pascal.

    En revenant vers la maison, je me suis arrêtée pour regarder au loin les lumières, puis j’ai réalisé que Pascal et cette fille était arrivé au chalet. J’ai couru vers la maison, je ne sais même pas pourquoi. Choc. Ils ne s’étaient même pas donné la peine de monter leurs affaires, c’était jeter dans l’entrée. A peine la porte franchi, ils s’étaient jeté l’un sur l’autre. Je restais bloquée, tremblante devant les fenêtres à les regarder. Je tremblais un peu souvent ces derniers temps, je ne savais même pas que je pouvais trembler autant. Puis Pascal l’a soulevée dans ses bras, comme on soulève une mariée, pour la déposer devant la cheminée, puis il a ensuite allumé quelques abajours. Après avoir jeté sa veste sur le bras du canapé, elle s’était installée pour le regarder mettre en route la cheminée. Ils papotaient en riant et s'embrassaient tout le temps. Pascal avait été cherché une couverture qu’il a déposé sur ses genoux.

    Grrr, dire que je pensais qu’il ne faisait ça qu’avec moi. S’il avait l’intention de lui grimper dessus là, devant la cheminée, ce ne sera pas sans me passer sur le corps d’abord!

    Pendant que Pascal s'occupait de la cheminée, elle est venu lui passer les bras autour, un sourire comblée sur le visage. Ça me donnait envie de la frapper, pour effacer ce sourire béat de sa face. Alors que le feu lançait timidement ses premiers crépitements, ils se sont mis à s’embrasser et se sont écrasés dans le canapé.

    J’avais la tête en feu, chaud, les jambes légèrement en coton, je me suis avancée vers la porte. Je voulais qu’ils sachent qu’il y avait quelqu’un avant d’ouvrir la porte, je ne voulais pas qu’ils soient en train de s’embrasser, alors j’ai toussé, fait du bruit avant d’entre-ouvrir sans regarder à l'intérieur. J’ai fait semblant d’être occupée à enlever mes bottes. Normalement, on les enlève à l’intérieur dans l’entrée.

    • Jane?

    Pascal était surpris de me voir, on aurait dit qu’il avait la berlu. Du fond de ma réserve de courage, je lui ai lancé un grand sourire et je lui ai dit être surprise de voir sa voiture. Puis faisant semblant d’être surprise de voir qu’il y avait quelqu’un d’autre, mon regard s’est tourné vers la fille, puis vers lui. Pascal a jeté un oeil par dessus son épaule, mais il n’a pas jugé utile de nous présenter. Les mots disant qu’il ne m’aimait plus m’ont traversés l’esprit, je n’étais pas censé avoir entendu ça.

    Il m’a demandé ce que je faisais là, j’ai trouvé ça mal poli. C’était plutôt, qu’est-ce que “Elle” faisait là? Mes lèvres sont restés scellés, je ne voulais pas parler devant elle. Intérieurement, je me fouettais; ce n’était pas bon, je devais me reprendre, ce n’était certainement pas la bonne méthode. Je ne sais pas s’il a deviné mon état d’esprit, mais il lui a demandé de nous laisser, puis il s’est rendu compte qu’il ne lui avait pas fait faire le tour du chalet, alors il a dû monter avec elle pour lui indiquer sa chambre... ou leur chambre? Aoutch, ça, ça m’a torturé l’estomac.

    Je les ai suivi à l’étage pour aller dans ma chambre, sous le prétexte d’aller me changer, prendre mes clopes et un bouquin. Il était clair que Pascal ne s’attendait pas à me voir. Du coin de l’oeil, j’ai remarqué qu’il lui donnait la chambre à côté de la sienne. Ouf, au moins, ils ne partageaient pas la même. Amusant, mais cela faisait qu’il était au milieu de nos chambres respectives.

    J’avais laissé la porte de ma chambre ouverte, alors j’entendais la miss lui demander pourquoi ils ne partageaient pas la même chambre, etc. Ça me faisait rire intérieurement. Cool. Elle lui prenait déjà la tête. Elle lui a demandé s'il savait que je serais là, elle lui a aussi fait la remarque que même si je sortais avec son cousin, c'était évident que je lui courais après. Ma présence les encombrait, elle ne voyait pas comment ils allaient pouvoir se détendre avec moi dans les pattes. Elle voulait qu'il me demande de partir. Lui ne disait pas grand chose, à part que j'avais le droit de venir au chalet quant ça me chantait, qu'il la comprenait, mais qu'il ne voyait pas comment me forcer à partir.

    Je me faisais peut-être des illusions, mais je n'avais pas l'impression que Pascal voulait me voir partir. Après il a déboulé dans ma chambre, et a fermé la porte derrière lui.

    • Qu’est-ce que tu fou ici?
    • Et toi alors? Tu n’étais pas sensé être en Allemagne, toi?

    J'ai prétendu que, comme Thomas n'était pas là, j'avais pensé fuir ma maison, JD, les copains et le reste pour passer un week-end tranquille. Lui m’a rapidement expliqué qu’après mon appel, il a réalisé que personne ne penserait à le chercher en Suisse, et surement pas au chalet. J’ai compris qu’il s’était douté qu’il ne pouvait pas utiliser de cartes de crédit sous peine de se faire pister, donc il avait astucieusement décidé de venir passer le week-end avec elle au chalet. Ni vu, ni connu.

    Quel était ce sentiment qui me rongeait? La jalousie de me voir si vite remplacée? Ou était-ce l’envie? L’envie d’être à sa place à elle?

    • Ça y est, t’es amoureux d’elle?

    Pascal m’a regardée un moment sans répondre, puis il m’a dit qu’on devait descendre. Il ne voulait pas parler ici. Je pense qu’il ne voulait pas qu’elle nous écoute, ni moi non plus d’ailleurs. Ou était-ce parce qu’on était dans ma chambre? Automatiquement, on s’est mis à chuchoter.

    • Tu as vraiment l’art de me mettre dans de ces situations... Tu ne peux pas rester ici. Je ne peux pas lui dire à elle de rentrer, ni de partir... Il faut que tu t’en aille...
    • C'est toi qui te fiche dans ces situations, pas moi! Et c'est quoi ce bataillon d'excuses, hein?
    • Ce ne sont pas des excuses... Puis pourquoi est-ce qu’il a fallu que tu sois là d’abord...

    Je n’ai rien répondu parce que j’étais au bord des larmes. C’était moi qui allait devoir partir et le laisser avec... elle? Puisqu’il m’avait demandé de partir, j’avais jeté mes affaires dans mon sac, et le fait qu’il n’avait pas protesté, mais au contraire, qu’il m’aide à les descendre m’a brisé le cœur. Je crois qu’il a remarqué les étincelles dans mes yeux quant il a posé mon sac devant la porte. Il m’a pris la main et a dit qu’il ne voulait pas vraiment me voir partir, mais ne pouvait pas me dire de rester non plus.

    • Pascal? (la fille)

    C’était la miss qui appelait Pascal. Il a fermé les yeux en serrant les dents. La fille nous a vu en train de discuter devant la porte d’entrée, elle avait aussi dû voir mon sac. Petit chaud froid de colère. Pascal s’est tourné pour lui dire qu’il monterait dans une minute, mais comme elle continuait à descendre vers nous, il a lâché ma main.

    Hum, drôle, qu’est-ce qu’il allait faire maintenant. Je sentais qu’elle me regardait et attendait que Pascal fasse ou dise quelque chose. Le pauvre, je crois qu’il ne savait pas quoi faire, alors, il nous a présenté, elle s’appelle; Nina ou un truc du style! On ne s’est pas salué, ni regardée, c’était pas nécessaire, on n’en avait pas envi.

    Au lieu de rester planté comme une courge, j’ai tourné les talons pour partir. Hélas, il ne m’a pas retenue. C’était une horrible déception. Je me demande pourquoi j’avais eu la stupide idée de partir? Rien ne m’y obligeait, et je ne le voulais pas? Peut-être que j’espérais qu’il me retienne, qu’il me supplie de rester? Tremblante de chagrin, quant j’ai atteins ma voiture, je l’ai entendu me rappeler. Pascal m’avait poursuivi en fin de compte. Heureusement, j’avais moins mal. En me retournant vers lui, j’ai vu que la fille était restée sur le pas de la porte à nous observer.

    • Par la fenêtre, je vous avais vu en train de vous embrasser... Comment est-ce que tu peux aussi rapidement te mettre à...
    • Donc, tu nous a espionné? Dis, t'es gonflée... Et toi et Thomas?

    Glups, il avait raison. Je ne voulais pas le reconnaître. Ça me faisait juste mal parce que je l'aimais toujours. Encore une fois, Pascal m'avait pris la main et me fixait du regard. Merde, je l'aime. Qu'est-ce que j'allais devenir? Je ne voulais pas le laisser partir.

    • Dès que je t’ai vu... J'ai réalisé tout à coup à quel point j’avais déconné ces temps-ci. C'était comme un rappel à l'ordre. J’ai vraiment déconné, hein?

    J’avais rien à dire. Pascal m’a fait comprendre que lui et Nina restaient là, qu’il ne pouvait pas me demander de rester, mais il n’avait pas envi de me voir partir non plus. J’espérais pourtant qu’il me demande de rester, je priais pour ça. Puis, j’ai réalisé que c’était idiot, qu’est-ce que je ferais là avec les 2, hein? Je ne voulais pas faire connaissance avec elle. Je n’avais pas le choix, il me fallait partir, et ciel, je ne le voulais pas. Je ne saurais rien de ce qu’il lui racontera, je ne saurais pas comment il sera avec elle... Mon Dieu, est-ce qu’ils ont déjà...?? Non. Pas y penser, ça ne me regarde pas.

    Nina l’a rappelé à nouveau, alors Pascal m’a supplié du regard en me demandant de revenir à l’intérieur, il faisait froid. Il ne voulait pas que je parte comme ça, sur un malentendu ou une dispute. A l’intérieur, il a demandé à Nina de l’excuser un moment, on avait à parler. Elle commençait à s’impatienter, ça se sentait. On l’a laissée au salon et on s’est enfilé dans le patio.

    Je ne sais pas pourquoi je lui ai redemandé s’il était amoureux d’elle. Il ne savait pas quoi répondre, puis il m’a dit que c’était autre chose, c’était nouveau, rien à voir, mais que dès qu’il m’a vue, il avait aussi envi que je reste et qu’il se doutait que s’il me laissait partir, je ne lui le pardonnerai jamais. Bref, il était pris entre 2 feux. Elle était une collègue, et elle non plus ne lui adresserait plus la parole, alors il ne savait pas quoi faire. Il m’a encore dit que j’avais l’art de le mettre dans des situations impossibles.

    Puis on a entendu la porte et on a aperçu la fille en train de descendre le chemin en direction du village. Elle avait décidé de partir, quitter le chalet, tant mieux, bon débarras. Pascal m’a demandé de l’excuser, mais elle n’était pas d’ici, il ne pouvait pas la laisser partir dans la nature, ce ne serait pas correct. Il devait aller la récupérer. En partant, il m’a arraché mes clés pour s’assurer que je ne détalle pas entre temps. Ça m’a fait plaisir.

    Je les ai vu discuter. Nina n'avait pas l'air contente, mais elle est revenue avec lui.

    Mince, trop bizarre, je ne pouvais pas rester ici. Je ne voulais vraiment pas partir, mais je ne voyais pas comment je pouvais rester!! Peut-être que je pouvais rester 1h ou 2 pour parler avec Pascal, ensuite je rentrerais? Est-ce que j’en aurai le courage? Le laisser avec elle, tous les 2 seuls au chalet? Je ne pense pas. Non, je crois que je vais m’incruster!

    Pascal est revenu vers moi et m’a demandé de partir. C’était pire qu’un coup de poing dans la gueule. Butée et ayant pris la décision de rester, j’ai prétendu que je voulais lui parler, que je ferais tout pour rester hors de vue. Il a insisté en me disant que ce serait trop bizarre, qu’on parlera une autre fois, puis qu’il ne se passerait rien. Il m’a répété qu’il avait compris qu’il avait déconné à mort et qu’il allait se calmer.

    C’est vrai que c’était étrange que je reste là à m’accrocher comme une conne! Je me transformais en Caroline ou quoi!?

    Nina était dans le salon, les bras croisés, elle attendait que je me décide à partir et les laisser tranquille. Elle pensait que Pascal réussirait à me faire détaller. Ha! C’était pas demain la veille!!! Pascal, plutôt mal barré, m’a informé qu’ils avaient décidé d’aller manger dehors et voulait savoir si je voulais les accompagner. Gênée, j’ai refusé, même si je crevais la dalle. Pour une fois, je me passerai de manger. Rhhh, j'aurai dû y aller. Minuit était passé depuis longtemps, donc vu l’heure, je doute qu’ils trouvent quelque chose d’ouvert. J’ai compris que, c’était plutôt pour être seuls.

    Ciel, je ne voulais pas le perdre, je ne supportais pas qu'il sorte avec une autre pour aller manger ou prendre un verre. C'était dur de le voir en embrasser une autre. J'avais mal à la tête, comment je faisais pour supporter, comment est-ce que j'allais faire pour supporter de ne plus faire partie de sa vie?

    Je crois que je commençais à réaliser que je ne pouvais pas rester avec Thomas, c'est avec Pascal que je voulais être. Suivant comment se passait le week-end, si je réussissais à lui parler, je saurais si je devais parler à Thomas. J'ai eu une petite attaque d'incertitude. Je devrais probablement rompre avec Thomas. Le pauvre, il ne s'attendait pas à ça, est-ce que j'en aurai le courage? Afff. Même si Pascal me faisait clairement comprendre qu'il n'y avait plus d'espoir, je devrais rompre avec Thomas quand même, ce serait plus honnête.

    Ils sont rentrés tard, je les attendais. Je lisais au salon au coin du feu. Nina n'était pas contente de me voir, mais Pascal, oui.



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  • Nina et Pascal, week-end en amoureux!
    Vendredi 4 février 2011 - (035/11)

    J’ai été faire un squash avec un copain, j’avais besoin d’extérioriser ma hargne, de frapper dans quelque chose. Quoi de mieux que le squash? Épuisée, je n’ai pas traîné pour rentrer. J’étais hyper nerveuse, je ne tenais pas en place. L’idée que était seul là-bas, qu’il s’arrangerait sûrement pour éviter Thomas me rendait dingue. Je n’aurai peut-être pas dû l’avertir, parce que maintenant, je ne savais pas ce qu’il allait faire; peut-être passer le week-end avec Caroline, ou l’autre? Chez elles ou ailleurs? J’étais vraiment obsédée!

    Je ne sortais pas ce soir, je n’étais pas d’humeur. Tout à mon obsession, j’ai été me réfugier chez Thomas, sous le prétexte de sentir sa présence. En fin de compte, c’était juste une excuse pour me glisser chez Pascal, me coucher dans son lit pour sentir son odeur à lui, sentir un peu sa présence.

    J’ai sursauté quant j’ai entendu sa voiture... La voiture à Pascal... Qu’est-ce qu’il...??? Et il n’était pas seul, probablement Caro... Ciel, s’il me trouve ici, il va vraiment penser que je suis à moitié folle! Dans ma précipitation pour remettre le lit en ordre et foncer me cacher dans la chambre d’amis, trop tard pour m’échapper. Oh làààà! J’avais oublié mon polaire sur le piano. Hhhhhh merde! Trop tard, la clé était déjà dans la serrure, je ne pouvais plus rien faire. Ha, la honte!

    Mais, ce n’était pas Caro, mais cette fille, cette bonne femme d’Allemagne... j’étais sidérée!

    Pascal a presque immédiatement aperçu ma veste. Normal, c’était lui qui me l’avait offerte. Il l’a porté à son visage, glups. Il l’a reniflé et a sans doute reconnu, et la veste, et mon parfum.

    • Tiens! C’est à Jane... Elle a dû l’oublier... Il y a son parfum dans l’air, ça vient probablement de sa veste...

    Il avait plus dit ça comme une réflexion ou plutôt, ce qu’il pensait à haute voix... J’étais cuite s’il se doutait de ma présence. Il me chercherait. Paniquée, j’ai cherché où me caser quelque part, sans bruit. Je ne voulais pas qu’il me trouve. Impossible de fuir par une des fenêtres, quitte à me planter dans les ronces, elles étaient toutes fermées. Merde, j’avais aussi oublié mon natel et Pascal connaissait le code.

    • Ce n’est pas la fille qui était avec... ton cousin? Ou, est-ce que c’est ton frère?
    • Oui, c’est sa copine. En réalité, c’est mon cousin, depuis qu’il vit chez mes parents, je l’ai toujours considéré comme mon grand frère, mais c’est avant tout mon meilleur ami au monde. J’ai eu l’impression de commencer à vivre quant ils sont venus s’installer chez nous.

    Pourquoi il ne me racontait jamais des choses comme ça? Pourquoi à elle? J'étais dégoûtée. Je lui en voulais de parler comme ça, de choses perso, à une parfaite étrangère. Pascal avait pris mon natel, et, arfff, il a vu l'image de ma page d'accueil c’était une photo de lui. La fille s’était penchée par dessus son épaule, alors il l’a vite éteint, mais trop tard, elle avait vu. Zut, si Thomas s’en rendait compte, il sera fâché.

    • Oui, Jane, c’est la fille qui était avec lui. C’est sa copine. Je pense que Thomas a dû oublier... C’est drôle qu’il ait oublié tout ça ici justement.
    • Ta photo? Pourquoi? Raconte?
    • Il y a rien à en dire... En fait... Non rien.
    • Elle est amoureuse de toi ou je me trompe? Sinon, tsss, pourquoi elle aurait ta photo sur son natel?

    Il a eu un grand soupir. La fille avait un accent impossible, son anglais sonnait allemand, on ne pouvait pas rater le fait qu’elle était allemande en tous cas! Les pauses entre les mots étaient allemandes, non anglaises.

    • Jane... Hm, elle a toujours été entre nous. Je ne me suis pas rendu compte avant, mais, depuis le début, elle a toujours été entre nous. Thomas est discret, il ne m’en avait rien dit, pfff, moi non plus. En fait, j’étais fiancé à sa sœur, alors il est certain que j’en aurai pas parlé. Au début, j’ai pensé, non, je voulais la connaître, devenir amis. J’ai aimé son sourire et son rire, pleine de gaieté. J’ai aimé ses yeux brillants et amusés, et aussi son petit air timide. On pouvait deviner le volcan qui brûlait derrière ce regard. On s’était regardé 2 ou 3 secondes, et elle m’a souri, et mon cœur s’est emballé, j’étais conquis. Je me souviens avoir pensé que je voulais la connaitre... Enfin... Je ne savais pas que Thomas l’avait aussi remarquée, ni même qu’il s'intéressait à elle. Je ne savais rien.
    • Est-ce que tu es amoureux d’elle? Il y a quelque chose entre vous?
    • Je suis sorti avec elle, avant...
    • Ha d’accord. Ensuite tu as rencontré... Ah, non? Tu n'étais pas déjà fiancé?
    • Oui, c'est vrai! Au début, on était juste ami... Écoute, je n’ai pas vraiment envi d’en parler.

    Pascal s’est frotté le visage. Ils avaient prévu de passer le week-end au chalet et il était passé chercher les clés, alors il proposait de partir sans attendre. Mais la fille ne s’est pas laissé distraire, elle est revenu direct sur le sujet. Pascal avait toujours les yeux rivé sur ma veste. Je me demande s’il allait se douter de ma présence? Aïe-hhhiiiiiiih, ce serait atroce!!!

    • Pascal, j’aimerai savoir où je mets les pieds...
    • On ferait mieux de ne pas trop traîner ici. Je préfère qu’on ne sache pas que je suis en Suisse.
    • Avant d'aller là-bas, je veux savoir si je ne ferai pas mieux de retourner à Munich! J'espère que tu ne m'a pas fait venir ici juste pour la rendre jalouse?
    • Non, sinon je t'aurai proposé de rester ici... Pour faire court, on était amis et les choses ont très vite changés. Très vite, je n’avais plus envi de seulement la regarder parler ou rire, j’ai eu envi de lui tenir la main, de l’embrasser, d’être plus proche d’elle. J’étais tombé amoureux d’elle sans m’en rendre compte. On a commencé à sortir ensemble, mais on a dû se séparer, c'est tout.
    • C’est qui, qui a voulu la séparation, toi ou elle?

    Pascal a eu un drôle de sourire et son regard s’est de nouveau reporté sur ma veste.

    • Depuis le début, elle a toujours essayé de m’échapper... Baf, peut-être que quelque part, moi aussi...
    • C’est quand même une drôle de salope de sortir avec...
    • Ne parle pas d’elle comme ça!

    Owhhhh! MERCI Pascal, Merci!

    • Est-ce que, par hasard, tu es toujours amoureux d’elle?
    • Non. Ça c’est terminé, je ne suis plus amoureux d’elle.

    Il avait mis quelques secondes avant de répondre.

    Pendant un bref instant, mon cœur s’était gonflé d’espoir, pour être tout de suite après, poignardé à mort. Là, il disait la vérité, puisqu’il ne savait pas que j’étais pas là pour qu’il se sente obligé de ménager mes sentiments. Merde, de stupides larmes sont venus inonder mes yeux! Je n’allais pas me mettre à pleurer quand même? Comme si je ne le savais pas, je ne le savais que trop, alors stop.

    • Très bien! C’est tout ce que je voulais savoir.

    Une fois seule, j’ai laissé libre court à un petit moment de chagrin... Alors, c'était réel, Pascal ne m’aimait plus? Pourquoi est-ce que ça faisait encore tellement mal? C'est horrible de l'entendre le dire. Quelle importance, j’étais bien avec Thomas, alors pourquoi ça continuait à me faire du mal? J’étais tiraillée; je savais que je ne devais pas le poursuivre au chalet, en même temps, je n’arrivais pas à me raisonner et rester tranquillement ici et le laisser passer tranquillement un week-end en amoureux avec cette nana. Rhhhh!

    J’ai décidé de foncer là-bas...

    Si je pouvais être là-bas avant eux? Je pouvais toujours essayer. S’ils s’arrêtent pour manger, j'aurai une chance. Je savais bien que je fonçais au casse pipe, mais rien ne semblait pouvoir m'arrêter d'y courir. Il allait sûrement me renvoyer, m'envoyer balader, si seulement je trouvais quelque chose qui pouvait m'empêcher d'aller sauter dans la gueule du loup pour me faire massacrer!!!

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  • Arf zut... je re-déprime!
    Jeudi 3 février 2011 - (034/11)

    Après le message sensé de Sminette, j’ai été remontée à bloc, pleine de courage et tout, mais ça n’a duré que quelques heures, puis hélas, petit à petit, ma faiblesse a insidieusement repris le dessus. C’était un peu tout; le week-end qui approche, la St-Valentin aussi, l’absence de Thomas, cette autre fille dans la vie de Pascal...

    Je sais parfaitement que je dois garder mes distances avec Pascal et sa famille, bon sauf Thomas, que j’étais encore trop fragile sentimentalement. Hélas, je sentais que ma résistance commençait à s’ébrécher lentement, doucement.

    Peut-être que Thomas me manquait plus que je ne l’imaginais? En fait, je cherchais désespérément des explications à ce que je ressentais, pour m’aider à ne pas flancher, mais j’atteignais mes limites. Je pensais à Pascal non-stop; il sera seul le week-end, p-e avec cette fille, est-ce que je ne devais pas en profiter pour lui parler? Est-ce que Thomas m’avait fait surveiller? Rhhhhh, j’étais en loque.



    "Un jour tout se transformera en souvenirs, mais les moments qu'on aura passé ensemble... Je ne les oublierai... jamais..."

    Avec l’excuse que je l’appelais pour l’avertir que Thomas sera en Allemagne ce week-end pour le surveiller, j’ai appelé Pascal. Je me suis rendue compte que j’espèrais quelque chose et j’avais envie de l’entendre, d’entendre sa voix. Je n’aurai pas dû. Après le coup de fils, j’avais le moral au fond des chaussettes.

    Arf, ses intonations rauques, sa voix douce et chaude... Dire que ce n’était plus moi qui en faisait les faveurs. J’avais envie de le voir, d’être prêt de lui, sentir ses bras autour de moi, ce n’est que comme ça que je me sens heureuse. Mince... Je débloquais à fond!

    Thomas était rentré dans la journée, et le soir, comme il sera absent tout le week-end, on sortait avec ses potes. Je me sentais mélancolique, alors je suis restée collée à lui comme une limace. Ca lui faisait plaisir et il avait l’impression qu’il m’avait manqué. Du coup, ça ne le gênait pas qu’on soit séparé ce week-end, il avait l’espoir qu’il me manquerait encore plus.

    On a pas trop traîné avec ses copains, avant 23h, on est rentré se faire des tonnes de câlins.

    Malgré tout, j’étais toujours mélancolique... Je crois que Pascal me manquait et que rien, ni personne n’arrivait à combler le vide. J’ai peur de ne pas réussir à l’oublier. L’idée de me sentir aussi déprimée pour le restant de mes jours me déprimait ça de plus, avec la terreur par dessus.



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  • Petite Dani & sa fille retour UK
    Mercredi 2 février 2011 - (033/11)

    Ma Best Friend, Dani était là depuis une semaine, aujourd’hui on passait une partie de la journée ensemble avant que je les dépose à l’aéroport. Sa fille, Lilly-Jane est vraiment trop mignonne, elle vous observe toujours d’un air sérieux avec ses yeux d’un bleu titanique, avant de vous faire le plus joli sourire lumineux de toute la terre. Trop choukette.

    Vers les 13h30, on était à l’aéroport, on a mangé un truc tout en bavardant, puis je les ai accompagné jusqu’à la porte d’embarquement. Ma copine est partie. Ciel, elle me manque beaucoup depuis qu'elle a déménagé, snif. J’avais laissé mon sapin de Noël pour Lilly-Jane, mais comme elles ne sont pas passé à la maison, je vais devoir le démonter.

    Le soir, j’avais rendez-vous avec Vania pour prendre un verre. J’étais rentrée vers 23h. Même si Thomas était absent, il est toujours très présent. Il m’envoit de petits mots, me téléphone le soir dès son retour à son hôtel. Adorable. On a prévu de sortir demain soir, parce qu’il ne sera pas là du week-end.

    Jess était partie en vacances avec Barbie en Corse pour ne pas rester dans les jambes de son mari et pour suivre le conseil avisé de son frère. Pourtant, elle lui avait demandé d’aller en Allemagne pour le week-end, elle qu’il garde un oeil sur son mari. A contre-coeur, Thomas avait accepté et elle lui avait laissé une clé. Pascal n’était pas au courant. Cette fois, je ne l’accompagne pas.

    Thomas se doutait bien qu’il y avait bien des chances que Pascal soit déjà sorti le vendredi soir puisqu’il arriverait tard, qu’il risquait de passer beaucoup de temps à attendre, que Pascal pourrait rentrer très tard, comme pas du tout. Il se pouvait aussi qu’il passe la majeur partie du samedi à le suivre, le chercher ou encore une fois à l’attendre, et il aurait aimé que je sois avec lui. Il jouait au bébé qui allait s’ennuyer à mort, mais que j’y aille ou pas, il y allait, il avait donné sa parole à sa soeur.

    Je pense qu’ils essayaient de contre-carré ses projets du week-end. Je me demande si je devais l’avertir??? Pour être honnête, si ce n’était pas eux... ce serait sûrement moi!!!



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  • J’aimerai que JD s’en aille
    Mardi 1er février 2011 - (032/11)

    Thomas était à Paris aujourd’hui, il ne sera de retour que jeudi. Ca m’arrangeait bien. J’aurai voulu profiter de son absence pour voir quelques amis, mais, j’ai préféré un peu de solitude.

    Par contre, j’en ai profité pour parler avec JD, je lui ai dit que sa présence commençait à devenir pesante pour moi. Glups, je crois que j’ai dû manquer de tact, c’était pas ce que je voulais. Je voulais juste qu’il se mette activement à se chercher quelque chose, il ne pouvait pas rester éternellement chez moi. On s’empêche de vivre.

    Je voulais qu’il comprenne que je ne vis pas seule parce que je trouve pas de mec pour envahir mon espace, mais par choix, parce que c’est comme ça que j’aime vivre. JD a paru légèrement vexé.

    J’avais prévu de voir Vania, puis, comme JD avait décidé de passer la soirée dehors, j’ai annulé. Je voulais en profiter. Layne est passé en fin de soirée, il est resté jusqu’au retour de JD, vers les 1h du matin.

    Hum! D’un côté, la présence de JD me sert de paravent, s’il n’avait pas été là, Layne se serait incrusté. Ha la la... Comme j’avais été soulagée de le voir arriver, je le lui ai dit. Il a paru soulagé de ne pas être seulement une épine dans mon pied. Il avait eu peur de déranger, ce n’était pas le cas. Si je voulais vraiment passer la soirée ou la nuit avec Layne, j’aurai été chez lui. Rien de plus simple.



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  • Adorable Thomas; mon coeur est en sécurité
    Lundi 31 janvier 2011 - (031/11)

    Arf, le fond du gouffre! Je sombrais! Mince, je ne sais même pas pourquoi? J’avais tenu le coup tout le week-end, là-bas, là-bas où j’avais passé de merveilleux moments avec lui, là-bas où les lumières brillent différemment parce qu’il était là-bas...  Là-bas...

    J’avais l’impression d’avoir reçu un coup de poing dans le ventre, j’avais du mal à respirer, du mal à supporter de ne pas être dans le coma. Tout ce qui me traversait la tête était; merde, merde, merde... Non, non... Pfffffff... Je ne veux pas penser à lui. Je dois sortir de là!

    Thomas m’envoyait d’adorables messages comme à son habitude. Ça m’a presque donnée envi de l’appeler sur le champ, surtout son message où il écrit; Ahhh, tu me manque trop, j’ai l’impression de ne t’avoir pas vue de tout le week-end! Je suis en manque de toi... Même un mini bisou, ou juste entendre ta voix 1 sec si t’as 1mn... Love U, Luv U, JTM, gahhhh, il est trop mignon.

    Je crois que j’avais besoin de lui plus que je ne l’imaginais, alors j’ai filé lui faire un bisou. Je voulais le surprendre, mais j’ai eu l’impression qu’il m’attendait. Il était étalé sur le canapé à regarder la télé tout en lisant des trucs qui avaient l’air barbant. Sûrement concernant le boulot. Je lui ai dit que cette fois encore, c’était une exception et ça l’a fait rire.

    Zut, j’adore être avec lui, j’adore aussi dormir chez lui. J’aime comme je me sens avec lui... Je l'aime c'est tout... Malheureusement, j'aimais encore et toujours désespérément Pascal...



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  • Le cœur sur la corde raide
    Dimanche 30 janvier 2011 - (030/11)

    Pascal a encore dormi sur le canapé, forcément, on avait pris la chambre d’amis. Je n’ai pas bien dormi. Thomas a voulu faire l'amour et j’ai dû lui expliquer que je ne pouvais pas, après tout ce à quoi on avait dû assister, avec sa sœur et Pascal à 2 pas, franchement non. Mais on pouvait se faire des bisous, rien que des bisous!

    Je me suis réveillée assez tôt, doucement je suis sortie de la chambre en faisant attention de ne pas réveiller Thomas. Je crois que j’avais envie de discuter avec Pascal, le voir, ou peut-être seulement le regarder dormir. Arfff, je suis vraiment mazo. Silencieusement, je me suis avancée jusqu'au canapé et je l’ai regardé un moment avant de m’asseoir sur bord du canapé. J’ai eu envie de lui caresser le visage, caresser cette bouche, ces lèvres que j'adore, caresser son front, afff, mais ça risquait de le réveiller, et si Thomas sortait de la chambre à ce moment là, je crois que, je serais mal.

    J’allais me lever pour aller me préparer un café et Pascal m’a attrapé par la main. Alors il ne dormait pas, il savait que j’étais là tout le temps!?! Argh, j’ai eu un petit coup de chaleur de honte.

    Il a gardé ma main dans la sienne quelques instants, on se regardait sans rien dire...

    Puis, il m’a lâchée et je me suis levée pour aller préparer du café. Les 2 autres dormaient encore, alors on a profité pour parler un peu, en chuchotant. L’épisode de la main était un peu gênant, je ne savais pas vraiment quoi en penser, alors j’ai fait comme si je n’avais rien remarqué.

    • Pascal, qu’est-ce qui t’arrive?
    • Oh! Tu fais l'ambassadrice maintenant?
    • Pas du tout, je me pose des questions! Je ne te reconnais pas.

    Pascal s’est même pas donné la peine de répondre, il m’a juste dévisagée sans un mot.

    • Écoute, je n’ai pas à te juger, ni rien à dire, d’un côté, ça ne me regarde pas, mais après tous tes efforts depuis 2ans...
    • Ça t’as raison, ça ne te regarde pas! Ne t'en mêle pas! Tu as oublié toutes les saloperies qu'on nous a fait pendant ces 2ans?

    Glups, il avait été un peu agressif là...

    • Si tu continue comme ça, je t’en colle une...

    Pascal a éclaté de rire en marmonnant; Je t’adore. On s’est regardé sans rien dire encore. Glups, ces moments de silence commençaient à devenir pesantes. Il me regardait droit dans les yeux, j’ai dû baisser mon regard, je n’arrivais pas à soutenir le sien et je n’arrivais pas à le lire. Je pense qu’il a compris mon embarras et ça l’a fait sourire.

    Glups et re-glups, je me suis sentie fondre sous son sourire. Hum, me reprendre illico.

    • Ça a l’air de marcher avec Thomas... Tu as l’air heureuse...

    Glups, c’était reparti, mon cœur était à nouveau sur la corde raide... Je sentais de petits picotements dans les joues qui indiquaient que je rougissais. Heureusement, ce n’est qu’une figure de style, parce que si j’ai tous les signes du blush, rien ne transparaît sur ma figure, juste mes oreilles. D’ailleurs, j’avais les oreilles écarlates. Pascal m’a fait la remarque en riant, ce qui n’a fait qu’accentuer la chose et qui l’a fait encore plus rire.

    Sur le moment, je n’ai pas réalisé que son rire était désabusé, ni que le fait que je rougisse, voulait dire pour lui; “oui, je suis heureuse”. J’avais seulement rougi parce que j’étais embarrassée. Son 1er rire était amusé, pas la seconde fois. J’avais aussi rougi parce que sa proximité me troublait comme toujours, et que les battements de mon cœur s’étaient accéléré.

    Thomas et Jess se sont rappliqué presque en même temps, comme s’ils s’étaient donné le mot. L’attitude Pascal a immédiatement changé. Il s’est renfermé, et après la politesse de ne pas dégager à leurs approches, il s’est quand même retiré. Après avoir débarrassé le canapé des couvertures et autres qu’il a été poser dans la chambre d’amis, il s’est planté sur le canapé à gratter sa guitare.

    Thomas a pris son café pour s’asseoir vers lui et je me suis retrouvée plantée avec Jess. Poisse. On avait pas grand chose à se dire. A voir ses yeux, elle avait dû passer la plus grande partie de la nuit à pleurer et Pascal faisait mine de ne pas le remarquer. Atroce.

    Tout en préparant le petit dêj, Jess jetait des regards d’animal aux abois en direction des garçons et je me suis mise à regretter de ne pas avoir mentionné à Pascal qu’elle souffrait vraiment et qu’il n’avait pas le droit de la traiter ainsi.

    On entendait des bribes de leurs conversations, Pascal a demandé à Thomas s’il pensait passer la semaine en Allemagne pour être sûr qu’il entre dans les rangs? Il était clair que ce n’était pas possible.

    Et si d’aventure Thomas y songeait, je rentrerais en courant, en volant, train, avion, m’en fiche, mais je rentrerais, je ne supporterais pas un jour de plus.

    On voulait rentrer, l’idée de partir en début d’après-midi a été avancé, et j’étais folle de joie, mais Jess ne voulait pas nous laisser partir, elle insistait pour que Thomas parle encore à Pascal. Jess voulait savoir s’il y avait quelque chose entre lui et cette fille, et si c’était le cas, elle voulait que Thomas lui fasse promettre d’y mettre un terme. Pauvre Thomas, il ne se sentait pas le cœur de contrer ou même d’essayer de forcer Pascal, mais il devait le faire pour sa sœur.

    J’ai proposé à Jess de sortir marcher un peu pour laisser les garçons discuter tranquillement sans nos oreilles collés à leurs lèvres.

    C’était une promenade lourde et casse-pieds. Jess n’a pas arrêté de se plaindre tout le long, essayant de savoir de quoi j’avais parlé avec Pascal avant qu’elle ne se lève, s’il m’avait dit quelque chose, si je pensais qu’il se passait quelque chose avec cette fille, s’il lui en voulait de n’avoir pas encore rompu avec Ethan (ça, je ne le savais pas), s’il était d’accord pour avoir un bébé (ça, je ne savais pas non plus). Thomas lui avait dit de laisser un peu d’espace à Pascal, que ce n’était pas en lui courant après ou en le traquant, ou à se lamenter sans cesse qu’elle réussirait à le faire revenir, au contraire, elle devait partir et le laisser seul. De toute façon, s’il voulait continuer à voir cette fille, elle ne pourra pas l’en empêcher, mais ce serait nettement moins palpitant si elle n’était pas là à l’attendre, à lui pleurer dessus, à tout essayer pour l’en empêcher.

    Ça, je dois dire que Thomas avait raison!

    On est rentré 1h plus tard, ma tête me faisait un mal de chien, il y avait toute une bande de petits bonshommes qui jouaient au tennis dedans!

    Vers 16h, on a enfin pris le chemin du retour. Ciel, j’étais soulagée et aussi... un peu triste, je crois. Ce qui n’arrangeait rien, c’est que je sentais que Thomas m’observait et il a passé son temps à me demander si ça allait, à s’excuser de m’avoir imposé ça, comment je me sentais d’avoir revu Pascal (glups), si ça c’était bien passé le matin quant on s’était retrouvé tous les 2... Bref, j’ai compris que, lui aussi cherchait à savoir de quoi on avait parlé. A vrai dire, je ne m’en souvenais pas, ma mémoire était en chantier et ne voulait pas fonctionner.

    Mes soupçons s’étaient avérés, Pascal avait bel et bien entamé une liaison avec cette femme, il l’avait avoué à Thomas. Il semble qu’ils se voyaient depuis quelques temps et que c’était devenu de plus en plus évident qu’ils s’appréciaient. Cette semaine apparemment, les choses avaient pris un autre tournant, ils s’étaient déclarés. Ce week-end devait être leur 1er week-end et probablement aussi, leur 1ère fois, je pense que Jess s’en était douté. Les femmes ont un 6ème sens pour ces choses là.

    Thomas ne se rendait peut-être pas compte qu’entendre toutes ces choses étaient une horrible torture pour moi. Ma carapace avait craquer et j’étais en pleine opération de contrôle, attendant seulement de retrouver mon antre où je pouvais enfin me laisser aller!

    Rien que l’idée que cette autre fille puisse le voir à torse nu me rendait malade, verte. Aïe, aïe, je n’étais pas encore guérie!

    On s’est arrêté en chemin pour manger, Thomas était chou, mais ma tête était toujours pleine dérive. Je souriais, mais j’avais envie de pleurer. Ce week-end avait été pénible, et je voulais tout oublier. J’essayais de cacher mon humeur et mon trouble sous un flot de mots. Je crois que j’avais plus ou moins bien réussi, Thomas semblait se détendre à mesure qu’on approchait de la maison. Je devais encore lui dire que je voulais rentrer seule, et ça, j’étais angoissée qu’il le prenne mal.

    J’ai répondu à un message de Caro et j’ai prétendu qu’il s’agissait d’une copine et qu’en rentrant, je devais passer chez elle, qu’elle n’allait pas très bien. Thomas a assez bien pris la chose. Ouf!

    Je lui ai promis de passer chez lui en rentrant. Il pensait sûrement qu'on allait passer la nuit ensemble, je savais que non. Chez moi, je me suis effondrée. Je m’y attendais. Tous les moments de ce long week-end m’ont trottés dans la tête, j’ai repensé à ce qui s’était dit de tous les côtés, revus les regards ou expressions de Pascal et des uns et des autres, tout ça me tordait l’estomac.

    Il y avait peut-être eu un mot, une phrase, un indice quelque part et je ne l’avais pas capté, j’avais dû loupé quelque chose.

    Épuisé par mes larmes, j’ai fini par m’endormir...

    Arf, ça avait été dur de voir Pascal, de le voir agir comme il le faisait. La peur qu'il ait des sentiments pour une autre aussi brisait ma confiance et me torturait. Alors, il était tombé amoureux de cette fille? Ciel, ce que ça me faisait mal. Mon ventre était barbouillé, l’angoisse ou simplement le fait de savoir qu’il pouvait avoir des sentiments pour une autre fille me faisait trembloter non-stop, de la tête aux pieds. Je ne voulais pas qu’il en aime une autre autant ou plus qu’il ne m’avait aimé, je ne le supporterais pas... pas encore.

    Malheureusement pour moi, je l’aimais encore... et si fort!



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